L’ancien premier ministre Apollinaire Yawovi agboyibor est décédé ce samedi 30 mai 2020 à l’âge de 77 ans en France. Et c’est un devoir pour nous de révéler aux yeux de tous le genre d’homme qu’il était en réalité.
Bon. Les togolais, quand on parle de Yawovi Agboyibor (paix à son âme), ça vous fait penser à quoi exactement? L’homme politique? L’homme du barreau? le visionnaire? Ou tout simplement un citoyen comme les autres?
En vrai, Maître Yawovi Agboyibor a été tout sauf un citoyen lambda. C’était l’un des hommes les plus influents de la République togolaise.
Un professionnel aguerri du droit
Né le 31 décembre 1943 à Kouvé dans la préfecture de Yoto, il s’était rendu à Orléans en France après ses études secondaires à Sokodé. Il a donc fait des études de droit et de lettres modernes dans l’hexagone où il en était sorti avec un diplôme d’études approfondies en droit et en lettres.
Il s’inscrit ensuite au Barreau de Lomé en 1960 qu’il a ensuite dirigé de 1987 à 1990 en sa qualité de bâtonnier.
Le désormais Maître Agboyibor Yawovi Apollinaire deviendra par la suite Président de l’Union des Barreaux ouest-africains de 1990 à 1995.
Farouche défenseur des droits de l’homme
Reconnu par tous comme un défenseur des droits de l’homme, il a présidé plusieurs institutions et organisations luttant pour les droits de l’homme. Entre autres Président de la Commission Nationale des droits de l’homme de 1987 à 1990, membre de la Ligue togolaise des droits de l’homme et Président du comité d’action contre le tribalisme et le régionalisme de 1990 à 1991; pour ne citer que ceux-ci.
Il a aussi représenté le Togo en 1987 à la commission des droits de l’homme des Nations unies. Il sera également membre de la Commission pontificale « Justice et paix » au Vatican de 1990 à 1995.
Le 12 mai 1993, il reçut le premier prix allemand pour l’Afrique destiné à récompenser des personnalités du continent pour leurs actions dans le domaine des Droits de l’Homme, de la Démocratie et de l’Economie.
Yawovi Agboyibor, un animal politique pur
Qui dit CAR dit forcément Maître Agboyibor. Il est le Cofondateur et Président National du Comité d’Action pour le Renouveau (CAR). Et c’est grâce à son parti politique qu’il a été membre du parlement intérimaire et du Haut Conseil de La République né de la Conférence Nationale de 1991 à 1992. Il a par la suite été député à l’Assemblée Nationale de 1994 à 1999. De 1994 à 1999, il fut Président du Groupe Parlementaire CAR qui a raflé 36 sieges sur les 81 à l’Assemblée Nationale.
En 2005, quelques mois après le décès du Président Gnassingbe Eyadema, il fut désigné comme Coordinateur général de la Coalition de l’opposition démocratique. L’ancien Premier ministre a été aussi choisi par consensus comme Président du Bureau du Dialogue Inter-togolais du 21 avril au 20 août 2006.
«L’avocat rentre en politique en 1990 avec son parti, le Comité d’action pour le renouveau (CAR), le parti des déshérités. Candidat à la présidentielle de 98, il n’obtient que 9,5% des voix. Eyadéma est réélu, mais les résultats sont contestés par Gilchrist Olympio, principal opposant. À ses côtés, Yaovi Agboyibor parvient à conclure l’Accord cadre de Lomé.
Mais l’entente censée calmer les dissensions entre parti au pouvoir et opposition ne dure pas : en 2001, Agboyibor est emprisonné suite à une plainte en diffamation déposée par Agbéyomé Kodjo. Candidat malheureux aux présidentielles de 2003 et de 2010, cet avocat avait pris ses distances du jeu politique». Lit-on dans les colonnes de la radio France internationale (RFI).
Voilà l’essentiel de ce qu’on peut retenir de cet grand homme que le Togo n’oubliera jamais. Homme d’État une fois, homme du peuple à jamais.
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