Plus de deux ans après la détection des premiers cas de Covid-19 chez son voisin chinois, la Corée du Nord reconnaît son premier cas sur son territoire. Une nouvelle de « grave urgence nationale », alors que le pays, fermé à double tour depuis le début de la pandémie, n’a lancé aucune campagne de vaccination.
Lors d’une réunion de crise, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, en personne, annonce, ce jeudi 12 mai, qu’un système de contrôle du virus « d’extrême urgence » va être mis en place dans l’ensemble du pays. Depuis deux jours, les habitants de Pyongyang semblent être confinés, à la suite de la détection le 8 mai dernier, selon les autorités sanitaires du pays, d’un premier cas du variant Omicron BA.2 dans la capitale nord-coréenne.
Pour limiter la propagation du virus, Kim Jong-un décrète la mise en place de mesures de confinement, le renforcement du contrôle aux frontières et l’isolement des unités de travail afin de bloquer la propagation du « virus malveillant », rapporte l’agence de presse officielle KCNA.
Après deux ans de fermeture totale du pays avec ordre de tirer à vue aux frontières pour limiter tout risque d’infection, la Corée du Nord va devoir apprendre à son tour à vivre avec le virus. Jusqu’ici, le pays a refusé toutes les offres de dons de vaccins, qu’elles émanent de la Russie, de la Chine ou de l’ONU. En septembre 2021, Kim Jong-un avait rejeté 3 millions de doses du vaccin chinois Sinopharm proposées par l’Unicef, affirmant que la campagne de lutte contre l’épidémie nord-coréenne se ferait « à notre façon », à savoir en fermant à double tour le pays.
Une épidémie d’ampleur serait très difficile à surmonter pour le système de santé national, extrêmement fragile, ce qui rend les quelque 25 millions de Nord-Coréens particulièrement vulnérables.
Si de nombreux experts doutent qu’il s’agisse réellement du premier cas de Covid-19 en Corée du Nord, le très strict contrôle social exercé par les autorités devait permettre au régime de limiter jusqu’ici les infections. La communication de Pyongyang sur ces premiers cas vise certainement à informer sa population, mais peut également être perçu comme un appel à une éventuelle aide de la communauté internationale dans sa lutte contre le virus.
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