La fête des travailleurs de cette année a été presque atypique et les gens ont été obligés de rester enfermés chez eux. Confinement oblige. Madame Angela Kpeidja journaliste à l’Office de Radiodiffusion et Télévision du Bénin (ORTB) a plutôt choisi ce moment pour faire sortir son coup de gueule. Elle dénonce avec fermeté et fierté le viol et l’harcelement moral et sexuel auxquels sont exposées les femmes à la télévision nationale béninoise.
Les femmes sont souvent confrontées à ce problème d’harcèlement qui prend tout d’abord une forme morale avant d’aboutir à des envies sexuelles.
Du coup la femme est juste réduite à un objet sexuel dont on peut profiter tant qu’elle a besoin de notre service. C’est ainsi que beaucoup de femmes ont été victimes de viols et même d’agressions sexuelles au moment de la recherche d’emploi.
Et après s’être peut-être sacrifiée pour gagner le travail il va falloir qu’elle s’adonne également à ses supérieurs pour éviter de perdre l’emploi. Dans beaucoup de services publics ou même privés il faut vraiment rassasier sexuellement le supérieur hiérarchique avant de prétendre à un quelconque avancement ou amélioration de situation.
Cette situation insupportable et intolérable a finalement poussé la journaliste à faire un coming out. Elle a juste étalé ce que vivent les femmes à l’ORTB sur la scène publique. Notons que l’ORTB est la société nationale de radio-télévision publique du Bénin. Elle diffuse des programmes de radio et de télévision en français, et dans les langues nationales.
En tout cas ce qui est vraiment admirable est que la journaliste a pris son courage à deux mains pour dénoncer cet état de choses.
« Le harcèlement sexuel en milieu de travail, même à mon âge a encore droit de cité avec des humiliations de tout genre y compris la baisse de l’estime de soi. Et ça, du plus haut vers les petits chefs de bas étages que sont les rédacteurs en chef et sous chefs ». Et elle ne s’est pas arrêtée là. «Viol, harcèlement moral et sexuel…j’en ai marre. Dites-moi comment on célèbre le 1er mai dans une maison où la religion de tous est devenue le silence dans la frustration? ».
Cette révélation de la journaliste Angela Kpeidja a fait réagir les dirigeants de l’ORTB. Dans leur doit de réponse accordé à beninwebtv, ils affirment n’avoir reçu aucune plainte relative à un quelconque harcèlement moral ou sexuel ou même de viol.
« Nous voudrions porter à votre connaissance qu’à ce jour, la Direction générale de l’ORTB n’a reçu aucune plainte portant sur harcèlement moral, sexuel ou pour viol sur un personnel féminin. Des faits qui, s’ils existent, sont suffisamment graves pour être seulement dénoncés sur les réseaux par un agent de l’Office. En parfaite harmonie avec ses valeurs à savoir Professionnalisme, Innovation et Esprit d’Equipe, l’ORTB demeure une entreprise au sein de laquelle les droits et devoirs des travailleurs sont garantis ».
Ces mots ont été la réponse diplomatique donnée par l’ORTB à travers son chef de cellule communication, Jean Paul Ibikounle. Dans tous les cas l’harcelement et le viol sont des actes à bannir complètement de notre société. Dénoncer le mal c’est l’anéantir !
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