A l’heure où le Plan National de Développement est le nouveau concept à la mode au Togo, et qu’une batterie de mesures est prise pour améliorer le climat des affaires, il est possible d’affirmer sans se tromper que la « rwandaisation » du pays est bien en marche.
Le Togo, prochain hub logistique d’excellence et grand centre d’affaires sous régional, pourquoi pas ? Pour ce faire, il faudra compter sur le dynamisme et la compétitivité des grandes entreprises, boostées par un top management de qualité. Non, le togolais n’est pas incompétent, et mis à la bonne place, il est bien plus efficace que l’étranger.
Dans la droite ligne de notre politique de promotion des compétences locales, nous vous proposons de découvrir des top managers togolais qui font la différence dans leurs entreprises. Le troisième de cette liste va vous surprendre.
AWADÉ Ingrid Ataféinam, la dame de fer
On peut ne pas être d’accord avec les méthodes, mais on ne juge d’abord un manager que sur ses résultats. Et sur ce terrain, la dame de fer a toujours su faire la différence. Titulaire d’un DESS en contrôle de gestion et système d’information et diplômée en sciences de gestion, Ingrid Ataféinam AWADE est indéniablement la manager la plus dynamique et l’une des femmes les plus influentes au TOGO.
Elle débute sa carrière en 2000 à la Banque ouest-africaine de développement (BOAD). Elle occupe ensuite un poste de responsabilité au Fonds GARI, puis à la Société de gestion et d’intermédiation du Togo (SGI), une filiale de la BRVM (Bourse régionale des valeurs mobilières) basée en Côte d’Ivoire.
Pendant longtemps, Ingrid Ataféinam AWADE a été directrice générale des impôts (aujourd’hui OTR) où elle a su mettre ses compétences managériales au profit d’une redynamisation et d’une refonte du secteur fiscal. Cette expérience lui a valu d’être nommée par décret présidentiel en janvier 2014, à la tête de la Délégation à l’organisation du secteur informel (DOSI) nouvellement créée, poste qu’elle occupe jusqu’en mars 2017 où elle prend la tête de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS).
Affectueusement appelée « Maman » par le gotha des affaires, de la politique et de la sécurité au Togo, Ingrid Awadé est marraine des champions locaux, et prône la promotion de l’expertise locale. « Si un togolais peut le faire n’allons pas chercher en chine ou en France » se plaît-elle à répéter.
Depuis son arrivée à la CNSS, elle a mis en place des projets immobiliers, permettant à l’entreprise d’augmenter conséquemment son patrimoine et d’abonder ses comptes. Elle réaménage également les bâtiments, développe la communication, change les procédures pour remettre les ressources humaines au centre de l’entreprise. Pour beaucoup de jeunes togolais, elle reste un modèle de réussite et de management, dans un milieu machiste et très misogyne.
Atcha Dedji Affo, de Togocel à la tête de Togocom
Natif de Tchamba (nord du Togo), Affoh Atcha Dedji a été promu le 05 janvier 2018, directeur général de Togocom, nouvelle entité publique chargée de gérer les communications électroniques du pays, fusion de Togocel et de Togotelecom, dotée d’un capital social d’un milliard de francs CFA.
L’arrivée de M. Atcha à la direction du mastodonte de la téléphonie au Togo n’est pas un hasard. Au-delà d’être vice-président en charge de la région centrale à UNIR, parti au pouvoir, l’homme a largement fait ses preuves aux commandes de Togocel, assurant son adaptation aux diverses évolutions technologiques.
On lui doit notamment le passage à la 4G, le lancement du service de payement mobile T-Money, une diminution de plus de 50% des tarifs de communication, et une politique de promotion de l’excellence et de rajeunissement du management de l’entreprise. Il a le mérite d’avoir dirigé valablement cette société de téléphonie sans scandale majeur comme il en est de coutume dans les grandes sociétés d’état au Togo.
Administrateur Télécom de son état, il insuffle une bonne gouvernance à la tête de la société Togocel et fait d’elle un maillon incontournable de l’économie nationale. Ancien cadre de la société des postes et télécommunications du Togo, M. Atcha garantit avec rigueur et professionnalisme l’indépendance et la souveraineté de son pays dans un secteur aussi stratégique et sensible que les télécommunications. Un homme et un dirigeant sur lequel on peut compter pour un Togo « nouveau ».
Thierry AWESSO, un capitaine qui relève NIOTO
Le verbe franc, affable et raffiné, Thierry AWESSO est l’un des capitaines d’industrie les plus en vue au Togo. On en veut pour preuve sa présence au Conseil National du Patronat togolais en qualité de vice-président, son magistère au sein Du groupement des industries du Togo, son siège à plusieurs conseils d’administration, sa proximité avec les cercles de décisions du pays, mais surtout son management du résultat et de l’innovation à la tête de NIOTO, spécialisée dans la trituration des graines de coton, d’amandes de karité et la fabrication d’aliments bétail.
Grâce à ses prises de risques et son management, NIOTO (filiale du groupe français GEOCOTON) est aujourd’hui une entreprise stable, avec 500 salariés. A son arrivée, des investissements importants ont été faits, la construction d’une chaudière par exemple qui permet de réduire les coûts liés à l’électricité de 400 millions de francs CFA annuellement. Des aménagements comme la mise en place d’une cantine, l’amélioration de la couverture sociale replacent l’épanouissement au cœur de la société, et par ricochet son efficacité.
Titulaire d’un master professionnel en Diplomatie et Stratégie à l’Ecole des Hautes Etudes Internationales et du Centre d’Etude Diplomatiques et Stratégiques de Paris, Thierry AWESSO est un amoureux du Togo par essence, et incarne ce « togolais nouveau » que nous appelons de tous nos vœux. Stratège amateur de diplomatie économique, et fin connaisseur du secteur privé, il serait le premier heureux de mettre son expertise et son réseau au service de la terre de ses aïeux.
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