L’Amour est souvent le point d’origine de bien des merveilles ici bas, il donne au Vaincu la force de se relever pour la simple raison de revoir une certaine personne sourire tandis qu’au Roi il donne le pouvoir de s’incliner face à l’autre aussi petit soit-il, de faire preuve de respect, a un autre il donne le pouvoir d’arrêter tout simplement, arrêter de chercher le bonheur pour que l’Étranger en face de lui puisse l’atteindre. Le point commun dans tout ça est le renoncement. Renoncer à soi même.
Seulement l’amour est aussi corruptible que le cœur de l’homme ou il réside. Quand ce n’est pas le sacrifice de soi qu’il engendre qui se change en rancœur puis en haine c’est l’amour lui-même qui se change en désir ensuite le cœur cherche à posséder et ne donne plus.
Voilà qui décrit assez bien le cœur de Lassana Kanté dit Lassi. Il a aimé et n’a jamais voulu rien d’autre que Kadiatou dite Thini. Il faisait ses 35 ou 40 heures de travail et le reste du temps c’était Thini. Ils se sont mariés et deux ans plus tard le cœur de Lassi a changé, il a tellement aimé sa femme qu’il a voulu la garder uniquement pour lui.
Des gestes anodins, une parole sans importance, un événement qu’il aurait dû laisser passer et puis comme des loups qui traquent une bête blessée, se sont rapprochés le doute, la suspicion, la méfiance puis la colère, le désir, l’égoïsme, l’aveuglement et la volonté de vaincre une situation qui ne souhaitait pas être traitée en ennemie mais comme l’Étranger qu’on accueille, à qui on offre un peu d’eau et qu’on a la patience d’écouter et de comprendre. Lassana Kanté a frappé et chassé l’Étranger.
Aveuglé par la jalousie, il a égorgé son épouse, Kadiatou Kanté, âgée de 28 ans. Après son forfait, il aurait tenté de se suicider. La victime a été transportée à la morgue et lui même aux services des urgences de l’hôpital Gabriel Touré. Poignardé au ventre, il gisait dans son sang, à côté de sa femme égorgée. Un couteau de cuisine se trouvait sur le lieu du drame.
Le drame s’est produit dans la nuit du lundi 20 Mai, vers 3 heures du matin, à Bagadadji, dans la famille Kantéla, non loin de la mosquée de Niaréla.
Selon les témoignages recueillis auprès du voisinage, Lassi aurait eu l’impression que sa femme lui était infidèle. Alors commença un marquage à la culotte. Il interdisait à sa femme de s’approcher même des hommes de sa propre famille. En outre, l’époux jaloux avait interdit à sa tendre moitié de sortir de son foyer en son absence, selon les témoins.
La première analyse de la scène a révélé un acharnement sur la victime, puis un couteau imbibé de sang jusqu’au poignet trouvé dans la chambre conjugale où a eu lieu le crime, enfin une victime égorgée jusqu’à l’œsophage.
La police du 3eme Arrondissement, sous la conduite du commissaire divisionnaire Soma Ibrahima Kéita, a été alertée et a, à son tour, aussitôt sollicité la Protection civile pour évacuer le mari blessé à l’abdomen et la défunte à l’hôpital Gabriel Touré. Tout en prenant soin de mettre sous surveillance Lassana Kanté, premier et unique suspect.
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