Olivier et moi étions ensemble depuis quatre années déjà. Pour tous nous allions finir au mariage. Je n’avais d’ailleurs aucun doute à cela malgré ses business qui ne lui réussissaient pas vraiment. Lorsque j’ai commencé à travailler dans cette entreprise, ses activités étaient encore plus ralenties alors avec mon salaire, de temps en temps je lui venais en aide. Au bout de la cinquième année, Olivier m’informa qu’il avait gagné à la loterie Visa et devait partir aux USA.
Bien sûr l’argent pour n’était pas à son actif alors pour l’aider, il me mit la pression pour contracter un prêt dans mon entreprise vu que j’en avais la possibilité facilement.
Au début je ne voulus pas car ma plus grosse crainte était d’avoir de l’argent à payer à la fin de chaque mois alors que jamais de toute ma vie je n’avais contracté de prêt. Il était devenu tellement insistant et me jurait remboursement qu’un beau matin, j’acceptai de faire ce prêt… Je vous raconte mon histoire à partir d’ici. Cette conversation avait tout fait basculer.
– Olivier est parti aux USA avec cette fille Leticia, celle avec qui il flirtait et vous avez eu des problèmes là…
– Qu’est-ce que tu me racontes là ? Olivier est parti aux USA après avoir gagné à la loterie VISA. Je l’ai moi-même aidé à partir et j’étais à l’aéroport avec lui la nuit du départ alors quand tu veux dire tes bêtises réfléchis un peu, tu peux être ridicule certaines fois…
-Ah bon? Ah ok. Comme moi je suis bête, demande à ton cousin, c’est lui qui a tout découvert. Eric, parle à ta sœur. Elle pense que je mens…
Je me tournai vers Eric, il avait la tête baissée.
– Éric, il se passe quoi ici? Tu as entendu ta petite amie? Tu ne dis rien? Tu devrais lui interdire certaines choses, surtout ses conclusions à deux balles…
Il me regarda finalement, une profonde tristesse dans les yeux.
– Elle ne ment pas. Olivier est parti aux USA avec une autre fille. Ils ont joué ensemble en couple et ça a marché. Il ne t’en a juste pas parlé pour que tu puisses l’aider à partir.
Je gardai la bouche ouverte… Ma vie venait de s’effondrer.
Je n’eus pas de nouvelle d’olivier durant plus d’une semaine. Clairement oui la fille en question était partie aux USA le même soir que lui et j’étais la dernière à le savoir. Je me sentais bête, idiote, ridiculisée et le pire, je n’avais pas fait un mais deux prêts dans l’optique qu’il me rembourse au bout d’une année pour que je solde le second prêt, le premier étant pour lancer mon projet immobilier.
Je ne savais plus quoi faire. Le confronter ? Mais il était loin de moi… Lorsqu’il se décida à faire signe de vie enfin, et que je lui demandai si ce fût vrai qu’il était parti avec cette fille, il me servit un tas de mensonges avant de raccrocher. Il jura même y être seul… Après ce coup de fil, Olivier ne donna plus de nouvelles. Je remarquai qu’il avait changé de numéro whatsapp, l’ancien, lorsque j’écrivais dessus, les messages restaient bloqués. Oui il m’avait simplement et purement bloqué. Lorsque j’essayais de joindre le numéro, il sonnait inaccessible.
J’avais le cœur en mille morceaux. Comment après tant d’années, il aurait pu me traiter ainsi. Et le prêt en question ? C’était beaucoup d’argent, comment vais-je payer ? Les premières échéances étaient pour bientôt… Il avait fait exprès de me bloquer de partout. Durant la période, surtout avec les premières échéances, mon salaire avait considérablement baissé car j’avais fait son prêt dans une micro finances et non dans ma banque. Plus de la moitié de mon salaire partait ainsi, ajouté mon loyer, mes dépenses, je me retrouvais à zéro franc CFA. Je devais vivre ainsi des années. Je travaillais sans économies.
Au cours de la première année, je m’efforçai de mener à bout mon projet immobilier mais mes prévisions furent maigres et la maison resta inachevée surtout que je n’avais plus d’argent pour poursuivre.
En plus d’avoir le cœur brisé, j’étais endettée jusqu’au cou. C’était en larmes que j’allais au lit et je me réveillais en larmes les matins car mes nuits étaient blanches. Qu’avais-je fait pour mériter une telle humiliation ? Je l’aimais, je l’aidais, je voulais qu’il réussisse pour nous alors que lui en aimait une autre et sans scrupule, s’était servi de moi pour la mettre à l’aise. Je les imaginais heureux et amoureux pendant que moi je luttais pour survivre.
