Herpès génital, Syphilis, gonorrhée, chlamydiose… Il existe plus d’une trentaine de maladies sexuellement transmissibles (MST), également appelées infections sexuellement transmissibles (IST). Des chercheurs américains se sont récemment intéressés à trois d’entre elles. Ils ont présenté les résultats de leurs recherches lors de la 24ᵉ édition de la Conférence internationale sur le Sida, ou AIDS 2022, qui s’est tenue à Montréal (Canada) du 29 juillet au 2 août 2022.
Un antibiotique permettrait de réduire les risques de certaines MST
Les scientifiques ont expliqué avoir mené un essai, intitulé « DoxyPEP », auprès de 554 hommes ayant des relations avec des hommes et/ou des femmes transgenres. Les participants ont tous reçu 200 mg de doxycycline, un antibiotique de la famille des tétracyclines habituellement prescrit pour le traitement de la maladie de Lyme ou de la leptospirose. Cette dose devait être ingérée dans les trois jours suivant un rapport sexuel sans préservatif.
La prise de ce médicament a permis de diminuer la survenue de certaines MST « de manière significative« , comme l’explique le communiqué publié sur le site du AIDS 2022. En effet, les risques d’infection par la syphilis, la gonorrhée ainsi que la chlamydia ont « tous été réduits« . « Aucun effet indésirable grave ou de grade 2 n’a été attribué à la doxycycline » précisent également les chercheurs.
MST : Possible résistance aux antibiotiques
Cet antibiotique pourrait donc prévenir l’apparition de ces trois maladies. Plusieurs études scientifiques avaient déjà été menées à propos de l’impact de la doxycycline sur ces affections courantes. La toute première avait été publiée dans le Journal of the American Sexually Transmitted Diseases Association en 2015. Elle avait permis de montrer que les hommes qui avaient pris de la doxycycline en tant que PReP, soit en prévention de certaines infections, présentaient moins de risques de développer ces trois MST.
La seconde étude avait été dévoilée sur le site de The Lancet – Infectious Diseases en 2018. Elle avait été dirigée par le Pr Jean-Michel Molina, de l’Hôpital Saint-Louis AP-HP (Paris). Cette fois-ci, la doxycycline était prise en tant que PEP, de ce fait en traitement préventif d’urgence après un rapport pouvant exposer à un risque de MST. Si les apparitions de syphilis ou de chlamydia avaient été réduites, ce n’était pas le cas pour la gonorrhée.
Les scientifiques craignent en conséquence que la prise de doxycycline ne soit à l’origine d’une possible résistance aux antibiotiques contre les bactéries qui provoquent ces maladies. D’autres études seront donc nécessaires avant d’autoriser ce traitement, afin de vérifier si les avantages peuvent l’emporter sur les risques.
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