Pays-Bas: En manque de prisonniers, les prisons ferment leur porte

Les autorités hollandaises ont décidé de la fermeture de nombreuses prisons pour manque de prisonniers. Une nouvelle surprenante pour la plupart des pays où le surpeuplement dans les prisons est devenu la règle. De toutes les façons le Pays-Bas, est fier de constituer cette exception, comparé à d’autres pays qui se disent très très démocratiques

La population carcérale a fortement baissé dans le pays. Pourtant les prisons dont la plupart des cellules sont vides, sont surdimensionnées et coûteuses.

« Le financement de prisons vides coûtent des millions d’euro par an qui sont prélevés sur les impôts des contribuables», avait déjà justifié par le passé Sander Dekker le ministre de la Protection de l’Etat de droit. 

C’était à l’occasion de l’annonce par le ministre de la fermeture en 2018 de 4 centres pénitentiaires dans le royaume pour manque de prisonniers.

Alors que les maisons d’arrêt néerlandaises disposent aujourd’hui d’une capacité d’accueil de 13.622 prisonniers, pas plus de 9.813 cellules seront occupées en 2023, soit près de 4.000 risquant d’être vides d’ici trois ans, selon les prévisions.

Interrogé par Atlantico, Me Guillaume Jeanson, avocat au barreau de Paris et porte-parole de l’Institut pour la Justice a analysé la situation:

 » La fermeture des prisons pour manque de prisonniers est essentiellement liée à une meilleure efficacité du système pénal existant aux Pays-Bas. Ce système pénal est en effet probablement plus dissuasif et témoigne surtout d’un pragmatisme qui n’est sans doute pas étranger aux fruits cueillis par les différents gouvernements : la baisse du taux de criminalité aux Pays-Bas d’un quart en dix ans  ».

Ce manque de prisonniers dans les cellules comme un magasin sans clientèle est aussi lié à la prééminence des peines alternatives au Pays-Bas.

En effet, le pays a privilégié la surveillance des prévenus au moyen de bracelets électroniques. Et aussi, la justice néerlandaise a tendance à donner priorité aux peines de substitution comme les travaux d’intérêt général. Prendra exemple qui veut !