Je commençai à perdre du poids. Je ne faisais que réfléchir car au fil des mois, je n’avais même plus de quoi payer du ciment pour ma maison. C’est aussi dans cette année que la société dans laquelle je travaillais fit faillite. Lorsqu’on nous annonça la nouvelle, j’eus envie de disparaitre car je n’avais plus de moyen de payer mes prêts. Je sombrai dans la dépression. Nos droits étaient des chimères, que pouvais-je en faire face à des millions contractés ? Sans travail, sans salaire, sans amour et avec des dettes jusqu’au cou, je ne ressemblais plus à rien.
Dans mon boulot, je m’étais fait amis à certains clients. Ils étaient fort sympathiques et parmi eux, Michel, il était un Directeur très ouvert. Il m’appelait mon ange, c’était affectueux. Michel fut le seul à souvent prendre de mes nouvelles. Il appelait très souvent depuis la fermeture de l’entreprise. Il s’inquiétait pour moi et essayait même de me trouver un autre travail assez vite mais ce n’était pas si facile.
Je racontai tout mon calvaire à Michel qui en fut très touché.
– La banque menace de saisir mon chantier et à part les laisser le prendre, je ne vois plus ce que j’aurais pu faire car je n’ai pas de solution. Je risque la prison Michel… Qu’ai-je fait de mal ? Rien n’est-ce pas ?
Je lui parlais souvent ainsi, en larmes, totalement désespérée. Il me rassurait à chaque fois.
Michel était un père de famille. Il avait une belle femme et quatre enfants dont le benjamin avait 17 ans. Il était de loin mon ainé mais de toute ma vie, jamais aucun homme ne s’était aussi simplement inquiété pour moi. Il accourait dès qu’il sentait que j’allais mal.
Il laissait tout son travail pour venir m’essuyer les larmes.
Très vite il devint mon confident. Je le prenais pour un frère. Michel spontanément avait pris en charge mon loyer.
Une nuit, il arriva chez moi avec une enveloppe qu’il me tendit avec sourire.
– Tiens mon ange, ça va t’aider.
– Qu’est-ce que c’est ? lui demandai-je curieuse…
– Ouvre tu sauras. Mais (posant ses mains sur les miennes et me regardant droit dans les yeux), ne le refuse surtout pas.
J’ouvris l’enveloppe croyant y voir un cadeau tout simple comme une boite à bijoux et à ma grande surprise, c’étaient des liasses de billets de 10 000 FCFA. Il y en avait beaucoup. Je pouvais imaginer cinq à 7 millions en bloc d’un million.
– Michel, qu’est-ce que c’est ?
– C’est pour toi mon ange, je veux que dès demain matin, tu te fasses très belle, que tu te rendes à la banque pour payer ta dette et ensuite direction la micro finance pour payer les ¾ de ce que tu dois là-bas aussi. D’ici la fin du mois je te remettrai le reste pour solde. Ne dis pas non s’il te plait. Aucune personne ne mérite de passer par ce par quoi tu passes et je ne sais plus quoi faire pour te redonner le sourire. Je n’ai pas encore pu te trouver du travail mais en attendant, je peux au moins de garantir des nuits paisibles. Tu n’as rien fait de mal…
Je crus rêver. J’avais cet argent en main, mes yeux étaient remplis de larmes, mes lèvres tremblaient… Michel venait de me sauver la vie.
Je n’avais aucune relation intime avec Michel, croyez-moi cet homme ne m’avait jamais parlé de sexe. Je me demandais même pourquoi il était si gentil avec moi. Il avait promis et il l’avait fait, Michel avait soldé mes prêts et m’avait remis de l’argent pour finir ma construction. Qui de nous deux était un ange ?
Une nuit, alors qu’il était passé me saluer avant de rentrer chez lui comme il faisait souvent, je lui demandai de me dire concrètement pourquoi il faisait tout cela.
Il pouffa de rire.
– On ne peut plus aider une personne qu’on admire beaucoup ? Depuis quand ça se justifie ?
– Tu peux, bien sûr que oui mais Michel tu en fais beaucoup. Je ne suis pas ta fille, je ne suis pas un membre de ta famille alors pourquoi fais-tu tout ça pour moi ?
– Hum (il soupira). Ecoute jeune fille, tu as raison de me poser cette question mais avant toute chose j’ai besoin que tu saches que depuis que je te connais, tu m’apportes de la joie. Ça peut te paraitre bizarre mais tu as fait de moi un nouvel homme. Oh t’inquiète tu n’as rien fait pour cela, ton cœur est pur. J’ai une vie de famille plus ou moins belle mais, toi tu es celle qui me redonne du sourire rien qu’avec ton sourire.
