Après une suspension, le procès du Col Madjoulba qui secoue le Togo ces derniers temps, a repris dans l’après-midi de ce vendredi avec son lot de révélations troublantes.
L’accusation a fait des déclarations fracassantes, pointant du doigt les présumés coupables et réclamant des peines sévères. Voici un aperçu des faits marquants du procès du Col Madjoulba et des charges pesant sur les accusés.
Le Procès en cours
Suite à des investissements considérables, l’État estime ses préjudices à une somme impressionnante de 10 milliards de FCFA. Le procès Madjoulba, marqué par des rebondissements, a été suspendu ce 3 novembre puis repris dans la soirée, laissant place à des réquisitions choc de la part du procureur de la République.
Songuine, la pièce maîtresse
Selon le procureur, toutes les déclarations des accusés avaient en commun le silence, à l’exception du caporal-chef Songuine, le chauffeur du Chef Corps au moment des faits. Il aurait laissé ses téléphones à la maison le jour spécial de l’investiture du Chef de l’État, suscitant des suspicions. Le procureur a qualifié ses déclarations de mensonges cousus avec de mauvais fils, pointant du doigt sa complicité présumée dans l’assassinat.
Le procureur a avancé que Songuine n’avait pas verrouillé le véhicule du Chef Corps Madjoulba avant de lui remettre la clé, déposé une sacoche vide pour simuler le dépôt des armes, les remises à un co-auteur pour l’assassinat, le nettoyage des armes, et le dépôt du chiffon et de la baguette dans les fleurs. Selon l’accusation, Songuine est la pièce maîtresse de cette affaire.
Le Rôle de la soldate Akouna dans l’assassinat du Col Madjoulba
Le procureur a également pointé du doigt la soldate Akouna, l’accusant d’avoir fourni les moyens aux malfaiteurs pour leur forfaiture. Selon l’accusation, elle a détaillé sa part de mission dans le complot, ce qui la rend complice présumée de l’assassinat du Col Madjoulba.
Le Gal Kadangha, le cerveau présumé
Le procureur a accusé le lieutenant-colonel Ali et le général Kadangha d’avoir agi en tant que cerveau présumé de l’opération. Selon l’accusation, le colonel Ali obtenait des instructions et des moyens financiers du général pour des pratiques mystiques. Ils auraient également contribué à rédiger des tracts pour dérouter les enquêteurs, déstabilisant ainsi le processus judiciaire.
Intervention des Commandants Bouwe et Atekpe
Le procureur a déclaré que les commandants Bouwe et Atekpe de l’USM ont perturbé l’enquête en auditionnant de nombreuses personnes, y compris celles qui intéressaient les enquêteurs de la gendarmerie. Cette intrusion aurait détourné l’USM de ses missions.
Responsabilité du Col Agbonkou
Le procureur a reproché au colonel Agbonkou d’avoir autorisé les pratiques mystiques du groupe traditionnel, en plus de faire preuve de négligence le jour des faits.
Les Charges et les Réquisitions
En résumé, le procureur estime que tous les accusés sont coupables des crimes et délits qui leur sont reprochés. Il a requis les peines suivantes :
- 50 ans de réclusion criminelle contre le chauffeur Songuine.
- 30 ans contre la soldate Akouna.
- 40 ans contre le lieutenant-colonel Ali.
- 30 ans contre Atekpe et Bouwe.
- 3 ans contre le colonel Agbonkou.
- 50 ans contre le général Kadangha.
Le verdict final du procès Madjoulba sera rendu après les plaidoiries des avocats de la défense lors du prochain de ce samedi 4 novembre. La tension monte alors que le pays attend de connaître le sort des accusés.
Avec Ferdinand Ayité (Échos du Palais de Justice)
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