« Il a brûlé nos deux enfants, puis s’est suicidé »


enfant
<<Inutile de revenir sur cette affaire de bout à bout, mais ce qu’il faut retenir c’est que dans c’est dans cette incompréhension,mêlé de soucis d’emploi du père que l’épouse en décembre dernier a quitté le foyer laissant les enfants à la charge de leur père.>> a publié le Togo Times,le 15 Mai 2021.
Informations relayées abusivement par les radios. Je suis choquée par cette condamnation,cette image de femme irresponsable qu’ont réflété les différentes versions des médias à propos du drame qui s’est produit dans cette nuit du 20 avril 2021.Ma version ne compte t- elle donc pas ?
Je m’appelle Patience. Tout commence en 2010, j’avais 22 ans quand j’ai rencontré cet homme charmant. Koffi était son nom, il travaillait au port. Nous nous sommes fréquentés, tout avait l’air de bien aller … je suis tombée enceinte un ou deux mois après. Cela a été rapide, indépendamment de notre volonté.
Comme la coutume le demande l’homme doit venir présenter ses excuses à la famille de la fille et éventuellement donner la dote.
Dans notre cas, Koffi n’a pas fait de dot, il a juste apporté deux boissons avec lesquelles il a présenté ses excuses à ma famille. Quelques jours plus tard je suis allée vivre chez lui, nous vivions une vie modeste, nous habitions le quartier DJAGBLÉ.
J’ai commencé un petit commerce. Je vendais un peu de tout, j’allais dans les marchés d’Aveta et de Vogan pour vendre mes articles. Je n’étais pas aimée de sa famille. Ses sœurs et frères trouvaient toujours une occasion pour m’humilier, me rabaisser, mais je ne réagissais pas. Je me donnais corps et âme pour me faire aimer, mais hélas je n’ai jamais réussi.
Avec mon mari, nous avions également des tensions de temps en temps, mais je faisais l’effort de sauver notre couple. Nous avons eu après quelques années un deuxième enfant. La situation était loin de s’arranger, il était chaque jour un peu plus difficile à vivre, il m’insultait chaque jour, insultait mes parents et n’hésitait pas à me traiter de mendiante en ces termes :
<< tu es pauvre, tes parents sont pauvres, vous n’avez pas de quoi manger chez vous, c’est pour cela qu’il t’ont poussé dans mes bras>>.
Il me négligeait, il me frappait à l’occasion, je n’avais pas mon mot à dire. Je suis navrée de devoir déballer tout sur la toile, mais j’ai été persécutée de partout et j’ai besoin de m’exprimer. A travers votre page, j’espère laver mon nom. Aujourd’hui mon mari est mort, paix à son âme, mais il sait depuis l’endroit où il se trouve que je ne dis que la vérité, et je clamerai cette vérité haut et fort jusqu’à ma mort.

En 2015 mon mari a perdu son emploi, quand il a perdu son emploi je suis restée près de lui, malgré toutes les souffrances que j’endurais, je mesure bien mes mots, des souffrances.

 

J’ai toujours soutenu mon mari, lors des funérailles de ses proches alors qu’il n’avait plus d’argent, je faisais l’effort de faire les dépenses qu’il faut pour qu’il n’ait pas honte devant les membres de sa famille.
Pour les dépenses de la maison, je faisais du mieux que je pouvais pour le soutenir, je l’aidais dans les dépenses de la maison et aussi pour les besoins de nos deux enfants HUMILITÉ et MAGLOIRE, paix à leurs âmes … Comment peux t-on soutenir son mari plus que ça ? Vous pouvez me le dire, peut-être que ce n’est pas assez.
Malgré cela, tout ce que je faisais ne lui convenait pas. Il me rabaissait et me disait qu’il y’ a des filles dehors qui prennent soin de leurs hommes du loyer jusqu’aux moindres besoins. Et que si je partais lui en trois jours il pouvait se trouver une femme.
Il s’est acheté une moto pour faire le taxi-moto afin de s’en sortir, chose que j’admirais. Mais à partir de cette année-là notre vie à deux va empirer. Il cherchait à chaque fois une occasion pour me battre. Quel que soit ce que je faisais pour lui plaire, il trouvait que c’était maladroit, voire une faute qui mérite d’être punie, je n’avais pas droit à la parole sinon c’est ma tête et mes oreilles qui en payaient le prix.
J’étais devenue son esclave jusqu’au lit, j’étais son esclave sexuelle. (Pleures …) Celui que je disais aimer, au lit était brutal, il s’en foutait que je sois malade ou pas. Il me demandait de faire des choses contre ma volonté et quand je refusais, il me battait, il me violait, excusez-moi, mais est-ce donc cela le mariage ? La vie de couple ?
J’ai essayé de lui faire comprendre que cela m’affectait beaucoup et que je ne pouvais pas continuer de la sorte, mais mes paroles étaient vaines.
Il pouvait se déchaîner sur moi fois par jour 7 jours/7 et je n’avais pas mon mot à dire. Mon mari, le père de mes enfants introduisait des substances dans mon vagin, afin que cela lui procure du plaisir, j’ai beau pleuré cela ne lui faisait aucun effet, j’avais l’impression qu’il n’avait plus de cœur.
Il mettait parfois le baume « VICTAGO » sur son appareil avant nos rapports sexuels, s’il se réveillait d’humeur généreuse, il me violait avec des objets exemple : une boîte de déodorant.
Mon mari a perdu son boulot en 2015 et j’ai quitté le foyer en décembre 2020. Contrairement à ce qui s’est dit dans les médias. Et je n’ai pas quitté le foyer par pur plaisir, mais parce que Koffi m’a lui-même mise hors de la maison et dans des conditions drastiques, c’était une question de vie ou de mort.
Avant mon départ en décembre 2020, il m’avait mise dehors déjà deux fois de suite. La première fois, il m’a juste sortie de la maison lors d’une dispute, il m’a demandé de retourner chez mes parents parce que je suis inutile. J’ai dû dormir dans la rue, plus précisément sous la clôture de mèche AMINA à Hedzranawoe.
Le lendemain, j’ai appelé son oncle qui a essayé d’arranger les choses et je suis retournée au foyer. Pour mes enfants, j’étais prête à fermer les yeux sur certaines choses. Juste quelques semaines après je vais encore me retrouver dehors suite à une crise de colère de mon mari. Permettez-moi de vous raconter cette histoire.
C’était une soirée où je suis rentrée du marché, mon mari m’avait demandé de lui faire une sauce de chez nous, sauce que j’ai faite bien-sûr. Quand il est rentré il a ouvert la casserole et m’a dit que la sauce n’était pas bien faite et qu’il n’y a pas assez de soupe dessus.
Je lui ai expliqué que les feuilles que j’ai trouvées étaient un peu trop jeunes d’où l’aspect de la sauce néanmoins comme il n’apprécie pas le lendemain j’allais mettre un peu plus de sauce de noix de palme pour l’améliorer.
Il s’est mis à gronder, mais je ne dis mot. Le lendemain soir on sonne à la porte, je vais ouvrir, il s’agissait de son grand frère et ses enfants qui avaient en main une casserole.
Je la prends, je leur souhaite la bienvenue et j’ouvre la casserole, j’étais surprise. Il a demandé qu’on lui fasse la même sauce depuis la maison de son frère, je n’ai rien dit j’ai mis la sauce au feu pour la réchauffer et je l’ai appelé.
Je lui ai humblement demandé de venir voir la sauce parce que je ne voulais pas faire de gaffe. Il m’a répondu, je cite <<une sauce que tu n’arrives pas à cuisiner, quelqu’un d’autre le fait et t’as du mal à la chauffer ?>>
 
