Elle n’avait rien ; je lui ait tout offert et pour me remercier elle m’a trompé avec son patron


Elle n'avait rien ; je lui ait tout offert et pour me remercier elle m'a trompé avec son patron
Il n’était pas question de s’amuser avec ma relation amoureuse. J’avais à peine la trentaine et je venais d’obtenir mes diplômes supérieurs. J’avais fait la connaissance de cette fille et j’en avais déduit qu’elle serait la mère de mes enfants. Elle était l’amour de ma vie. Lorsque je l’ai connue, elle était en première année d’université. Mathilde venait d’une famille très modeste et les moyens pour continuer ses études n’existaient plus. Nous n’avions aucun problème. Elle semblait m’aimer.
Nos familles se connaissaient bien et pour tous, nous étions le couple de l’année. Elle trimait pour poursuivre ses études car son père était à la retraite depuis lurette et sa mère n’avait pas une réelle condition. Je décidai donc de l’aider avec mes économies, tout ce que j’avais pu rassembler à gauche à droite avec les petits jobs que je trouvais, je les utilisai pour payer ses études jusqu’au Master 2. Ça n’avait pas du tout été facile car j’étais moi-même au chômage mais je l’aimais et j’avais toujours le cœur brisé lorsqu’elle désirait quelque chose et ne l’avait pas. Je ne dormais pas surtout lorsqu’il s’agissait de ses études.
Je voyais en cette fille un véritable avenir car elle était très brillante dans les études.

Dès qu’une société m’appelait ne serait-ce que pour un stage, rémunéré ou non, je m’y rendais dans l’espoir de faire mes preuves et d’y décrocher un travail.

Après l’obtention de ses diplômes, trouver du travail fut une rude tâche. Elle déprimait au bout de huit mois à la maison. Les stages non payants, elle en avait déjà deux à son actif de deux mois chacun. Moi j’étais déjà habitué au chômage, mais elle j’avais mal de la voir triste surtout qu’elle se mettait la pression pour s’occuper de sa famille. Elle était la seule d’ailleurs à faire des études supérieures et j’étais très fière de cela et de moi.
L’année d’après, je venais de finir un nième stage dans une grande société de la place sans recrutement. Tête baissée, je sortais de là, totalement abattu car au moins celui-ci était un peu rémunéré mais bon voilà tout finissait une fois de plus sans rien.
Depuis que j’avais trouvé ce stage, je prenais soin de ma petite amie et de sa famille. Ce n’était rien mais cela ne me dérangeait pas d’avoir la même garde-robe sur 5 ans, tant que le peu que je gagnais pouvait aider toute une famille à vivre. Je faisais tout cela par amour, oui par pur amour car je l’aimais profondément.
Les week-ends, lorsqu’elle voulait se changer les idées, je l’amenais au glacier du coin, lui offrait quelques parfums et lui remontais le moral malgré moi-même ma mauvaise situation. Et pour éviter de l’angoisser encore plus, je ne lui avais pas dit que mon stage était fini. Je continuais à lui faire penser que j’y allais et sortais déposer mes dossiers avec toutes les prières du monde.

Je lui avais fait une promesse, l’épouser dans une année. Pour cela je devais trouver ce travail impérativement.

