Le soja peut avoir de nombreux bienfaits pour notre organisme, mais cette légumineuse contient également des molécules qui peuvent perturber notre système endocrinien.
Depuis quelques années, le soja se répand dans les rayons des supermarchés. Laits, brochettes, galettes ou yaourt… cette légumineuse se décline désormais sous toutes les coutures. Si bien qu’elle s’est progressivement, et massivement, invitée dans les assiettes. Or, manger du soja n’est pas anodin, car cette légumineuse peut avoir des impacts sur nos organismes.
Les effets néfastes du Soja
- Phyto-oestrogène et fausse information pour notre organisme
Les bienfaits du soja ont fait l’objet de nombreuses publications. Pauvre en cholestérol et en sucre, cette plante est riche en oméga-3 et oméga-6. Des acides gras qui ont des effets favorables pour notre système immunitaire, artériel et cardiaque. Cet aliment est également riche en fibres et en protéines, ce qui le rend attractif pour les végétariens et flexitariens.
« Oui, sur le papier, le soja a un nutri-score magnifique. Mais s’il est tellement bon d’un point de vue nutritionnel, et s’il est arrivé jusqu’à nous, c’est parce que ce soja s’est protégé de ses prédateurs. S’il ne s’était pas défendu, il aurait disparu de la surface de la Terre », explique Catherine Bennetau-Pelissero, professeure responsable du parcours plantes à valeur santé et biomolécules d’intérêt à l’Université de Bordeaux…
Pour se protéger, le soja a donc développé tout un arsenal de molécules. Des substances qui l’ont rendu peu comestible en réalité. « C’est d’ailleurs pour cela qu’on ne le consomme pas cru, mais toujours cuit », précise la professeure Catherine Bennetau-Pelissero.
Parmi ces éléments, il est possible de retrouver des phyto-œstrogènes qui Ce sont des molécules d’origine végétale qui ont des propriétés œstrogéniques. En d’autres termes, il possède des molécules qui agissent comme les hormones féminines.
Parmi les phyto-œstrogènes que contient le soja, on retrouve notamment les isoflavones. Ces derniers vont donc pouvoir se lier aux récepteurs qui accueillent normalement des œstrogènes. Une fausse information à laquelle va réagir le corps, comme si l’hormone était réellement présente.
- Dérèglement du cycle menstruel et spermatozoïdes altérés
Des effets en cascade se déroulent alors dans l’organisme. Pour cause, ces phyto-œstrogènes vont perturber la production d’autres hormones, FSH et LH, qui participent au processus de menstruation. Ces deux hormones, également présentes chez l’homme, entrent dans le processus de fabrication des spermatozoïdes.
« … Plus on prend de phyto-œstrogènes, plus le risque d’avoir des spermatozoïdes altérés, et des quantités de spermes inférieures à la norme augmente ».
Chez les enfants, la consommation de cet aliment n’est pas non plus sans conséquences. En mangeant des substances avec du soja, les jeunes enfants consomment, eux aussi, des phyto-œstrogènes.
« Quand vous allez apporter aux petites filles des phyto-œstrogènes, des organes qui n’auraient jamais dû être exposés aux œstrogènes à ce moment-là, vont y être confrontées. Cela va favoriser l’apparition de fibromes, perturber des cycles, ou encore favoriser les pertes sanguines anarchiques à l’âge adulte », alerte Catherine Bennetau-Pelissero.
Pour les personnes atteintes d’hypothyroïdie, la consommation de soja reste à contrôler.
« Il est médicalement déconseillé de consommer du soja si l’on est sous traitement avec le Levothyrox. Les isoflavones du soja peuvent interférer, notamment en diminuant la production d’hormones thyroïdiennes. Le problème sera aggravé pour les personnes en hypothyroïdie ».
Cette légumineuse pourrait également agir dans le cas d’autres maladies, comme les cancers du sein oestrogéno-dépendants. « On a encore peu de données, mais on a toutes les raisons de penser qu’on aggrave le problème avec la consommation de soja »…
Mauvais traitement…
La cuisson détruit pourtant plusieurs molécules du soja. « Hélas, ces phyto-œstrogènes y résistent. Il faut vraiment faire tremper les graines de soja dans l’eau pour s’en débarrasser », précise la chercheuse.
« Là-bas, on faisait tremper le soja pour justement se débarrasser de ces phyto-œstrogènes. Il faut normalement faire tremper les graines, les faire blanchir, dans une première eau qu’il faudra ensuite jeter. Ensuite, il faut les mettre dans l’eau froide, puis la jeter. Là, vous aurez déjà perdu des isoflavones, il ne vous en restera plus qu’un dixième de la quantité de départ. Mais chez les industriels, aujourd’hui, par exemple, l’eau de cuisson n’est pas jetée. Elle est conservée pour faire le lait de soja par exemple. Les protéines texturées de soja, à ce jour, ne voient pas l’eau de tout leur processus de fabrication », alerte Catherine Bennetau-Pelissero.
Ce sont justement ces protéines texturées, regorgeant encore de phyto-œstrogènes, que l’on retrouve dans les brochettes, saucisses et autres nuggets de soja.
Limiter sa consommation…
Aujourd’hui, il est recommandé de ne pas dépasser 1 mg d’isoflavones par kilo et par jour. Soit 60 mg pour un adulte de 60 kg. « D’après les dernières études, je conseille plutôt de se limiter à 0,33 mg par kilo et par jour », préconise Catherine Bennetau-Pelissero.
À cela s’ajoutent tous les produits qui contiennent du soja ou des protéines de ce dernier, sans pour autant qu’elle ne soit mise en avant. Catherine Bennetau-Pelissero rappelle que « ces aliments transformés ou ultra-transformés ne sont pas à recommander, car ils contiennent de nombreux additifs, de sucre, de gras et ces phyto-œstrogènes qui peuvent être néfastes pour notre santé ». Elle recommande de « ne pas dépasser un produit contenant du soja par jour ».
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