VENDUE PAR MON ONCLE PATERNEL A 4 ANS ET EMMENÉE EN FRANCE PAR UN COUPLE D'ÉTRANGERS


VENDUE PAR MON ONCLE PATERNEL A 4 ANS ET EMMENÉE EN FRANCE PAR UN COUPLE D'ÉTRANGERS

Bonjour chers lecteurs!

 

A 4 ans après le décès de mon père biologique, mon oncle paternel m’a fait adopter clandestinement et m’a envoyé vivre dans une famille étrangère en France.

 
Mon témoignage, je le partage avec vous pour témoigner que le mal ne vient pas que des personnes qui n’ont aucune affinité avec vous. Non. Ceux qui peuvent vous détruire sont des membres de votre propre famille. Dans mon cas, ce fut mon oncle paternel, le petit frère de papa.
A à peine 25 ans, ma mère s’était retrouvée veuve, papa était mort suite à une courte maladie. J’avais à peine 1 an et demi. Je n’eus pas la chance de le connaitre.
Fille d’une famille modeste, maman après le décès de son mari avait dû sortir chaque matin de la maison, en quête d’un travail pour me nourrir. Les conditions ne furent point faciles. Au contraire, tous les matins, maman devait me déposer dans ma famille paternelle comme ils le souhaitaient après le décès de papa avant de vaquer à ses occupations.
Jusqu’à mes 4 ans, ce fut le même rituel jusqu’à ce que maman ne trouva du travail comme vendeuse dans une boulangerie. Elle devait se lever vraiment tôt et courir au travail alors il m’arrivait de rester parmi mes oncles et tantes, en famille sans qu’elle n’en soit inquiétée. Normal, ce sont les frères et sœurs de mon défunt père. Quel mal pouvaient-ils me faire ? Elle pensait à tout sauf à un mal quelconque que ces gens pouvaient me faire.
Un jour, mon oncle rentra à la maison et informa ses sœurs qu’il avait trouvé le moyen de se faire de l’argent rapidement. Comment ? En me vendant à un couple qui cherchait à adopter un enfant et dont il avait appris récemment les démarches acharnées dans ce sens. Ce couple vivait en France mais était rentré au pays pour cette cause. Ils avaient déjà chacun des enfants mais souhaitaient en avoir conjointement un. Après mille tentatives qui s’étaient avérées sans effet, ils décidèrent d’adopter un bébé et de leur donner leurs noms.
Mon oncle sauta sur l’occasion et profita du fait que ma mère ne vivait pas avec nous pour entamer les démarches d’adoption. Il me plaça tout d’abord pour effacer ma trace, chez une autre tante vivant dans une autre ville et ce fut seulement comme cela qu’il arriva à faire signer les papiers d’une adoption plénière à ce couple.
Pendant mon absence, ma mère qui tous les soirs, passait me voir me chercha en vain. Ils lui donnaient des raisons fabulatrices. Tantôt que j’étais avec cette tante en question, ou tantôt chez un autre oncle… Mais au final, ma mère n’eut plus de mes nouvelles.
Pour convaincre ce couple de m’emmener, mon oncle leur fit comprendre que j’étais orpheline de père et presque de mère car ma mère n’avait pas voulu d’un enfant encombrant après le décès de papa. Je devais sans doute représenter un bâton dans ses roues car elle n’avait pas elle aussi hésité à m’abandonner. De ce fait, elle n’existait plus pour moi et moi pour elle. Pourtant ma mère ne dormait pas. Morte d’angoisse, elle venait tous les matins et soirs me réclamer dans sa belle-famille devant le grand mutisme de ces derniers.
Mon oncle fit passer une de ses amies pour ma mère et ce fut cette dernière qui désinvoltement joua le rôle de la mère qui n’en avait rien à faire de son enfant. Elle signa les papiers à la place de ma mère biologique et me confia à ma mère adoptive qui toute heureuse prit son envol avec sa nouvelle petite fille pour la France.
Des mois sans me trouver, et toujours confrontée au silence de mes oncles et tantes, maman commença à faire des histoires et pour la calmer, mon oncle lui fit entendre qu’il m’avait envoyé auprès d’un autre oncle en Allemagne pour assurer mon éducation. Choquée par une telle déclaration, maman se rendit à la police et déclara la perte de sa fille d’à peine 5 ans. J’étais déjà bien trop loin hélas.
Mon oncle fut arrêté puis gardé par la police pendant 72H mais ce dernier n’avoua rien et fut relâché faute de preuves mais sur insistance de maman, désespérée et perdue, ils acceptèrent de poursuivre les investigations pour me retrouver en Allemagne, avec le concours d’un cousin à ma mère qui connaissait personnellement le Commissaire, auprès de ce fameux oncle que personne ne connaissait d’ailleurs et qui m’avait amené avec lui.
De longs mois s’écoulèrent mais les correspondances ne dévoilèrent rien de ma présence en Allemagne. Je n’y étais juste pas. J’étais portée disparue et ma mère souffrait le martyre pour la perte de sa fille, sans savoir à quel saint se vouer. Elle n’avait pas de soutien du tout, elle était seule contre tous. Venant d’une famille pauvre mais très pauvre, elle ne pouvait juste compter que sur elle-même pour me retrouver.
Mon oncle vivait peinard sans être inquiété. Maman pleurait nuit et jour. Elle se rendait chez des personnes étrangères pour leur demander de l’aide. Ma mère luttait pour me retrouver ici ou ailleurs, elle ne dormait pas mais rien ne semblait aller loin. Elle se plongea dans la prière, ardemment et désespérée.
