J’avais détesté cette fille sans raison mais en réalité j’en étais amoureux


Chroniques d'Amé

               Bonsoir chers lecteurs. J’espère que vous allez bien.

C’est vrai que peu d’hommes osent lever le voile sur leurs vies sentimentales mais aujourd’hui je vais parler de moi à cœur ouvert.

 J’avais entendu dire que lorsqu’une femme vous détestait sans raison, c’est qu’elle est amoureuse de vous. Je n’avais pas cru un instant que cette logique maladroite aurait pu être celle d’un homme comme moi.

 

         J’étais responsable de département. Un matin, une fille de 26 ans s’était présentée dans nos locaux et j’entendis dire qu’elle était la nièce de la patronne et devait commencer son stage avec nous.

Elle était belle mais étant donné ses liens avec ma patronne, je me mis en tête qu’elle n’était pas à la hauteur du poste pour lequel elle était destinée.

J’étais également angoissé car il se disait qu’elle venait de rentrer de France et pouvait occuper mon poste de responsabilité.

Je sais que faire une chose aussi ignoble n’aurait pas pu déranger ma patronne car elle était une femme imprévisible.

 

Durant trois jours, ce fut l’angoisse totale. Cette fille venait au bureau dès qu’elle le pouvait et y restait jusqu’au départ de sa tante. Personne ne pouvait savoir de quoi elles parlaient toutes deux durant ces longues heures.

        En début de semaine, alors que je venais de prendre place derrière mon bureau, je fus convoqué par ma patronne.

       Arrivé dans le bureau, elle me présenta Chamella, pas comme sa nièce mais plutôt comme une grande diplômée venue l’aider à redresser son entreprise. Donc nous autres en faisions quoi, je ne sais pas.

 

– M. Abel je veux que vous revoyiez tous les dossiers avec Mme Chamella, nous allons retravailler toute notre stratégie commerciale.

      J’étais le responsable du département vente alors ramener une fille pour s’occuper du marketing, c’était comme me ramener une patronne.

J’avais été très offusqué par cette nouvelle mais fut dans l’obligation de garder le sourire et de jouer au jeu du collaborateur heureux. Je passai une nuit blanche à essayer de trouver des réponses à mes questions.

N’est-ce pas là une manière de m’amener petit-à-petit à perdre mon boulot ?

   

       Le lendemain matin, avant que je ne m’installe derrière mon bureau, cette fille était déjà à sa place, assise en face de moi. Elle était très prompte et s’exprimait très bien. Bon vraisemblablement on pouvait voir qu’elle savait de quoi elle parlait. Elle maîtrisait le sujet qui nous réunissait et nous étions un peu comme dans une session d’audit donc elle passait en revue tous les dossiers depuis deux ans. C’était très angoissant et surtout intimident de voir cette fille de presque 10 ans ma cadette évoluer aussi aisément professionnellement.

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    Ce fut dans cette ambiance tendue que la première journée se termina. La deuxième débuta avec une autre pile de dossiers qu’elle avait pris le soin d’entamer avant même mon arrivée. Je ne savais pas si elle le faisait pour m’intimider ou s’attirer les grâces de sa tante mais ce n’était point de mon gout de temps plus que nous étions supposés le faire à deux. J’évitai de peu une prise de bec.

     Au bout de la semaine, il ne restait qu’une minorité à traiter mais je n’avais presque plus d’énergie. Elle aussi me semblait épuisée mais apparemment madame voulait aller au bout.

      Vendredi soir, après le dernier dossier de la pile, je pris ma veste et mets clé de voiture et lui souhaitai un bon week-end la laissant là.

Je rentrai chez moi, me servis un verre, m’assis sur mon canapé, allumai la télévision, puis lasse, me levai, pris une douche, appelai quelques amis et ressortis.

      Au bar, je leur racontai ma lourde semaine. Certains se moquèrent de moi, d’autres furent surtout très curieux de savoir qui et comment était cette fille. J’étais très agacé par leurs commentaires.

 

   – Si ça se trouve elle t’a marqué d’une manière ou d’une autre, lança un ami…

   – Que veux-tu dire par là ?

   – Beh je ne sais pas, à t’entendre elle est superbe alors…

  – Tu sais tu peut-être bête quelques fois… Je te parle d’un sujet très sérieux alors arrête de blaguer.

