Un tribunal français a tranché en faveur du coq Maurice, un habitant de l’île d’Oléron dans le sud-ouest du pays, qui a été accusé par des voisins d’être une nuisance sonore.
Une affaire qui a remis la campagne française au centre du débat il y a de cela trois ans. Elle était devenue un symbole de la résistance de la campagne française à la ville. Le coq Maurice, originaire de l’île d’Oléron dans le sud-ouest du pays, a été autorisé par le tribunal à poursuivre la garde matinale du jeudi 5 septembre.
Depuis le début de l’été 2019, le coq Maurice a été la cible de plaintes de voisins qui l’accusent de perturber leur sommeil à l’aube et d’être une « nuisance sonore ». Les plaignants, un couple d’agriculteurs à la retraite et propriétaires d’une maison de vacances à Saint-Pierre-d’Oléron, ont demandé à la propriétaire du coq nommé Maurice, Corinne Fesseau, de déplacer ou de faire taire l’animal dans les 15 jours.
Le tribunal correctionnel de Rochefort, saisi de l’affaire de troubles du voisinage, donne raison à Corinne Fesseau et ordonne l’avocat du propriétaire de Maurice, Julien Papineau, a annoncé que le plaignant était condamné à « payer des dommages et intérêts de 1 000 euros au propriétaire », ainsi qu’à payer ses frais de justice.
La voix de la campagne française, un site du patrimoine mondial ?
L’affaire du coq Maurice peut sembler anodine, mais elle a eu un fort impact tant au niveau national qu’international. Elle est devenue le symbole de la coexistence disparate et souvent tendue entre le monde rural et les vacanciers voire les « nouveaux ruraux », citadins récemment installés à la campagne. « Que faut-il interdire ? Le chant des pigeons, le chant des mouettes ? », peut-on lire sur une pétition en ligne qui a recueilli près de 140 000 signatures.
Dans un pays où le symbole national est le coq, « le débat souligne le lien indéfectible qui unit la France à son histoire agricole, montrant que c’est un lieu qui célèbre la vie à la ferme et les valeurs modestes », analyse passionnément le New York Times dans un long rapport publié à l’époque.
En effet The Times, est un quotidien new-yorkais distribué internationalement et l’un des plus grands journaux américains. Le New York Times est considéré comme un journal de référence par les démocrates et les républicains modérés. Fondé en 1851, il est récompensé par 130 prix Pulitzer 4,5 et emploie 1 700 journalistes en 2006.
La devise du journal, affichée dans le coin supérieur gauche de la première page, « All the News That’s Fit to Print » (« Toutes les nouvelles qui méritent d’être imprimées »). Le quotidien est fondé le 18 septembre 1851 par le banquier George Jones et le journaliste et homme politique Henry Jarvis Raymond.
Par ailleurs, le « Daily Telegraph » britannique avait souligné que l’agitation de la campagne avait défrayé la chronique cette année. Il rappelle ainsi l’initiative de Bruno Dionis du Séjour, maire de Gajac près de Bordeaux. En mai, l’élu a demandé aux parlementaires français d’inscrire les sonorités rurales, comme le chant du coq, la cloche de l’église ou le meuglement des vaches, au patrimoine mondial immatériel de l’Unesco.
Il faut noter que « The Daily Telegraph » est un quotidien d’information britannique fondé en 1855 sous le nom « Daily Telegraph and Courier ». Généralement, il est abrégé « The Telegraph ». Depuis 1961, il a également une édition dominicale intitulée « The Sunday Telegraph », qui a sa propre rédaction. En janvier 2009, le « Telegraph » était le journal grand format britannique le plus vendu, avec un tirage quotidien moyen certifié de 842 912 exemplaires.
La démarche n’est pas sans rappeler celle du député de la République Pierre Morel-Á-l’Huissier, qui a proposé en juillet une loi qui créerait une « conception du patrimoine sensoriel inhérent au paysage ».
Source : France 24
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