Le challenge de PIKALUZ a atteint les grandes oreilles. Mais loin de jouer le kala kala, KANAA montre par ce geste son soutien à un jeune rappeur qui émerge encore un peu plus chaque heure. Le lion a assez dormi, le lion a faim, le lion est à la recherche de nouvelles prod à dévorer « juste pour s’amuser » comme il le dit dans le remix.
L’artiste s’est plus construit en se basant sur les remix et personne mieux que lui ne sait comment exploiter ce créneau qu’il transforme en projet plus que rentable.33 remix 0 défaite.Il y a ceux qui remplissent les verres d’alcool et ceux qui remplissent les vers de mots. KANAA a choisi son rang. Après réception de la lettre auprès du coursier, le bloggertruf a décortiqué pour ses lecteurs.
Si pour beaucoup KANAA le fait pour se gratter les fans de PIKALUZ, il faut voir dans cette action une belle leçon d’humilité donnée à l’endroit des autres rappeurs. Les bruits de couloir ont laissé entendre que le togolais ne remixe pas le togolais. Stratégiquement, on sait que l’artiste n’est pas du genre à agir fortuitement.
Entre désunions, désintéressement et envie, difficile de situer les artistes togolais qui s’empressent de poser leurs voix sur des instrus étrangères mais pas sur celles de leurs propres frères. A savoir pourquoi. Dans cette lettre, le rappeur est allé sans langue de bois et a proliféré des vérités qui valent leur pesant d’or.
Eternels présents lors des critiques et absents pour applaudir ou soutenir, c’est l’habitude du public togolais. Il faut noter que ce challenge a été lancé quand PIKALUZ a remarqué le bibibaa challenge lancé par SARKODIE qui a récolté plus d’une vingtaine de participation des artistes togolais. Combien ont participé à celui de PIKALUZ, leur propre frère ?
« Entre envie et jalousie, j’ai du mal à vous situer » est l’illustration parfaite de cette sombre réalité dans ce morceau de KANAA. Si je dois mettre un peu de moi dans cet article je dirais que l’artiste a raison de déplorer ce fait mais remixer le togolais n’est pas forcé, do it if you feel it. Il a senti l’envie de poser sur l’instru à pika et il l’a fait. Il ne faut pas que ça devienne une obligation.
« Mon premier million ce n’était pas toi, non c’était LSA ». La vraie question est : a-t-il déjà touché un second million dans l’arène musicale ? Notre milieu est tellement pauvre que les cachets peinent à dépasser en majorité 500K. Si ce n’est la passion qui maintient encore cette envie, beaucoup auraient déjà raccroché.
Sur qui doit-on rejeter la faute ? Si les artistes étaient unis, d’une même voix, ils changeraient à eux seuls les choses ; « Power to the people » comme le dirait un adepte du all black aux states. Lorsqu’on apprend qu’un artiste togolais s’est payé une caisse, ce n’est sûrement pas avec l’argent du ministère mic tchek. Aujourd’hui, le 33 peut se payer une caisse mais avec la rémunération de ses occupations quotidiennes.
Une chose est irréfutable, si notre musique ne paye pas avant d’être la faute du ministère de la culture comme beaucoup le disent, c’est d’abord celle des acteurs culturels eux-mêmes car sans eux, y’a pas de musique. Il refait l’actualité avec ce morceau sorti il y’a juste quelques heures, c’est bien car il en avait assez de boire de l’eau.
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