Le journaliste togolais Anani Sassou connu pour la pertinence de ses analyses et son franc-parler à partager sur la toile une analyse, on ne peut plus pertinente sur l’apologie du s3xe dans le showbiz togolais et lance un appel aux autorités pour qu’il trouve un moyen pour assainir le domaine de la musique au Togo.
Togo, l’intégrale du message du journaliste Anani Sassou
« Il va falloir qu’on parte sérieusement en guerre contre la banalisation du s3xe non seulement sur les réseaux sociaux, notamment TikTok, mais surtout dans les chansons. Certains de nos artistes exagèrent et débitent trop d’insanités dans leurs morceaux comme pour faire croire qu’en dehors du sexe, il n’y a aucun sujet à véhiculer, il n’y a aucun fait sociétal vers lequel canaliser la réflexion.
Et même s’il faut parler du s3xe, il faut tourner la langue et l’entourer de la bienséance. Dans le temps, nos grands-parents et nos parents parlaient aussi du s3xe mais pas avec cette manière vulgaire de l’énoncer. Les adeptes de vodou (Vodoussi) peuvent directement appeler Akoumé (pâte de maïs) mais ils disent AZAMA. C’est aussi une leçon de vie.
Il va falloir que le ministère de la Culture se charge de ce dossier. Il en est de même du BUTODRA, les médias, des producteurs, les tenanciers de bars et des opérateurs culturels qui doivent absolument mettre un bémol à cette pagaille qui s’étend jusque dans les établissements scolaires de l’école primaire en refusant de produire pareils artistes et de diffuser leurs chansons.
L’exemple type est la suspension de trois directeurs d’école du cours primaire à Anfoin par le ministre de l’Enseignement primaire et secondaire Komla Dodzi Kokoroko pour la raison que Conii Gangster (je ne sais même pas comment il s’appelle) est allé faire fredonner à des mômes de 10 ans et moins des conneries liées au s3xe, et ce, de façon dépravante.
Lorsqu’on entend dans nos rues nos enfants qui ne sont même pas adolescents crier à tue-tête sur des chansons de voyous de rue, on a l’estomac retourné. Il va falloir mettre un accent particulier sur ce qui fonde nos valeurs, nos traditions pour arrêter dans notre société cette bêtise qui s’étend.
La plus grande des artistes de la chanson togolaise demeure Bella Bellow, celle qui avait fait l’Olympia. Mais jamais, elle n’a chanté pareilles dépravations pour être au sommet. D’autres noms lui ont succédé, notamment Agboti Yawo, King Mensah, Jimi Hope et actuellement, il y a les Toofan qui font l’honneur de notre musique. Les entendez-vous chanter «Kolo, évo, agbo, évo vitukui, atigangan, évè» et les autres mots du dictionnaire de la racaille ?
Il faut sonner la fin de cette imbécilité, de cette connerie.
J’ai encore dit… »
Anani Sassou
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