Il m’arrivait de ne pas comprendre ce qui m’arrivait car moi-même je n’avais pas eu des personnes derrière moi. J’ai dû trimer aussi pour atteindre ce niveau d’études et je suis passé par tous les petits boulots du monde. J’ai été veilleur de nuit, chauffeur, réceptionniste dans une auberge, répétiteur, oh ça, c’était tous les week-ends. Il m’était arrivé de ne pas dormir des jours à cause de ce rythme effréné que je m’étais donné. Je refusai de vendre mon héritage, le seul terrain que m’avait légué mon père avant sa mort mais croyez-moi, j’ai failli le faire et avec même le soutien de ma petite-amie qui trouvait que ce terrain était un bon fonds de commerce pour une activité.
N’eut-été la vigilance de ma mère, j’aurais commis cette bêtise et l’aurais regrettée toute ma vie. Dans la période, j’étais à l’affût de tout avis de recrutement. C’est ainsi que je fus informée du recrutement d’une Assistante de Direction. Ce Directeur était mon supérieur direct et j’avais quand-même eu de très bons rapports avec lui mais pour ce poste, on recherchait une personne expérimentée et ma petite-amie n’avait pas cette expérience là mais je me rendis chez mon boss et le suppliai de la prendre, juste pour quelques mois et si elle n’était pas bien, il pourrait la remplacer sans aucun problème.
Pour ne pas la mettre mal à l’ase et ne surtout pas mélanger la vie privée et la vie professionnelle, je ne lui parlai pas des liens qui existaient entre elle et moi.
Mon patron prit son dossier, et me promit un retour. Au bout d’une semaine, il m’appela et me demanda de l’envoyer en entretien d’embauche au même titre que les quatre autres candidates sur la liste.Je me mis à genoux toute la semaine et suppliai Dieu de l’aider. Le jour de l’entretien, je la déposai moi-même sur les lieux et lui souhaitai bonne chance. A son retour, elle était en panique car elle avait trouvé les autres candidates beaucoup trop expérimentées. Elle disait n’avoir aucune chance.

Pendant la période, j’oubliai même mon cas, je ne pensais qu’à sa réussite à cet entretien et Dieu aidant, elle fut retenue.

Je fus content aux larmes et ses parents me remercièrent pour tout en larmes car leur fille allait travailler en CDI avec un salaire de base de 350 000 FCFA.
Ouao, c’était une magnifique opportunité et enfin elle allait pouvoir s’occuper de sa famille comme désiré. Au cours du premier mois, tous les matins et soirs, je venais la chercher moi-même pour le travail et après pour la maison. Elle finit par découvrir que j’étais revenu au chômage mais je lui demandai de ne point s’en faire.Lorsqu’elle perçut son premier salaire, je lui conseillai d’aller le remettre à ses parents pour prières et bénédictions mais à ma grande surprise, elle n’en fit rien. Au contraire elle fit du shopping à gogo…
Un soir je me rends chez elle et sa mère vint me remercier pour le geste.
– Quel geste maman ?
– Ah, grâce à toi ma fille a un bon travail et elle nous a même fait une enveloppe de 25 000 FCFA à son papa et moi. Que Dieu te bénisse pour cela mon fils…
– Oh non maman, je n’y suis pour rien, rendons grâce à Dieu.
25 000 FCFA à ses parents ? Soit une somme de 50 000 FCFA ? Je ne voulus point m’en mêler car après tout c’était son argent et elle avait le droit d’en faire ce qu’elle voulait mais, en même temps il ne fallait pas qu’elle perde de vu, la nécessité de faire des économies… Je préférai garder le silence.
Par chance, le mois suivant, je fus appelé par une petite société de transport de la place qui recherchait des chauffeurs. Beh qu’à cela ne tienne, c’était mieux que rien alors j’acceptai d’occuper cette place.
Tout heureux, j’annonçai la nouvelle à ma petite amie qui au lieu de se réjouir avec moi me lança :
– Toi aussi in, il faut vraiment que tu commences par rêver grand et arrête de faire ces petits boulots de coursier, ça te dévalorise et moi je n’aime pas cela…
C’était la première fois qu’elle me parlait ainsi. J’avais été très touché par sa phrase. « Ces petits boulots qui me rabaissent ? ». C’est avec ces boulots que j’avais pu payer ses études, nourrit toute sa famille et pris soin d’elle. Aujourd’hui elle trouvait que c’étaient des boulots rabaissant ? Je ne fis pas de commentaire, de nature passif, je demandai juste à rentrer chez moi.

Elle remarqua ma froideur et se mit à s’excuser mais c’était trop tard.