Les recherches durèrent de longues années.  Sous la pression, mon oncle finit par avouer qu’il m’avait confié à une famille adoptive. Il expliqua que j’avais été adoptée après une procédure totalement fausse et que je vivais en France avec ce couple.
Ma mère pleura toutes les larmes de son corps et entama une nouvelle démarche pour annuler cette adoption mais par où commencer sans moyen et sans bras longs comme on le dit en Afrique ?
En France, j’avais un nouveau nom, une nouvelle identité. Intégrée dans un nouvel environnement, avec de nouveaux frères et sœurs qui comme leurs parents m’avaient adopté à leur tour, je grandissais loin de celle qui m’avait portée. Trop enfant pour prendre conscience de ce qui m’arrivait, je m’habituais petit-à-petit à cette nouvelle vie au début avec quelques petites crises pour retrouver ma maman dont les images étaient bel et bien là dans ma mémoire mais que vraisemblablement j’étais condamnée à ne plus revoir.
Pour donner ma nouvelle identité à ma mère, mon oncle mit très longtemps. De longues années. Je grandissais et je venais de boucler 8 ou 9 ans.
Après les recherches, ma famille adoptive fut contactée et ma mère put parler à cette dernière. Maman était heureuse de m’avoir retrouvé mais à la fois très malheureuse que je sois aussi loin d’elle.
Mes parents adoptifs étaient de très bonnes personnes, c’était peut-être cela ma plus grosse chance car ils prenaient soin de moi, je ne manquais jamais de rien, j’étais leur petite dernière et la plus protégée mais je n’étais pas leur enfant. Ils avaient été bernés tout comme ma mère biologique alors ma mère adoptive décida de renouer mes liens avec celle qui m’avait mise au monde.
Elle se sentit incapable de m’arracher à ma mère, étant elle-même mère à la base, elle déposa une plainte à la justice de France pour annuler mon adoption et me ramener auprès de ma mère. L’adoption plénière étant une longue procédure, je mis encore quelques années avant de rentrer au pays retrouver ma maman.
Le jour de mes retrouvailles avec ma mère biologique, ce fut des pleurs à n’en plus finir. Ma mère avait énormément souffert de ma disparition et de mon absence par la suite.
Après cette adoption, je perdis tout, le nom de mes parents adoptifs, la nationalité française comme l’adoption me permettait de l’avoir, tout. J’étais redevenue moi, la fille de ma mère, avec mon nom original, celui de mon père.
Mais cette famille m’aimait énormément. Ils disaient que j’étais toujours leur petite fille et souhaitaient continuer à me prendre comme tel. Ils payaient mes études depuis la France, m’envoyaient de l’argent tous les mois comme à leur enfant, rentraient de France spécialement pour nous voir ma mère et moi et me faisait partir en France par invitation très souvent pour mes vacances.
J’avais fini par avoir deux familles, un père adoptif et deux mères qui m’aimaient tout autant l’une que l’autre. Ma mère et ma mère adoptive sont aujourd’hui en de très bons termes, mais n’eut été la persistance de ma maman, elle m’aurait définitivement perdu.
Aujourd’hui, mon père adoptif se bat pour que je retrouve ma nationalité française. Il y travaille quotidiennement. Je vis au pays avec ma mère et je poursuis mes études.
Récemment, j’ai rencontré mon fiancé avec qui j’ai eu un bébé, le deuxième est en route et nous préparons notre mariage mais lorsque je regarde mon premier enfant, je ressens ce qu’avait ressenti ma mère lorsqu’on m’arracha à elle. Jamais je n’aurais pu vivre loin de mes enfants. J’aurais été capable du pire pour les protéger. Dire que les personnes qui étaient censées me protéger sont celles qui m’ont vendue, je n’en reviens toujours pas.
Tout est bien qui finit bien me direz-vous, mais je dirai que j’ai eu énormément de chances. J’aurais pu tomber dans une famille pédophile assoiffée d’enfant que ma vie n’aurait pas été pareil. J’aurais été chez des personnes mal intentionnées que ma vie n’aurait pas été pareil. Des millions d’enfants comme moi vivent dans ces situations. Vendus à des fins qui sont tout sauf une adoption normale. Certains y sont pour l’esclavage, d’autres la prostitution, et d’autres pour un réseau de vente d’organes humains. Je me regarde dans le miroir et je ne vois pas ce que j’ai de plus que tous ces milliers d’enfants. Dieu m’a sauvé dirais-je et si je suis là, c’est parce que ma mère s’est battue et que ma famille adoptive est remplie de belles personnes.
Comme je l’ai dit plus haut, le malheur ne vient pas de loin, les personnes les plus proches sont celles qui peuvent vous mettre en difficulté. Moi, ce fut mon oncle, le frère de mon père, couplé à ses sœurs qui m’ont vendue mais j’ai survécu et aujourd’hui je suis là et plaise à Dieu je le serai toujours.
 
Recueilli et publié par Amé Océane CODJIA
 
 

Lire aussi :   Amé Océane Codjia - Coups bas épisode 1


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4 Commentaires

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  1. Merci Seigneur j’ai ressenti d’ici au Cameroun la douleur de ta mère dont j’ignore la nationalité au points de verser des larmes pourquoi certaines personnes sont elles si cruelles? Dieu est bon!!!

  2. Merci Seigneur j’ai ressenti d’ici au Cameroun la douleur de ta mère dont j’ignore la nationalité au points de verser des larmes pourquoi certaines personnes sont elles si cruelles? Dieu est bon!!!