Voici l’histoire d’un jeune togolais fervent opposant du syndicat. Dans son message, il raconte sa mésaventure avec le groupe et explique pourquoi il les évite depuis. Lisez, commentez et partagez autour de vous.
J’ai appris à éviter les syndicats des hommes depuis le jour où, en seconde, mes deux meilleurs amis m’ont encouragé, convaincu, forcé à me séparer de ma première copine au lycée, une collégienne originaire de Kouma, dans la région des Plateaux, une petite merveille éwé aux jambes divinement arquées dont la démarche seule vous démontrait qu’être avec elle vous dispensait d’adorer Dieu.
Les bâtards m’avaient expliqué à l’époque que le trajet que je faisais, à chaque récréation, du Lycée de Tokoin au CEG Tokoin Centre où elle était élève, à peine 250 mètres, pour lui emmener des gâteaux et du jus de bissap, était une pure exploitation de l’homme par la femme, qu’elle abusait de moi, qu’un homme qui porte bien ses noyaux ne pouvait se permettre cette honte que je m’infligeais, que j’étais une taie sur l’œil de la fierté du mâle africain, que mes ancêtres porteurs de phallus se retournaient chaque jour dans leurs tombes pour me maudire…
C’est plusieurs semaines après qu’ils m’eurent poussé à consommer la fatale rupture avec ma divine éwé que je m’étais rendu compte que les deux lascars se pliaient mille fois plus que moi devant leurs copines.
L’un partait, chaque soir, laver les assiettes dans le restaurant de la mère de sa dulcinée, et l’autre, tous les week-ends, marchait du quartier Nyékanakpoè jusqu’à Agoè pour aller faire gratuitement aide-maçon sur le chantier du père de sa belle. Maudits syndicats ! Voyous de syndicalistes !
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