JE SUIS ÉLÈVE LE JOUR ET PROSTITUÉE LA NUIT


Le jour et la nuit sont deux mondes différents. Certaines jeunes filles se  concentrent sur leurs études dans la journée et une fois la nuit tombée, elles s’adonnent à la prostitution. Peut-on dire que c’est une forme d’entreprenariat ? Comment  arrivent-elles à gérer leurs  cours et les trottoirs ? Nous avons rencontré Délali, teint clair, taille 1 m 69, ronde, jeune élève de 22 ans en classe de terminale dans un Lycée à Adidogomé. Lisez !

 

Comment êtes-vous rentrée dans le circuit de la prostitution étant élève ?

Hahahaha… C’est par le biais d’une amie élève en série G2 dans le même Lycée. Ça fait un an que je suis dedans et je suis en terminale G3. Je rappelle que mon amie fait ce métier depuis pratiquement deux ans. Je ne peux aller dans les détails, excusez-moi.

La prostitution est-elle aussi l’entreprenariat pour vous ?

“Elle sourit au moins une minute mais ne donne aucune  réponse”.

Pourquoi n’avez-vous pas choisi de vendre les oranges ou des bananes au bord d’une route les soirées?

Bonne proposition de votre part mais dites-moi, peut-on vendre des oranges ou des bananes et gagner 5000F en une soirée comme bénéfice ? En me voyant, je ressemble aux filles qui vendent cela ?

Humm, l’interview a failli se terminer en queue de poisson mais comme nous avons de jolis mots sur nos lèvres, nous avons maitrisé la situation.

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Dites-nous comment gérez-vous les cours et les trottoirs ?

C’est une affaire d’organisation dans toute chose. Je vais au cours déjà à 6h 30 minutes et je finis à 14 heures. Puisque nous faisons des journées continues. Je rentre à la maison pour me reposer un peu jusqu’à 19 heures. Ensuite  je prépare à manger puis autour de 20 heures, je sors pour les trottoirs. Je reviens habituellement entre 23 heures et minuit.

Il ne vous arrive pas de dormir à l’école?

Humm, oui quelques fois mais je gère comme je peux. Ce n’est pas tous les jours que je fais les trottoirs hein ; deux ou trois fois les jours ouvrables et aussi le week-end.

Vous revenez tard dans la nuit, avez-vous un conducteur de taxi moto personnel?

Oui, j’ai un gars sérieux que j’appelle dès que je finis mes activités nocturnes. C’est un conducteur de Taxi moto qui ne travaille que les nuits.

Sûrement que ça vous rapporte cette activité?

Je ne saurai quoi répondre hein, j’arrive à manger et à satisfaire certains de mes besoins. Je remercie le Seigneur infiniment.

Habituellement, quels sont  vos coins de préférence ?

Entre temps, je fréquentais certains coins vers le bar Madiba à Adidogomé, Agoè zongo etc. Mais depuis un moment, ces endroits ne sont plus productifs pour moi. Je cible plutôt les coins du centre-ville comme le quartier Bè, le bas-fond du collège Saint Joseph etc…

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Certains clients vous appellent-ils lorsque vous êtes à l’école ?

Quelques fois mais je ne décroche pas. Je mets le téléphone sur silence  à l’école. Beaucoup  ne savent pas que  je suis élève.

Apparemment vous êtes indépendante?

J’ai loué seule dans le quartier Avédji sans autorité parentale. Oui je suis vraiment indépendante.

Vos ami(e)s savent que vous faites ce travail ?

Pas du tout. Pourquoi je le leur dirais? Je ne sais pas ce qu’elles aussi font après les cours. Aucun de mes proches n’a aucune information sur cet aspect de ma vie. Au mois de février dernier, j’attendais un client vers Attikoumé et du coup, j’ai vu mon oncle qui était dans un bar. J’ai filé rapidement, il sonnait 22 h environ.

Et les colocataires savent-ils que vous revenez souvent tard ?

Oui, dès mon retour, ils sentent que quelqu’un est rentré. Je suis sûre qu’ils  me soupçonnent d’être une pute. C’est la vie, je fais avec.

Que faites vous pendant les vacances?

Les trottoirs s’animent bien les vacances mais je ne sors pas tous les jours. Puisque pendant les vacances, certaines élèves et étudiantes font aussi les trottoirs. Le marché est saturé pour nous, puisqu’elles n’ont pas un tarif spécifique.

Avez-vous une confidence à nous faire?

C’est plutôt une mésaventure que je vais vous raconter en quelques lignes. J’étais sortie une soirée et je suis tombée sur un client apparemment gentil. Nous sommes allés prendre du bon vin dans un coin et avons conclu le marché. Le client m’a payé 5000F et m’a donné 10.000F supplémentaires. C’est le lendemain que je me rendais compte que les 15000F étaient des faux billets. Je vous assure que cette semaine j’ai crevé de faim, voilà un peu ma mésaventure.

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Source: lometroittoirs.com

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