Lorsque tu pleures j’ai le cœur en miettes. Et oui pour te dire vrai, je suis amoureux de toi depuis tout ce temps.
Je t’ai aimé dès le premier jour où je t’ai croisé à l’entreprise et j’ai tout fait pour t’avoir en amie. Mais je suis marié et père et tu as à peine 25 ans, mon benjamin en a 17 tu vois l’écart ? Mon ainé à 36 ans. Tu es ma fille, mais je t’aime profondément et je ne veux pas perdre ce bonheur d’être juste là dans ta vie. Je n’exige rien, je ne peux rien t’offrir à part des biens matériels et de l’amour mais je ne peux pas t’épouser, je ne peux pas te faire des enfants. Est-ce que tu veux d’une relation pareille ? Non, je ne crois pas mon ange, alors je vais rester dans mon coin jusqu’à ce que tu ne veuilles plus de moi…
Je l’écoutais parler, très surprise, même si je soupçonnais cela. Michel du haut de son âge était très bel homme malgré le poids de l’âge. Il s’entretenait et on aurait pu lui donner quarante ans. Il n’avait rien à envier aux jeunes de mon âge. Cet homme avait été mon pilier, ma force, mon sourire. Il m’avait offert la paix du cœur, un amour désintéressé et franc. Jamais je n’avais connu une personne aussi simple, aussi vraie. J’avais tellement été protégée par lui que je décidai de devenir sa maitresse. En âme et conscience, je savais que jamais il n’aurait été question de mariage entre nous mais je chérissais chaque petit instant passé avec lui car il était la plus belle chose qu’il m’était donné de vivre.
Michel m’avait ouvert mon agence de Communication et Marketing. Je voulais d’une agence de voyage, ce fut fait.
Il adorait que je me donne de nouveaux défis alors dès que je parlais d’un nouveau projet, il me tendait la main et finançait tout. C’était l’homme de ma vie.
Nous avions mené cette relation dans le secret absolu pendant Trois années. Dans la troisième, Il fit une crise cardiaque en France et mourut. Ce fut un coup très dur pour moi car il était une partie de moi. Le pire, je ne pouvais même pas aller à son enterrement.
Mon cœur se brisa. Vivre sans Michel ? Qui allait me redonner le sourire ? Qui allait me défier ? Pourquoi si tôt ?
Après ses obsèques, je fus contactée par un avocat.
– Monsieur Michel avait laissé ceci pour vous.
– Il a laissé ? Quoi ? Il était au courant qu’il allait mourir ?
– Oh si, il souffrait d’un mal incurable. Il savait qu’il allait mourir bientôt. Il avait un problème au cœur… Il m’a parlé de vous vous savez ?
Vous êtes la personne qui lui a donné le sourire qu’il avait perdu. Vous l’avez aidé à ne plus avoir peur de la mort. Il vous aimait énormément et me racontait absolument tout. J’avais le devoir de garder le secret sur tout. Aujourd’hui je me dois de vous lire ceci. C’est une lettre écrite pour vous.
L’avocat de Michel avait lu toute la lettre. Je n’avais que mes yeux pour pleurer car tout dans ces mots était douceur et amour. Il me parlait comme s’il était à mes côtés. Michel, il était un ange.
A la fin de la lettre, il avait laissé des recommandations. Il avait déposé une forte somme d’argent bien caché pour moi. Il avait fait construire une seconde maison qu’il me demandait de mettre en location si je le voulais. Il avait écrit :
– Je pensais vivre encore un peu pour y habiter avec toi mais malheureusement je dois partir. Sache mon ange que tu m’as redonné la vie et l’espoir. Je t’aime profondément et pardon de t’avoir abandonnée ainsi. Je veux que tu me promettes de faire très attention à toi. Fais surtout attention à quel genre d’homme tu feras entrer dans ta vie. Je ne veux plus de larmes. Je te veux heureuse. Pries aussi beaucoup, Dieu a un beau plan pour ton cœur.
Michel était gravement malade. Il ne m’en avait jamais parlé. Il savait qu’il ne vivrait pas plus longtemps. Il n’avait jamais voulu me faire du mal au contraire, tout ce qu’il m’offrait, c’était le sourire.
J’avais tout grâce à cet homme mais mes nuits sans même pouvoir lui parler, entendre sa douce voix, rire de ses blagues me manquaient.
