La prostitution se présente aujourd’hui au Togo sous plusieurs visages. À découvert ou sous anonymat, l’activité avance à un rythme effréné
Si la loi togolaise réprimande fermement la prostitution, sur les faits, on a plutôt l’impression qu’elle est érigée en norme. Il n’y a qu’à voir le nombre de femmes qui se livrent à la prostitution dans les grandes villes du pays et en dehors pour se rendre compte de l’ampleur du phénomène. Des adolescentes tout comme des adultes se prostituent du jour comme de nuit.
Parfois aux vues et aux sues de tout le monde, y compris des autorités même qui sont censées appliquer les textes. Mais leur réticence, à le faire en dit long sur ce qu’elles pensent vraiment. La plupart de ses filles de joie se recrutent dans plusieurs milieux de la société et chacune a son mode de fonctionnement.
Car le plus vieux métier du monde a su s’adapter à l’évolution du monde avec ses nouveaux moyens de communication. Un atout supplémentaire qui rend aujourd’hui l’activité très intense.
Les boîtes de nuit, les snack-bars, les carrefours sont des lieux où il est difficile de ne pas trouver une prostituée. Ce contact direct leur permet de négocier rapidement la prestation avec leur potentiel client. Si l’affaire est conclue, la belle-de-nuit et son client se dirige vers un motel qui n’est jamais loin.
Pour leur séance de jambes en l’air, ils vont devoir payer au gérant de l’auberge une somme qui varie en fonction du nombre d’heures qu’ils vont passer dans la chambre.
En dehors des auberges, certaines s’arrangent avec les gérants des appartements meublés pour recevoir leurs clients contre un payement en fin de leur séjour qui peut s’étendre parfois sur plusieurs semaines. Et leur terrain de chasse, c’est sur Internet.
Sur les sites de rencontre, les réseaux sociaux, elles écument ses différentes plateformes en postant des annonces sur les différents services qu’elles offrent. Tout est mis en œuvre pour attirer l’attention, notamment le langage cru à connotation sexuel et les photos de leurs parties intimes bien mises en évidence.
La prostitution n’est pas un métier comme tout le reste. Si sous d’autres cieux il y a une tolérance pour les prostituées, au Togo, ça reste encore un tabou. Celles qui assument leur choix, le justifient souvent par la pauvreté et le manque de moyens. Certaines ont commencé à se prostituer depuis leur jeune âge.
De cette activité, elles réussissent à s’occuper de leur famille sans tenir compte des remarques. Elles n’ont aucun complexe à se faire reconnaître comme des travailleuses de sexe. D’un autre côté, il y a celles qui se cachent pour se livrer à la prostitution sans pour autant éveiller les soupçons. Elles le font parallèlement à une autre activité qui sert de couverture.
Cela se passe très souvent par un réseau d’intermédiaires qui travaillent dans l’ombre pour connecter les filles avec des hommes riches ou encore des personnalités influentes. Une mécanique bien huilée qui est dessus de tout soupçon. Mais qui va alors accepter qu’elle vend le piment ?
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