Evelyn Hernández a été condamnée en juillet 2017 à 30 ans de prison. Elle était accusée par le parquet de la mort de son bébé lors de l’accouchement. C’est une situation qui s’est produite en vertu de la sévère loi anti-avortement dans ce pays.
En 2016, Evelyn Beatriz Hernández est victime à 21 ans d’un viol collectif, suite auquel elle tomba enceinte.
Le calvaire d’Evelyn prend une autre dimension quand elle perdit le bébé lors d’un accouchement compliqué dans une fosse septique. En effet, le Salvador est l’un des trois pays d’Amérique centrale à interdire totalement l’avortement, même en cas de viol et d’inceste, ou lorsque la vie de la mère est en danger.
Evelyn Hernández a raconté s’être rendue dans une dépendance d’une communauté rurale pauvre avec de fortes douleurs abdominales. Elle s’était accroupie pour déféquer et c’est là que le bébé a dû glisser au fond de la fosse septique. La mère d’Evelyn Hernández l’a trouvé évanouie à côté des toilettes de fortune et a hélé une camionnette pour la transporter à l’hôpital à 30 minutes de là. Le fœtus était âgé de 32 semaines – presque à terme – et les médecins légistes n’étaient pas en mesure de déterminer si le décès était survenu dans l’utérus ou dans les selles. La cause du décès demeure incertaine.
Le procès débuta en 2017, et pour la première fois, attira l’attention du peuple et de la communauté internationale sur cette injustice qui poussait à condamner les femmes à 50 ans maximum pour leurs fausses couches.
La condamnation d’Evelyn Hernández a été annulée en février 2019 par la chambre criminelle de la Cour suprême de justice (CSJ).
Puis un nouveau procès a été convoqué dans lequel le parquet a demandé à ce qu’elle soit condamnée à 40 ans de prison. En Août de cette année-là, un tribunal l’a libérée des accusations. Plus tard, le 8 juin, un autre tribunal a confirmé l’acquittement. Le parquet pouvait déposer un recours en cassation devant la chambre criminelle du CSJ au plus tard le 30 juin, mais ne l’a pas fait. Une source du parquet consultée par l’AFP a confirmé qu’en effet, cette institution « n’a pas interjeté appel ».
Ainsi, Evelyn Hernández est acquittée des charges contre elle et ne risque plus d’être traduite en justice pour la mort de son bébé.
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