Dans une scène digne d’un film, des milliers de détenus se sont évadés du centre pénitentiaire de Port-au-Prince, le principal établissement carcéral d’Haïti, lors d’un assaut mené par des gangs dans la nuit du samedi 2 au dimanche 3 mars dernier. Parmi les fugitifs, on compte des membres influents de gangs et des individus inculpés dans l’affaire du meurtre du Président Jovenel Moïse.
Sur les 3800 prisonniers que comptait le pénitencier, seule une centaine était encore présente dans la prison dimanche dernier. Malheureusement, une dizaine de personnes ont perdu la vie pendant cette évasion audacieuse.
Une deuxième prison a également été attaquée, plongeant le pays dans une situation critique. Le gouvernement a décrété l’état d’urgence et instauré un couvre-feu dans l’ouest du pays, de 18h à 5h du matin le lundi, mardi et mercredi. L’objectif est de reprendre le contrôle de Port-au-Prince, dont la sécurité est sérieusement menacée.
Haïti traverse une crise politique sans précédent
Depuis jeudi, des bandes criminelles ont pris le contrôle de plusieurs parties d’Haïti, notamment la capitale, Port-au-Prince. Elles mènent des attaques coordonnées dans des lieux stratégiques, visant à renverser le Premier ministre Ariel Henry.
Pour contextualiser, Ariel Henry a été nommé Premier ministre seulement deux jours avant l’assassinat du Président Jovenel Moïse en juillet 2021. Sa position est fortement contestée. Bien qu’il ait promis d’organiser des élections générales en 2022, il n’a pas pu tenir cette promesse en raison de l’instabilité persistante dans le pays. Sa décision de ne pas céder le pouvoir le 7 février a également suscité des tensions et des mécontentements. Et la veille des premières attaques, il s’était engagé à organiser des élections avant août 2025.
Il faut souligner que depuis l’assassinat du président en 2021, Haïti fait face à une grave crise politique, sécuritaire et humanitaire.
Avec Brut Afrique
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