Je ne lui avais pas tenu rigueur. Je considérai qu’elle avait juste mal exprimé le fond de sa pensée. Je commençai mon travail avec beaucoup de plaisir. Le personnel de cette société était gentil et courtois. Je n’avais donc aucun mal à travailler. Par contre mes horaires avaient totalement changées et je ne pouvais plus aller chercher ma chérie le matin comme soir. Je lui pris un abonnement taxi auprès d’un chauffeur de taxi de mon quartier. C’était une bonne solution en tout cas et elle n’avait à payer que 30 000 FCFA le mois.
Au bout de trois mois, un soir, mes patrons m’avaient libéré assez tôt. Ils partaient en voyage et après les avoir déposé à l’aéroport, j’avais décidé d’attendre l’heure de sortie de ma petite amie pour aller la récupérer. C’était ma surprise pour elle et tout fière je m’arrêtai dans un prêt-à-porter et lui achetai une chaussure qu’elle avait vue et avait adorée. Je précise que depuis pratiquement quatre à cinq semaines, elle se faisait vraiment rare mais vu que nous étions tous deux très pris par le travail, je ne le sentais pas vraiment.

Je me rendis donc au travail de ma dulcinée. C’était à l’autre bout de la ville, je me tapai presque une heure d’embouteillage à moto.

Lorsque j’y arrivai, il sonnait 20H46MN exactement car j’avais vu l’heure. Je sortis le téléphone et me mis à l’appeler pour lui dire que je l’attendais pour la déposer chez elle mais après maintes tentatives, elle ne décrocha pas. Je savais qu’elle était au bureau car à midi elle m’avait dit qu’elle rentrerait un peu plus tard que d’habitude et elle sortait habituellement à 18H30. Assis sur ma moto, j’avais attendu, attendu, attendu jusqu’à 21H, 22H et trente minutes de plus. Bizarre quand-même. Je décidai alors d’aller voir si elle y était toujours ou si je m’étais trompé.
Tous les collaborateurs étaient tous partis déjà. Je croisai le gardien à l’entrée qui me reconnut car comme je vous avais dit, j’avais été longtemps en stage dans cette société. Et comme je venais rendre service de temps en autres à mon boss, ce dernier me laissa entrer sans même me faire annoncer car pour lui j’étais de la boite de toute façon. Je montai les escaliers jusqu’au bureau de ma petite amie mais il était totalement vide… Ses effets étaient là… Je décidai alors d’aller saluer mon boss et de faire semblant de passer dans le coin et d’avoir vu sa voiture sur le parking.
Je me dirigeai vers la porte de son bureau mais n’eut même pas le temps d’y arriver car dans le bureau avant le sien, j’entendais la voix de ma petite amie. Dire sa voix, serait mentir, je l’entendais gémir profondément. Je n’y compris rien mais instinct d’homme, je poussai violemment la porte et les découvris.
Ma petite amie, les jambes écartées, allongée sur le bureau et son patron pantalon baissé entre ses cuisses… Je fus dégoûtée. Tous deux surpris, ils se dégagèrent l’un de l’autre pendant que mon patron remettait rapidement son pantalon et disait offusqué :
– Qu’est-ce que tu fous ici ? Qui t’a laissé monter ? Sors merde…
Ma petite amie elle se cachait le visage en nous donnant dos.
J’avais eu envie de sauter au cou de mon boss mais…
Je sortis de la salle, à la recherche d’oxygène. Dans les escaliers, je trébuchai et roulai jusqu’au sol me faisant outrageusement mal au genou.
Sur le parking, j’entendis le gardien me dire au loin, sans savoir ce qui se passait :
– Chef c’est bon ?
Je ne lui répondis pas et retrouvai ma moto que j’essayai de démarrer avec mon genou qui me torturait.

A presque 600 mètres de là, je garai la moto sur le côté et fondis en larmes, j’en descendis et m’assis à même le sol, sous les regards de quelques conducteurs de taxi-moto. Je restai ainsi plus de quinze minutes.

