La production d’un film ou une série n’est pas une tâche facile, d’autant plus que les soutiens sont minimes. Malgré le manque de soutien, il y en a qui essaient quand même de mettre la main à la pâte pour révéler au monde, les grands acteurs que regorge le Togo.
Dans une publication sur Facebook, l’équipe de production de la série Oasis a lancé un message fort à l’endroit de la diaspora togolaise et des personnes de bonne volonté.
Cher(e)s Togolais(es) de la diaspora,
C’est la première fois que je fais une publication de ce genre. Désolée pour la longueur du message, mais ma workmate Angela Aquereburu Ahlimba Aq et moi lançons un cri du cœur, et avons beaucoup à dire.
Pour ceux qui ne savent pas ce que je fais, je suis scénariste, c’est-à-dire que j’écris des films et des séries. Avec Angela Aquereburu qui est réalisatrice et productrice, nous essayons de contribuer au développement de l’industrie audiovisuelle au Togo. Je suis rentrée définitivement au pays il y a 7 ans, et Angela, 5 ans.
Pour financer les séries qui coûtent très cher à fabriquer, nous travaillons avec des diffuseurs panafricains francophones, sauf que ces diffuseurs ont un droit de regard sur le contenu (donc on ne peut pas toujours raconter ce qu’on veut comme on veut), et du coup les séries ne sont pas accessibles à toutes les bourses ni aux togolais de la diaspora. D’ailleurs, vous étiez nombreux à me demander comment accéder à notre série Oasis.
Nous voudrons fabriquer une série togolaise qui sera diffusée gratuitement sur les réseaux sociaux, en mina (sous-titrée en français si besoin) et financée à 100% par des togolais. Nous avons également remarqué que les femmes, par manque d’estime de soi, n’osent pas se lancer dans notre industrie. Nous voudrons donc en profiter pour faire travailler un maximum de femmes.
Une série togolaise où on parle mina, c’est le peuple qui peut enfin se regarder dans de bonnes conditions et arrêter de penser que les autres font toujours mieux. Ce sont des enfants qui peuvent enfin se projeter. Ce sont des vocations qui naissent, un secteur qui se professionnalise, une industrie qui se développe.
Les banques togolaises n’accompagnent pas. Le gouvernement non plus. Les annonceurs ne comprennent pas (mais ça viendra comme au Sénégal, en Côte d’Ivoire ou au Nigéria) et les privés non plus. Alors en attendant que Netflix, Amazon ou Apple TV s’intéressent à nous (nous avons déjà cogné à leur porte), il y a vous, les togolais de la diaspora, qui êtes conscients de ce que représente la puissance de la série TV.
Il ne s’agit pas d’une association dont le but est de scolariser des jeunes filles ou de fabriquer un puits dans un village, il s’agit de lancer une industrie, former des jeunes, inspirer, développer l’estime de soi etc. C’est un travail de fond.
Aussi nous vous sondons: si nous nous lançons dans un tel projet, nous accompagneriez-vous? Pour une série « low cost », il nous faudrait réunir au minimum 15000 euros (18000 dollars) pour fabriquer 10 épisodes de 26 min.
Oui, nous allons sûrement lancer une campagne de crowdfunding, mais avant de dépenser du temps et de l’énergie à le faire, nous avons besoin d’avoir une idée de combien de personnes seraient partantes et sur quel montant (il n’y a pas de petit montant).
Vous pouvez nous contacter par message privé pour poursuivre cette conversation ou juste poster un commentaire. Le but de ce message est d’évaluer la somme que nous pourrions lever.
Merci d’avoir pris le temps de lire ce long message.
Madie Foltek
Rappelons que la diaspora togolaise a beaucoup aidé les artistes togolais dans le passé. Nous espérons qu’elle tournera aussi son regard vers le domaine du cinéma togolais.
Gnadoe Magazine vous reviendra pour plus de détails. Continuez de vous abonner.
Bonjour j’ai beaucoup apprécié le message et j’aimerais bien faire partie de la série comme acteur si vous le souhaitez. Merci