Le père Émilien Messina, curé de la paroisse du Saint-Esprit du quartier Château-Npoklota à Bertoua, chef-lieu de la Région de l’est du Cameroun, a quitté mardi 17 mai sa cellule de la prison centrale de Bertoua pour le cabinet du procureur de la République près du tribunal de première instance de cette ville. Ses avocats espéraient lui obtenir une liberté provisoire, mais celle-ci lui a été refusée.
Le père Émilien Messina, curé de la paroisse Saint-Esprit du quartier du Château-Npoklota-Bertoua, dans l’est du Cameroun, est accusé d’agression sexuelle. L’archevêque de Bertoua lui a interdit « de poser publiquement un acte du ministère sacerdotal et du gouvernement paroissial ».
Motif d’incarcération
Le 12 mai, le procureur de la République de la ville de Bertoua avait émis un mandat d’incarcération à l’encontre de ce prêtre âgé de 47 ans. Celui-ci avait déjà été convoqué quelques jours plus tôt, suite à une plainte des parents d’une jeune femme, qui l’accusaient d’abus sexuels sur leur fille mineure à l’époque des faits. Les chefs d’accusation retenus sont :
« Corruption de la jeunesse, viol sur mineure de 16 à 21 ans et maladies contagieuses ».
La victime et le prêtre infectés du VIH/SIDA ?
La présumée victime, aujourd’hui âgée de 21 ans, en plus des abus sexuels, accuse en effet le prêtre de lui avoir transmis le VIH/SIDA. Informé de ces accusations, avant que la plainte ne soit déposée, Mgr Joseph Atanga, archevêque métropolitain de Bertoua avait convoqué le prêtre qui avait rejeté ces accusations, évoquant des propos diffamatoires d’une personne malade et psychologiquement instable qu’il aurait eu en accompagnement spirituel pendant quelque temps.
Que pensent les paroissiens de leur prêtre ?
Du côté des paroissiens du Saint-Esprit du quartier du Château-Npoklota-Bertoua, l’on reste mesuré sur cette affaire en attendant qu’elle soit éclairée par la justice. Pour Clément Issaku, il est difficile de savoir ce qui s’est passé. « Ce que l’on peut dire est que cette jeune fille a été prise en affection par le père Émilien Messina qui l’encadrait en lui accordant des dons financiers, témoigne-t-il. Mais depuis deux ans, pour des raisons inconnues, le père Émilien a rompu cette relation ».
Le prêtre n’a plus le droit d’exercer son sacerdoce
L’archevêque de Bertoua qui n’avait jusque-là jamais communiqué sur cette affaire, a publié, mercredi 18 mai, un décret de prohibition de l’exercice sacerdotal notifié au père Messina. Dans ce décret, Mgr Joseph Atanga évoque comme motifs de cette interdiction, les accusations graves portées sur ce prêtre ainsi que son incarcération, le scandale provoqué par ces dénonciations et affirme avoir pris cette décision.
« Après avoir examiné les éléments actuellement en notre possession concernant la dénonciation susmentionnée de délit vraisemblable ».
La mesure préventive de l’archevêque de Bertoua interdit notamment au père Messina de « participer publiquement à la célébration de l’Eucharistie », « de poser publiquement un acte du ministère sacerdotal » ou du « gouvernement paroissial ».
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