Un taxi-moto s’arrêta à ma hauteur et dit :
– Chef, il fait nuit, là où tu es assis là ce n’est pas sécurisant. Tu peux te faire agresser. Ta moto a un problème ? Tu veux que je te dépanne ? Je vais la pousser avec toi avec un pied. (c’était une technique utilisée par les conducteurs de moto pour tirer une seconde en panne…). Je ne vis pas une autre solution car j’avais le genou enflé et j’avais terriblement mal. Quarante minutes après, je rentrais la moto dans la cours de la maison. Ma mère inquiète de n’avoir pas de mes nouvelles accourut et me vit boiter.
Elle paniqua et me posa mille questions en une seconde. Je la dépassai calmement et rentrai m’enfermer dans ma chambre… Pleurer, j’avais pleuré, j’avais souhaité mourir car c’était la pire humiliation de toute ma vie. Comment comprendre ça ? Qu’elle aurait pu -être la raison ? Qu’est-ce que je ne lui avais pas donné et qui aurait pu l’amener à ça ? Ne m’avait-elle jamais aimée ? Depuis quand elle couchait aussi bassement avec son patron ?
J’avais été détruit, brisé. J’avais perdu goût à tout. J’avais constamment des larmes aux yeux. Je pensais au suicide. Ma mère à qui j’avais tout raconté était très proche de moi. Elle savait que son fils unique allait très mal et elle souffrait aussi.

Paralysé par la douleur, j’abandonnai mon travail, incapable de sortir de ma chambre.

J’avais perdu plus de 10 Kilos. Je passais mon temps à regarder l’écran de mon téléphone dans l’espoir qu’elle m’appelle pour m’expliquer ou même que quelqu’un me dise que je m’étais trompé mais rien. Je fis exactement 13 mois en chambre. Maman désespérée, ne faisait que prier pour moi et c’est à Noel que je décidai de me reprendre en main. J’avais suivi à la radio des enseignements bibliques qui m’avaient touché. C’était à croire que tout était un message pour moi. Je me levai et me rendis dans la chambre de ma mère. Je m’agenouillai à ses pieds et lui demandai de prier pour moi car je ne voulais plus me laisser aller à la souffrance.
– Maman, je veux reprendre ma vie en main, je veux vivre, je veux juste oublier tout et gommer cette horrible douleur qui gangrène mon cœur. Maman, aide -moi s’il te plait à reprendre ma vie en main…
Jamais je n’avais connu de douleur plus forte que celle-là… J’avais perdu de ma superbe. Je n’étais devenu que l’ombre de moi-même car j’avais aimé sincèrement. J’avais été très fidèle à cette fille. Je l’ai aidée, je lui ai donné tout mon amour. Elle était mon étoile et j’avais fait la promesse de l’épouser…
Après toute cette période, jamais cette fille n’a essayé de rentrer en contact avec moi. J’avais appris qu’elle travaillait toujours dans la société et pire, qu’elle portait la grossesse de son patron qui est marié et père de famille… J’avais accumulé tant de peine et apprendre cette nouvelle n’a été que le coup de massue. J’avais nourris durant tous ces mois le désir de lui parler. Je l’aurais pardonné si seulement elle n’avait pas profité de cette occasion pour me jeter comme une poubelle.

J’avais repris le chemin de l’église avec ma mère pour tenir. La bible, la parole de Dieu, les prières, tout ça me réconfortait.

Je m’en nourrissais quotidiennement et c’est d’ailleurs à l’église que je rencontrai celle qui aujourd’hui est ma femme et avec qui je m’entends si bien. Un exemple d’humilité, de crainte de Dieu et de reconnaissance. Ma femme est une femme dont rêve tous les hommes. Pieuse, peu intéressée par les artifices, elle est si vraie et si humble. Je remercie Dieu pour ce cadeau. Elle a su me montrer qu’après la pluie, vient toujours le beau temps. Mais cette pluie était une tempête monstrueuse qui avait ravagé tout sur son passage et m’avait donné le défi de la reconstruction.
J’ai souffert, je n’en ai pas honte. Je partage juste mon expérience pour montrer qu’il y a des hommes biens mais qui tombent sur des femmes cruelles.
Mais je dis MERCI à ma maman chérie. Je t’aime maman.
Recueilli et publié par Amé Océane CODJIA

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