Angela Aquereburu : Au Togo nous sommes dans un pays misogyne


Je m’appelle Angela Aquereburu. Je suis productrice, réalisatrice, animatrice d’émission et je suis actrice aussi depuis peu de temps.
J’ai commencé ma carrière dans l’audiovisuel il y a 10 ans maintenant bientôt 11 ans. J’ai commencé avec un format court qui s’appelle ZEM.

Des capsules de 3 minutes dont le propos est d’échanger avec les taxi-motos sur un ton humoristique. Ensuite je suis passée à un autre format court qui s’appelle PALABRES, sur le quotidien d’un jeune couple moderne afro urbain.

J’ai fait quelques spots publicitaires, un autre format court diffusé sur Canal + à la mi-temps des matchs de foot; une série médicale qui s’appelle HOSPITAL IT, qui présente un duo de médecins, l’un pratique la médecine occidentale, l’autre la médecine traditionnelle africaine et ils doivent collaborer au sein d’une clinique et soigner des gens.

Et puis une émission qui s’appelle « les maternelles d’Afrique » qui est diffusée sur TV5 Monde que je présente, elle aborde les sujets qui intéressent les parents d’aujourd’hui, ou les personnes qui ont le désir d’enfanter ; on traite en fait des sujets de la famille, du désir d’enfanter jusqu’à ce que l’enfant entre au collège.

Son constat sur la condition des femmes togolaises, en particulier dans son domaine

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Je pense que dans mon domaine d’activité la femme hélas est très peu présente puisque déjà au Togo nous sommes dans un pays misogyne très porté sur le développement professionnel de l’homme et pas de la femme.

Et dans mon secteur d’activité, les femmes, on les retrouve souvent soit dans les métiers de coiffeuse-maquilleuse ou actrice, ou à la cuisine mais quand il s’agit d’aller sur des métiers un petit peu plus techniques comme cadreur, ingénieur son, directeur de production, ou tout simplement directeur de société, on les voit moins.

Parce qu’elles ne sont pas poussées, parce que les femmes qui exercent ces métiers sont plutôt discrètes et on ne les met pas en avant mais je vois que ça change.

Son avis sur le droit de la femme au Togo

Je pense qu’on est encore en retard au Togo. On est encore esclave de notre culture et de nos traditions. Prenons l’exemple simple d’une femme mariée, qui travaille, et a des enfants, et est battue par son homme. Cette femme malheureusement n’a nulle part où aller si elle décide de quitter son homme.

Elle ne peut pas retourner dans sa famille parce qu’elle sera rejetée. Il n’y a pas de structures d’accueil pour ces femmes qui sont battues, des foyers qui leurs permettraient de se reconstruire et de redémarrer. On avance mais je trouve qu’on avance très lentement.

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Par exemple dans les villages où ce sont les femmes qui cultivent la terre, alors que ce sont les hommes qui sont propriétaires de ces terres. Je trouve ça scandaleux. Donc quand un problème survient dans le mariage, ou que le mari décède; la femme, se retrouve sans rien alors que c’est elle qui a toujours cultivécette terre.

 

 

Son avis sur les challenges des femmes pour l’avenir

 

Je pense que le plus gros challenge pour la femme togolaise, c’est elle-même. Parce que si les hommes se comportent comme ils le font aujourd’hui, c’est d’abord à cause de la femme. C’est la femme qui élève les enfants. Donc d’abord on commence à regarder chez soi, la manière dont on élève ses garçons et ses filles.

On élève un garçon dans le respect de la femme; en ne lui faisant pas croire que le chef de famille c’est forcément l’homme, ni qu’il doit être supérieur à la femme pour je ne sais quelles raisons. Il faut plutôt bien lui faire comprendre que l’homme et la femme sont différents mais égaux en droits.

C’est notre rôle de faire en sorte que ces problèmes que nous vivons aujourd’hui, de différences homme-femme, ne se reproduisent plus. Et comme au Togo ce sont les femmes qui éduquent les enfants, elles doiventle faire. Je pense que le challenge c’est de mettre de côté nos traditions, nos cultures qui ne sont plus adaptées à notre mode de vie actuel; et c’est aux femmes de se mettre au boulot, pas les hommes, je suis désolée.

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Ce sont aux femmes de le faire puisqu’au Togo ce sont les femmes qui élèvent leurs enfants, c’est à elles de faire ce qu’il faut pour orienter les enfants (garçons et filles) dans la bonne direction.

Pour Conclure…

 

À partir du moment où on va revoir notre mode d’éducation, ça ira. Les mamans, enseignantes, tantes, voisines, grands-mères, sœurs, animatrices tv, chanteuses etc.

Tous doivent se responsabiliser. Aujourd’hui les enfants sont éduquéspar la rue, par la maison, par l’école, par la télévision, par internet donc c’est à chaque femme de prendre ses responsabilités et de passer le message comme il le faut à la nouvelle génération.

 


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