Ibrahima Diallo, âgé de 20 ans et étudiant en comptabilité, est pleinement conscient des risques que les déchets plastiques font peser à l’environnement. Il sait par exemple qu’en se retrouvant dans les océans, ils se transforment en micro ou macro-particules.
Ibrahima, partant du dernier rapport du GIEC, rappelle en outre que « nous n’avons que trois ans pour réagir ». Et sa façon à lui de contribuer à cette réaction urgente a été d’imaginer une machine capable de transformer les sachets plastiques en carburant. Mais autour de lui, personne ne veut l’écouter. Au point que les 3 millions GNF (200 000 F CFA) qu’il a fallu pour fabriquer le prototype de sa machine, il a dû les mobiliser seul.
« Pourtant, nous avons de grands commerçants dans ce pays qui auraient intérêt à s’investir dans des créneaux porteurs comme celui du changement climatique, mais ils ne le font pas », déplore Ibrahima Diallo.
Le Transformateur de plastique en carburant
Plutôt simple, le dispositif qu’il a mis en place comprend la chambre à réaction, un tuyau conducteur et une chambre de condensation. Chauffé à 400 à 450 °C, dans la chambre à réaction, le plastique transformé en carburant (60 % d’essence, 30 % de diesel et 10 % de kérosène) est acheminé vers le dispositif de condensation par le biais du tuyau.
Moqué par ceux qui voient en lui un « illuminé qui prend ses désirs pour de la réalité », Ibrahima a dû apprendre toutes les étapes de la fabrication de sa machine via des tutoriels puisés sur internet. Et c’est sans doute pourquoi il en était presque aux larmes, la première fois que le carburant issu de son invention a fait tourner un groupe électrogène.
« Après, j’ai sollicité d’un ami que l’on mette le carburant dans sa moto. Nous avons pu rouler sur 100 km. C’était incroyable », se rappelle-t-il avec un enthousiasme et émotion.
Depuis, il a écrit un projet de recherche de financement en vue de déployer son dispositif. Il souhaiterait pouvoir transformer 20 tonnes de sachets plastiques par jour. Mais pour commencer, il se contenterait bien d’une centaine de kg par jour. Ce qui donnerait environ 100 litres de carburant. Mais pour cela, il dit avoir besoin de 15 000 euros qu’il cherche désespérément.
Dans la mesure où sa machine, au-delà du carburant, produit également du gaz et du charbon, Ibrahima Diallo assimile son invention à une petite révolution. D’une part, à la différence de ceux qui transforment le plastique en pavé, lui fait disparaître totalement le plastique. D’autre part, tout en contribuant à débarrasser le monde des plastiques non biodégradables, son invention peut donner lieu à un entrepreneuriat florissant.
Justement, des solutions écologiques à vocation économique, c’est la recommandation phare que formule Ibrahima Diallo pour parvenir à une planète saine et à la prospérité de tous. De même, de la pandémie de la Covid-19, il tire comme principal enseignement que la Guinée devrait accélérer le processus de digitalisation des services. Enfin, pour la mise en œuvre de la décennie d’action du développement durable, il préconise la promotion de l’énergie verte.
0 Comments