Au Togo, la pr0stitution des jeunes filles prend de plus en plus de l’ampleur en milieu scolaire, universitaire, et même dans les rangs de celles qui ont décidé d’apprendre un métier. La pr0stitution telle qu’on la connaît, a changé de visage.
Si cette forme de pr0stitution n’est pas trop flagrant, c’est parce que les jeunes filles qui s’adonnent à ce métier, évitent la rue où traditionnellement les prostituées trouvent leur pitance. Désormais, ce sont les technologies de l’information et de la communication (TIC) qui sont les plus utilisées. C’est le cas de certaines élèves.
Elles profitent des facilités qu’offrent les réseaux sociaux (Facebook, Tweeter, Instagram, WhatApp) pour vendre leur charme.
« New friend (nouvel ami) ». C’est, en tout cas, le nouveau concept par lequel des jeunes filles distillent leurs numéros, la digitalisation de la pr0stitution en quelque sorte.
Concrètement, il s’agit pour une jeune fille de mettre le numéro de son amie sur son statut WhatApp et Facebook, accompagné d’un message clair : ‘’c’est mon amie, très sympa. Elle veut faire de nouvelles connaissances’’. Avec cette méthode, elles sont sûres d’atteindre leur cible et en tirer profit.
L’une d’entre elles, a accepté de se confier à nos confrères d’Afreepress qui ont pu la rencontrer grâce à un jeune homme qui a eu à recourir à ses services.
Requérant l’anonymat, l’élève en classe de Terminale dans une école confessionnelle de la place, indique avoir recours très régulièrement au ‘’new friend’’ juste pour le plaisir et le gain facile. Cette mineure âgée de 17 ans a entre ses mains, un téléphone portable d’une grande valeur. Loin de profiter de cet outil pour enrichir ses connaissances, elle préfère l’exploiter à d’autres fins.
« Ma tante vit aux États-Unis et c’est elle qui m’a envoyé ce smartphone lorsque j’ai eu mon BAC1. Mes parents sont là et ils s’occupent bien de moi. Mais j’aime être indépendante. Comme mes amis. Elles font ce qu’elles veulent. Donc j’ai décidé de faire aussi le New friend et c’est cool. Je le fais, quelques minutes après seulement des centaines d’hommes m’écrivent en inbox.
Et des fois, je n’arrive même pas à répondre à tous. C’est fou quoi. Rapidement, ils te proposent des choses et te fixent des rendez-vous et moi, je choisis d’aller chez le plus offrant. Pas forcément pour le s3xe, mais, des sorties. Des fois, c’est pour aller avec mes amies à des fêtes et nous amuser », a-t-elle indiqué.
À l’entendre, on comprend aisément qu’elle ne mesure pas le niveau de d@nger qu’elle court. De surcroît, elle affirme n’être pas dans la posture de pr0stitution. Selon elle, les prostituées sortent toutes les nuits dans les rues pour chercher des clients.
« Moi, je le fais quand je suis libre et si j’ai envie de sortir. Tu m’écris, on décide de sortir, aller à la piscine, à la plage, ou en boîte de nuit. Pour le s3xe, ça peut venir après. Mais pour ça aussi, je vois si le mec est beau, riche et à une voiture », a-t-elle fait savoir
À la question de savoir ce qu’elle gagne dans cette activité. C’est un refus catégorique que nous avons essuyé.
Une jeunesse en perdition
Comme celle-ci, de nombreuses autres jeunes filles du pays, et surtout celles vivant à Lomé, s’adonnent à la pr0stitution, bien qu’elles soient issues de familles très aisées.
Bénédicte, quant à elle, n’avait jamais pensé se lancer dans ce métier. Face à des difficultés de la vie, des mauvaises compagnies l’ont poussé dans cette activité.
« Je vis avec ma grande sœur. Elle est coiffeuse et moi, je suis élève. Des fois, les difficultés financières pour le loyer et l’électricité font qu’elle me gronde. Elle me dit que je devais trouver les moyens pour aussi contribuer à la maison. Nos parents sont au village et c’est nous qui leur envoyons des fois de petits trucs. À l’école, j’en ai parlé à une amie appelée la Reine de l’établissement à cause de sa manière de faire.
Elle m’a dit qu’elle va m’intégrer à un groupe WhatsApp. J’ai accepté. Mais dès qu’on vous ajoute, on vous demande d’envoyer une photo très sexy pour s’assurer que vous rester discret. Un jour, les membres du groupe ont décidé qu’on cotise pour faire une fête. J’ai accepté de participer et quand nous sommes allées, j’ai remarqué que c’était dans une grande maison. On était une vingtaine et entre nous, des garçons nous ont proposé de l’argent pour des relations s3xuelles.
Moi, au début, j’avais refusé. Mais mon amie qui m’a amené m’a dit que je ne perds rien en acceptant et que cet argent peut me servir à quelque chose. J’ai accepté et j’ai couché avec un seul garçon que je ne connaissais même pas. Après, ils ont envoyé des photos de certaines filles nues dans le groupe. Ils disaient qu’ils ont les photos de toutes les filles. Donc, ils ont proposé qu’on fasse une part0uze (relation s3xuelle de masse). Ils ont dit que les filles qui ne viendront pas verront leurs photos sur les réseaux sociaux.