J’appris petit-à-petit à vivre sans lui. Je m’efforçai de me faire des amis pour passer le temps et penser à autre chose.
Quatre années déjà qu’Olivier avait disparu, une nuit, je m’apprêtais à aller au lit et mon téléphone se mit à sonner. J’hésitai avant de décrocher.
– Allo!
– Bonsoir chéri…
Cette voix, elle ne m’était pas étrangère. Olivier… Le malade.
– C’est qui, lui demandai-je sciemment.
– Tu ne reconnais plus la voix de ton seul amour ? C’est moi, Olivier.
– Qu’est-ce que tu veux ? Pourquoi m’appelles-tu ? Tu cherches quoi ? Tu viens rembourser ta dette ?
– Ohhhh calme-toi, je rentre dans une semaine au pays. Si j’arrive on va se parler et tu comprendras. Sache juste que je t’aime et que tu es l’amour de ma vie…
Après cet appel, je me remis à penser à tout ce que cet homme m’avait fait vivre, toute la misère, les dettes, Michel, Michel cet ange qui m’a tendu la main.
Dans mon cœur, ma douleur était d’avoir perdu Michel, pas Olivier. D’ailleurs il m’énervait sérieusement. Je passai une partie de la nuit à réfléchir à quoi faire de lui. Le chasser aussi simplement ou lui faire regretter de m’avoir bousillé la vie sans remords. Je finis par choisir l’option 1 mais pas sans le lui dire en face.
Comme convenu, la semaine suivante, je reçus un coup de fil d’Olivier. Il venait de rentrer au pays après toutes ces années et il demandait à me rencontrer pour « discuter ». J’inspirai profondément et expirai avant d’accepter l’heure et le jour du rendez-vous.
Nous devions nous voir dans un restaurant que je pris le soin de choisir. En sortant de la douche, je m’assis devant ma coiffeuse à admirer la femme indépendante et aussi moins naïve que j’étais devenue. Je me rappelai la dernière phrase de la lettre de Michel : Ne pas me mettre avec n’importe qui… Je devais penser à mon bonheur. Je décidai de porter une robe en soie rouge, elle était divinement fluide et agréable.
C’était un cadeau de Michel d’ailleurs et il adorait cette robe. Je l’avais choisie pas que pour sa beauté mais pour avoir cette impression de me faire belle pour lui.
Oui cet homme était encore là dans mon cœur. Je m’habillai et me rendis au restaurant avec une trentaine de minutes de retard question de faire attendre ce malhonnête qui venait finir sa sale besogne dans ma vie. Dès que je descendis du véhicule, tous les regards convergèrent vers moi. Je savais que je scintillais de mille feux. Je me sentais en assurance, j’avais totalement confiance en moi.
Je marchai jusqu’à sa table, il se leva en me voyant arriver, un sourire timide sur le visage. Olivier avait changé je devais l’avouer. Il avait physiquement muri mais pour le reste je m’en foutais royalement. J’avais ce goût de la vengeance en bouche et c’était agréable.
– Ouao, tu as tellement changé, me lança-t-il.
– Bonsoir Olivier. Comment vas-tu ?
– Je vais bien, enfin je vais mieux maintenant que je te vois…
Il laissa trainer son regard sur moi puis comme réveillé par une pensée, il dit :
– J’ai quelque chose pour toi. J’espère que tu vas aimer.
Il sortit un sac cadeau et me le tendit. Je le pris et le posa sur le côté sans y jeter un œil.
– Tu ne regardes pas ?
– Je le verrai une fois chez moi, rien ne presse… Alors, tu voulais me parler ? Je t’écoute.
Il se racla la gorge gêné puis décida de se lancer.
– Harmonie… Je sais que je t’ai cruellement traitée. J’ai été un parfait idiot et je peux te promettre que je n’avais pas conscience du mal que je te faisais.
L’objectif n’était pas de partir aux USA avec cette fille. Rien ne s’est passé comme tu le penses. L’idée de jouer à la loterie était venue d’elle et elle m’avait un peu forcé la main et avait entamé la procédure conjointement. Je n’étais point d’accord et je priais même que cela ne puisse pas marcher mais à ma grande surprise elle avait réussi. N’ayant pas les moyens de suivre la procédure, je t’ai sollicité et tu as fait ce prêt pour m’aider à partir mais je ne pouvais parti seul alors j’ai dû y aller avec elle.