Je me suis excusée et je lui ai dit que de peur de ramollir encore les feuilles je préfère qu’il le fasse lui-même et je suis sortie m’assoir dans la cour avec mes enfants. À un moment donné j’ai pris une natte et je l’ai étalée sur la fosse et je me suis allongée. Après quelques instants, mon mari vient et me dis avec un ton très autoritaire de me lever de là et de partir.
Je me suis dite qu’il me demandait simplement de me lever de là, j’ai pris la natte et j’allais sur la terrasse quand il m’a encore crié :<<Sors de chez moi, et ne revient plus>>. Il m’a poussé jusqu’à dehors et a bloqué le portail. Il m’a demandé de ne plus jamais toucher à ce portail. Je n’étais pas entièrement habillée, juste un pagne noué à la hanche et un débardeur. Il était très tard et je ne pouvais pas trouver de transport pour rentrer chez mes parents.
J’ai dû dormir dans une brousse le temps qu’il ne fasse jour. Au levé du jour, j’ai trouvé sur ma route une petite maison où habitait une dame. Elle m’a chauffé de l’eau pour me laver et a pris soin de moi. Après quelques heures, j’ai pu trouver un transport et je suis allée chez mes parents.
Arrivée sur place, je découvre une panique totale dans la maison, et ils étaient soulagés de me voir, j’ai demandé à savoir ce qui se passait. Ils m’ont dit que mon mari les avait appelé la veille pour leurs chanter des bêtises et qu’il leur a dit que j’étais sortie et que je ne suis pas rentrée, en gros que j’ai découché.
J’avais le cœur fendu, comment un être humain peut-il se comporter de la sorte ? J’ai décidé de ne plus retourner chez Koffi parce que je trouvais qu’il m’avait assez fait souffrir, je ne peux pas être à ce point l’esclave d’un homme.
Mes parents m’ont convaincue, ils m’ont demandé de retourner dans mon foyer pour m’occuper de mes enfants et que je ne devrais pas laisser mes enfants seuls, ils ont tranché l’affaire, ils ont parlé au monsieur et nous sommes repartis chez lui.
A peine arrivés dans la maison, Koffi s’est mis à proférer des menaces je cite : << tu ne sais pas ce qui t’attend, tu vas regretter d’être revenue dans cette maison. Tes parents et toi vous êtes des mendiants, vous n’avez pas à manger chez vous, c’est pourquoi il t’ont demandé de revenir chez moi. Mais tu vas le regretter. >>
 
 
Et il a eu raison ; j’ai regretté finalement d’être revenue… Bastonnade sur bastonnade, Viol sur viol, insultes sur insultes, cette série d’éléments a conduit au coup fatal qui m’a fait quitter pour de bon le foyer le 08 décembre2020 et qui m’a fait perdre pour toujours mes enfants.
À SUIVRE …..
 
Propos recueillis et publiés par Mony.
 
Vous pouvez vous abonner à la page officielle de la narratrice pour avoir d’autres histoires vécues. 

Quelle est ta réaction?

Gnadoe ne pourra vivre que grâce à ses lecteurs et à ses abonnés. Vous êtes au cœur du projet, aidez –nous à le faire grandir. Nous avons beaucoup d’autres idées en tête pour faire rayonner ce media.
Votre soutien nous permettra de porter plus haut nos ambitions.

Nous soutenir

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.