Nous étions sept filles ce jour-là contre cinq garçons. Ce sont des jeunes, mais pas des élèves. Ils ont proposé 5 000 F pour chaque fille. Après ça, ces jeunes nous envoyaient des propositions individuelles. Dès qu’ils ont des amis qui sont à la recherche de jeunes filles, ils leur donnent nos numéros et depuis là, moi, j’ai gardé ces relations.
De temps en temps, ils m’appellent pour une partie de s3xe contre de l’argent et maintenant ma sœur et moi, on s’associe pour payer le loyer. Mais elle ne me demande rien sur la provenance de l’argent parce qu’elle a aussi plusieurs partenaires », nous a confié Bénédicte.
« Je sais que ce n’est pas bien, mais je n’ai pas le choix. Ce n’est pas tous les jours, une ou deux fois par semaine et je me protège toujours », a-t-elle confié.
La pr0stitution des élèves, une activité intolérable
Grâce est également élève en classe de Terminale. Elle est opposée à ces activités et les déconseille à ses copines qui se livrent à la pr0stitution. Pour elle, c’est une aberration.
« C’est une bêtise qu’elles font. Les filles lycéennes et collégiennes s’adonnent elles même à ces genres de bêtises pour la forme et pour se faire voir. Elles se disent parfois qu’elles sont en train de savourer leur adolescence. Elles veulent se faire voir auprès des autres filles et avoir une influence sur elles », a-t-elle fait savoir.
« Moi aussi, je suis pauvre, très pauvre même et sans père. C’est ma mère qui s’occupe de moi et de mes trois frères. Mais pourquoi je n’ai pas choisi cette voie ? Je ne reçois presque rien le matin avant d’aller à l’école. Des fois, c’est 100 F et difficilement. Du coup, chaque samedi, je suis au marché d’Adidogomé Assiyéyé pour vendre de l’eau glacée. Avec la glacière de ma mère, je prends à crédit les sachets de pure water et j’achète du glaçon que je mets sur ça et je vends.
À la fin de la journée, je paie mes crédits et je m’en sors des fois avec un bénéfice de 1500 F CFA, voire 2000 FCFA, ce qui me permet de gérer la semaine et de donner quelque chose à la maison. Et ce n’est pas seulement la vente de l’eau qui peut rapporter dans ce marché, il y a plein de travaux dignes à faire pour gagner sa vie. Pour moi, elles font ça à cause de la cupidité. Elles ont choisi ce métier et j’en connais plein de filles qui ont plusieurs partenaires juste pour de l’agent », ajoute-t-elle.
Même des jeunes garçons, interrogés dans le cadre de ce dossier de pr0stitution, désapprouvent ces actes.
Jacques, mécanicien quatre roues, témoigne :
« J’ai rencontré une élève de 18 ans un jour et j’ai pris son numéro. Après elle est venue chez moi et on discutait. Je lui disais que je voulais faire du sérieux avec elle. À ma grande surprise, elle me dit qu’il n’y a plus d’amour de nos jours, donc elle préfère que je lui paie à chaque rapport s3xuel tout ce que je trouve, mais pas en bas de 3 000 F CFA.
Très étonnée et en plus vu sa beauté, j’ai accepté. J’ai essayé de comprendre pourquoi elle fait ça, mais elle m’a dit que c’est juste comme ça et qu’elle n’est pas prête pour une relation sérieuse, mais elle a très souvent envie. Ainsi, elle préfère en profiter en gagnant de l’argent », a-t-il révélé.
À la base, il y a toujours une situation financière délicate ou un simple fantasme. Mais, il y a aussi l’irresponsabilité de certains parents, qui plongent leurs progénitures dans un monde de dépravation. Et c’est le cas de Martine (nom d’emprunt).
Élève en classe de Première, la jeune fille âgée de 18 ans aide sa maman dans son bar les week-ends. Malheureusement, la perversité de certains hommes, conduira Martine à la pr0stitution depuis l’âge de 15 ans.
« C’est depuis la classe de troisième que j’ai commencé à aider ma mère dans notre bar, surtout les week-ends. Et les clients me dérangeaient tellement, ils me draguaient tout le temps. J’en ai parlé à ma mère, mais elle m’a dit qu’il suffit que je refuse leur avance. Mais toujours, les mêmes personnes revenaient et me disaient la même chose et des fois, ils proposaient beaucoup d’argent.
Un jour, un monsieur m’a offert un téléphone. J’ai fini par céder. Et avec le temps, je gagnais beaucoup d’argent parce que ce sont des grandes personnalités. Actuellement, j’ai une moto et j’ai menti à ma mère que c’est mon petit ami qui me l’a offert », a laissé entendre la jeune fille.
Voici la nouvelle forme de pr0stitution. Beaucoup d’adolescentes ont été emballées par le suivisme, mais n’arrivent pas à en sortir. Il est très difficile pour que les parents soient au courant à cause de leur ruse.
Chers lecteurs, que pensez-vous de la pr0stitution 2.0 et qu’est-ce qui peut être fait pour éradiquer ce fléau ?
Si cet article vous a plu, n’hésitez pas à le partager autour de vous. N’oubliez également pas, de vous abonner à nos comptes sociaux, pour ne rater aucune information.
Ce qui est sûr ce fléau va continuer par s’agrandir de nos jours. Les personnes conscientes ont obligation de conseiller leurs proches et de protéger les siens contre cela. Mais dans tous les cas ça ne s’arrêtera jamais.
Merci beaucoup cher ami