Le français est une langue qui a emprunté de nombreux mots à d’autres langues au cours de son histoire. Certains sont évidents, comme «pizza» de l’italien, «sushi» du japonais ou «yoga» du sanskrit.
D’autres sont plus discrets, comme «sucre» de l’arabe, «mannequin» du néerlandais ou «robe» du germanique. Ces mots ont une étymologie surprenante, que Marie-Pierre Porée nous fait découvrir dans son livre 200 mots étrangers que le français a adoptés.
Voici cinq mots étrangers que le français a adoptés
1. Sucre
Le mot sucre désigne une substance douce tirée de la canne à sucre. Il est apparu en français au XIIe siècle, sous la forme «çucre» puis «zucre». Il vient de l’italien «zucchero», qui vient lui-même de l’arabe «sukkar», un mot d’origine indienne, en sanskrit «çârkara».
Les Arabes ont cultivé la canne à sucre en Égypte, en Andalousie et en Sicile, et ont exporté le produit vers l’Italie. De là, le mot s’est diffusé dans les pays chrétiens, sous la forme «zucchero». Il a ensuite été emprunté par l’allemand (zucker), le français, l’anglais (sugar) et le néerlandais (suiker).
2. Mannequin
Le terme « mannequin » a évolué au fil du temps. Aujourd’hui, il désigne une jeune femme présentant les créations des couturiers ou posant pour des magazines de mode. Cependant, ce mot avait originellement un sens différent. Il provient du néerlandais « mannekijn », signifiant « petit homme » ou « bambin », dérivé de « man » pour « homme » avec le suffixe diminutif « -kijn ».
Autrefois, un « mannequin » était une figure de bois ou de cire, utilisée comme modèle par les artistes. Avec l’avènement des vitrines de magasins au XIXe siècle, le terme a évolué pour désigner une forme humaine habillée et exposée, puis il s’est appliqué aux personnes portant les vêtements à essayer.
3. Sorbet
Le «sorbet» vient de l’arabe, «surba» c’est-à-dire «boisson». Le français l’a emprunté aux Italiens, «sorbetto», au XVIe siècle, lui-même emprunté au mot turc «chorbet» et avant au persan «sarbat». Au départ, le «sorbet» est une «boisson à base de citron, de sucre et d’eau».
Petit à petit, on est passé de la préparation glacée à l’eau et au suc de fruit à partir du XVIIIe siècle. C’est ainsi que, comme l’écrit Marie-Dominique Porée: «On retrouve ce savoureux entremets dans les restaurants […] pour permettre une meilleure digestion, lors d’un repas copieux, sous le nom de “trou normand”!»
5. Robe
Le mot vient du germanique occidental, «rauba» c’est-à-dire «butin», depuis environ 1155. De là, on comprend mieux l’origine du verbe «dérober». Jusqu’au XVIe siècle, le mot «robe» a souvent le sens de «butin», d’où ses dérivés «à la dérobée» ou «bonne robe» pour qualifier une «bonne prise» en parlant d’une femme dans un contexte galant.
Le sens de «robe» comme vêtement (attesté vers 1160) viendrait d’un glissement de sens en germanique, de «butin» à «vêtements pris comme butin».
Source : Le Figaro
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