Il n’était point question de me mettre en couple avec elle. Une fois là-bas, j’ai été très formel avec elle mais nous avons eu quelques problèmes. Elle avait menacé de compromettre les choses et ma présence sur le territoire américain. Elle me faisait du chantage et pour ne pas prendre plus de risque je dû laisser faire et me mettre en couple avec elle… Je l’observais toujours, sans mot dire.
– Elle m’avait interdit tout contact avec toi, elle m’avait bloqué sur beaucoup de choses. J’ai dû m’armer de patience et de courage pour survivre car dans ces pays, les femmes ont beaucoup de droit et je pouvais me retrouver en prison pour un oui ou non. Voilà ma faute. Je n’ai pas su gérer. Harmonie… Ecoute, tu es la femme de ma vie. Nous avons souffert ensemble. Tu me connais assez et je regrette le mal que je t’ai fait. Je suis rentré pour te demander pardon, te rembourser ton argent. Pour te prouver ma bonne foi, tiens.
Il posa sur la table une grosse enveloppe remplie d’argent.
– Il y’en a plus que ce que je te dois et c’est de bonne guerre car je me dois de te dédommager pour le mal que je t’ai fait. Je te prie juste de me pardonner Harmonie car ce que je t’ai fait était cruel et je le regrette amèrement.
– Olivier, que veux-tu au juste ? Vas droit au but parce que si c’est pour me rembourser, je crois que c’est fait et nous n’avons plus rien à nous dire n’est-ce pas ? Je peux rentrer chez moi ? J’ai une famille qui m’y attend. (Je mentais je sais mais il fallait le lui faire croire…).
– Tu t’es marié ?
– Est-ce que c’est ton problème ?
– Excuse-moi, je, j’ai besoin de savoir.
– Ah oui ? Et pourquoi ?
– Je suis toujours amoureux de toi tu sais ? Je veux que nous oubliions le passé et reprenions tout de zéro.
– Tu es bête ou quoi ? Je viens de te dire que ma famille m’attend alors s’il te plait, merci pour ceci mais ne m’appelle plus jamais.
Le passé c’est le passé et tu vois, un homme comme toi me ralentissait dans mon évolution. En réalité je dois te remercier d’avoir été si cruel avec moi parce que grâce à toi, j’ai connu l’homme le plus merveilleux du monde. Il m’a montré ce qu’était la différence entre une racaille et un gentleman. Ne m’appelle plus jamais Olivier. Dès cet instant tu ne me connais pas, chacun vit sa vie. Profite de la tienne.
Je me levai, ramassai les sacs et que je confiai au passage au serveur à qui je fis signe de m’accompagner jusqu’à la voiture.
Je n’étais pas partie pour lui faire la guerre. J’y étais allée pour lui montrer que j’avais pu m’en sortir malgré tout. J’étais une femme épanouie.
Quelques semaines après, je rencontrai un jeune docteur. Cet homme me donna envie d’essayer encore. Aujourd’hui, je suis mariée légalement et mère de deux beaux enfants.
Je retrouve si souvent des traits de ressemblance entre Michel et mon mari. Il est doux, responsable, posé et très mature. J’avais l’impression que c’était Michel qui m’envoyait des signes.
J’appris après qu’Olivier n’avait jamais été divorcé… Qu’à cela ne tienne, je savais de toutes les façons qu’il n’avait rien de sérieux.
Pour la confidence, je n’ai jamais été fière d’être sortie avec Michel. Il était marié et rien ne justifiait cela mais Michel a été celui grâce à qui je suis qui je suis aujourd’hui et sincèrement je ne me pose pas de question.
Qui je suis aujourd’hui, je le lui dois. Je ne conseille à aucune femme de sortir avec un homme marié, rien ne justifie cela. Je partage mon témoignage pour surtout attirer l’attention des jeunes filles sur l’amour aveugle, dépourvu de sens, la naïveté. Je me suis retrouvée dans la merde à cause de ça. S’il n’y avait pas eu Michel, je ne serai pas là pour témoigner aujourd’hui. En même temps, Michel aurait pu être un autre homme qu’il aurait été une méchante personne mais Dieu m’a fait grâce.
Je présente mes excuses aux femmes mariées qui se sont retrouvées dans la peau de l’épouse de mon amant. C’est de bonne guerre. Je ne sais pas ce que j’aurais ressenti si mon mari m’annonçait qu’il a une maîtresse ou si je le découvrais. Mais je me suis rendue compte qu’on n’est jamais maître de tout et nous devons cultiver l’humilité et la patience quelque soit la situation. Dieu ne nous abandonne jamais et ses voies sont insondables.
Recueilli et publié par Amé Océane CODJIA
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