Ce lundi, une opération menée par une poignée de militaires ayant les contours d’un coup d’Etat a eu lieu à Libreville dans la capitale gabonaise.
Quelques soldats, se revendiquant du « Mouvement patriotique des jeunes des forces de défense et de sécurité du Gabon (MPJFDS) » ont fait irruption à la radio nationale d’Etat, pour appeler à la mise en place d’un « Conseil national de restauration » pour prendre la place de leur président.
Victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC) le 24 octobre dernier en Arabie saoudite, le chef de l’État, Ali Bongo Ondimba, âgé de 59 ans et dont la famille est au pouvoir depuis 1967, a été transféré ensuite au Maroc, où il poursuit depuis sa convalescence sans qu’aucune date n’ait été fixée pour son retour au Gabon.
La vacance du pouvoir n’ayant pas été déclarée en l’absence du chef de l’Etat, la Cour constitutionnelle a transféré une partie de ses pouvoirs au Premier ministre et au vice-président, mais cette mesure n’a pas empêché ce qui vient d’arriver.
Apparu aux environs de 6 heures 30 à la radio-télévision nationale, ce lundi matin, un groupe de militaires ( Trois militaires, coiffés des bérets verts de la Garde Républicaine, dont le chef du commando, s’est présenté comme étant le lieutenant Ondo Obiang Kelly, commandant-adjoint de la GR chargée de la protection de la présidence gabonaise ), appelait à un soulèvement en annonçant la prochaine formation d’un « Conseil national de restauration » de la démocratie.
Dans leur message, les militaires putschistes ont dénoncé la « confiscation du pouvoir par ceux qui le 31 août 2016 ont fait assassiner nos jeunes compatriotes », en référence aux troubles qui avaient suivi la dernière élection présidentielle qui avait vu la réélection, contestée par l’opposition, d’Ali Bongo.
La confusion a régné quelques heures, mais le gouvernement a assuré en milieu de matinée avoir repris la main. Les militaires putschistes ont été arrêtés, selon le gouvernement gabonais. Le lieutenant Kelly Ondo Obiang, à l’initiative de la tentative de putsch, a été retrouvé par la police, dans une résidence du centre de Libreville, caché sous un lit. L’un des soldats aurait été blessé lors de son interpellation, rapporte RFI Afrique.
Pour le porte-parole du gouvernement, « ça a tout l’air d’un groupe de plaisantins ». Guy-Bertrand Mapangou assure que les velléités putschistes des soldats impliqués n’étaient pas vraiment solides.
Les forces de sécurité ont été déployées dans la capitale et elles le resteront pour les prochains jours afin de maintenir l’ordre.
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