   – Mais je suis sérieux pourtant…

  – Bon moi je trouver que tu dois plutôt sympathiser avec elle, ajouta un autre… Souviens-toi, fais-toi ami à ton ennemi et tu verras plus claire dans son jeu…

   

     Rentré je ne fermai pas tôt l’œil. Je devais avouer que cette fille avait quelque chose d’extraordinaire mais réellement elle m’énervait. Je laissai mes idées aller vers la conclusion de mon ami… Je revis cette fille dans toute sa splendeur… Oui c’était une vraie beauté mais une femme telle qu’elle pouvait aussi représenter votre plus gros enfer… Néanmoins je décidai de faire un effort…

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     La nouvelle semaine débuta bien. Je m’étais rendue à l’église la veille pour prier et ça c’était une chose que je n’avais plus faite depuis des semaines. Je m’étais bien habillé, et sifflotais en arrivant au bureau, surtout que j’avais envie de montrer mon meilleur côté…

J’avançais en saluant à la volée les collègues, d’aucuns me trouvaient bizarre, d’autres motivé… J’arrivai devant mon bureau et vis cette fille, assise carrément dans mon fauteuil, le nez piqué dans mes dossiers… Il n’était même pas 8h et pourtant…

Mais quel était son problème au juste ? Je me raclai la gorge pour annoncer ma présence mais j’étais déjà pincé par cette attitude…

    – Ah bonjour collègue, comment vas-tu ? Je relisais quelques rapports…

Elle ne se donna même pas la peine de quitter le fauteuil, au contraire elle s’y installa mieux.

   – Je peux occuper mon fauteuil à présent ?

   – Ah oui, désolée, je n’ai pas fait attention, dit-elle en se levant un léger sourire aux lèvres.

En se levant, je découvris l’entièreté de sa tenue, un tailleur robe à fente sur la cuisse. Elle était tellement élégante.

La journée que je m’annonçais extraordinaire fut une fois de plus morose, ambiance plombée, ma belle humeur envolée.

En fin de journée, nous avons pu vider la majorité des dossiers. En partant je l’entendis dire :

   – Très bon travail, je n’ai rien trouvé à redire. Vous avez mis en place de très belles stratégies et sincèrement vos résultats le prouvent.

Je lui lançai un merci avant de l’inviter à diner.

   – Après tout c’est un mérite après ce travail acharné.

   – Bon, vu comme cela, j’accepte alors.

Je l’amenai manger dans un des meilleurs restaurants de la capitale. Tout doucement, je l’amenai à me parler d’elle. Cette fille venait d’une famille vraiment riche mais le plus touchant était qu’elle avait toujours voulu tout faire par elle-même sans avoir à tendre la main à sa famille. Elle me raconta comment elle s’était elle-même payée ses études, comment elle avait trimé pour trouver du travail sans avoir à faire valoir le nom de son père qui était une personnalité très influente du pays.

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Elle m’annonça également qu’elle était juste de passage et que sa mission dans l’entreprise de sa tante était terminée.

   – Je n’avais d’ailleurs pas l’intention de faire ce contrôle mais elle avait insisté car pour ma tante c’est inadmissible que je ne puisse pas m’intéresser à ses affaires alors j’ai juste voulu lui donner un coup de main. D’ailleurs dans mon rapport, j’ai laissé mes observations et recommandations. J’espère qu’elle en tiendra compte…

        J’avais parlé avec elle toute une partie de la nuit. Je ne saurai dire pourquoi mais l’entendre me parler de sa vie à l’extérieur et de son impatience d’y retourner me brisa un peu le cœur. Je restai professionnel mais je savais que cette fille m’intéressait.

  Après son départ, ma patronne me nomma Responsable Marketing et Communication. Selon elle, j’étais son plus grand agent, j’avais obtenu les meilleurs résultats lors de l’audit et je méritais le nouveau poste avec tous ses avantages.

Je compris de suite l’œuvre de ma collègue d’une semaine. C’était donc de cela qu’elle parlait.

Je restai en contact avec elle mais il n’eut une nuit, un jour où je ne regardai ses photos sur ses comptes sociaux. Nous étions devenus de grands amis et très souvent, nous travaillions sur des projets.

Elle était célibataire, très consacrée à sa vie professionnelle, elle avait été brisée par un indélicat et depuis, reprendre le dessus était devenu impossible. Je restai là tel un ami veillant sur elle.

Dès que j’eus des vacances, je lui rendis visite en France. Ce fut de superbes vacances. C’est aussi au cours de ces vacances que je lui demandai d’être ma femme…

       J’avais juste rencontré la femme de ma vie que j’avais détestée en premier lieu.

Nous avions tellement de projets communs qu’au bout de deux années, j’avais quitté le pays pour la rejoindre. Entre hauts et bas, notre fille est venue au monde et aujourd’hui nous menons nos activités dans plus de 8 pays d’Afrique.

       Grâce à elle ma vie professionnelle est un succès, elle a tellement de la matière. Notre vie amoureuse l’a été moins car je suis extrêmement jaloux et elle si attirante et trop libre. Nous avons divorcé récemment mais gardons de très bons rapports professionnels et familiaux pour le bien de notre fille.

Recueilli et publié par Amé Océane CODJIA

 


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