Beaucoup se disent qu’il est impossible d’entreprendre avec zéro franc. Le député Gerry Taama a décidé de se servir de sa page Facebook pour partager ses expériences avec la population togolaise, en matière d’entrepreneuriat. Dans une publication qu’il a faite, il a énuméré sept qualités que doivent avoir un jeune entrepreneur.
Voici le message du député Gerry Taama à l’endroit de ceux qui aspirent à l’entrepreneuriat.
« Aujourd’hui, j’ai décidé d’aborder ce sujet, mais j’aborderai dans cet article qu’une seule partie. Il en restera deux. Et vous comprendrez pourquoi au fur et à mesure.
Mais avant de parler d’entrepreneuriat, il faut l’entrepreneur. Avez-vous des aptitudes à entreprendre? C’est de ça on va parler aujourd’hui. Prenons un exemple: vous allez à Décon acheter un téléphone infinix à 50000. De retour chez vous, votre cousin est intéressé et voudrait vous remettre l’argent pour lui acheter le même.
– combien as-tu acheté ce téléphone ?
Si vous dites 50000 f, vous êtes honnête, et vous êtes bon pour finir prêtre, fonctionnaire ou employé.
Si vous dites 60 000 et 3000 pour le déplacement, vous êtes fait pour être entrepreneur.
Souvenez-vous que l’entrepreneur propose à un client des services ou produits que ce dernier ne peut pas à obtenir, soit par incapacité ou par paresse. C’est le sens terre à terre de l’entreprise. Et il y a des gens qui ont le sens des affaires et d’autres pas. Si vous forcez, vous faites faillite tout de suite.
Selon moi, voici les sept qualités que doivent avoir un jeune entrepreneur dans notre pays. C’est ma classification à moi)
L’audace. Vous pouvez appeler ça la motivation aussi. Nous ne sommes pas éduqués au Togo pour avoir de l’audace. Chez nous, quand tu veux faire quelque chose que personne n’a jamais fait, tout le monde te dit : mon cher, il ne faut pas risquer. La pâte qu’on mange ensemble ici est douce. Oser, tel est la clé du succès. Et dès que vous avez une idée, foncez. Écoutez certes les conseils mais foncez. Soit, vous réussissez, ou vous apprenez. Vous ne perdez jamais dans l’absolu.
La résilience. (courage, détermination) C’est la capacité à encaisser les échecs et se relever. Presque tous ceux qui ont réussi ont beaucoup trébuché. L’échec est l’autre face de la médaille du succès.
La flexibilité ou la souplesse. À chacune de mes entreprises, j’ajoute toujours commerce général comme type d’activité. Ce que je trouve, je fais. Si tu me demandes de te fournir un avion, je demande un délai d’un mois mais je vais trouver ça. L’entrepreneur doit être polyvalent.
L’universalité. Éviter les histoires de moi je suis sociologue, gestionnaire ou ingénieur. Pour gagner de l’argent, on s’en fout de votre diplôme. L’internet aujourd’hui est un niveleur de connaissances. On devient spécialiste de tout pour peu qu’on veuille bien se former. Le savoir est presque gratuit sur internet.
L’homo numericus. Un citoyen digitalisé, numérisé et conscientisé. De nos jours, un jeune qui n’est pas digitalisé réduit ses chances de réussir en affaires par cinq (c’est mon estimation) par rapport à celui qui l’est.
La rigueur. Aucune réussite sans rigueur. Le mauvais entrepreneur est celui qui confond sa poche et le fonds de commerce de son entreprise. Cette rigueur passe aussi par la passion du travail. Le bon entrepreneur est celui qui commence son travail en premier et est dernier à partir.
L’imagination. Toute entreprise commence dans la tête. C’est votre esprit synthétique qui vous permet de comprendre les besoins de votre clientèle, les produits ou services qui manquent à votre quartier, et les formes de marketing à proposer. Beaucoup de marchés africains ne correspondent pas au schéma prêt-à-porter enseignés dans les écoles de commerce. Souvent, il faut tout imaginer.
Dites-moi ce que vous pensez de ces qualités et celles que j’ai omises, sachant bien qu’on peut aller plus loin dans les le listing des aptitudes. Encore une fois, c’est ma classification.
Voilà. La première partie de mon article « ‘entreprendre avec zéro franc » commence par les qualités d’entrepreneurs. Vous découvrirez les deux autres parties au fur et à mesure.
Et c’est le gros problème qu’ont mes frères Losso, kabyè et presque toutes les populations du nord, sauf les Tems. Chez nous les Losso par exemple, faire des bénéfices est moralement abject. On a presque honte de chercher l’argent. Ce n’est pas bien. Faire des bénéfices, c’est comme tricher, c’est gênant. Montrer qu’on aime l’argent est même mal vu. On t’indexe. Lui, il est trop attaché à l’argent. Mes frères, oubliez ces histoires.
L’argent est l’autre nom de la liberté. Mais dites-moi aussi pourquoi le nordiste préfère la fonction publique et l’armée alors que le sudiste le commerce et les professions libérales ? Bien entendu, ce sont des tendances que j’ai observées, mais elles ne sont pas générales. Moi par exemple, mon père est Losso et ma mère Kabyè mais j’aime entreprendre. Vos avis m’intéressent
Cherchons l’argent, par le travail.
Gerry Taama «
Nous espérons que cet article vous a intéressé. Le député Gerry Taama nous reviendra pour la suite de son enseignement. Gnadoe Magazine vous tiendra informés. Abonnez-vous.
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