L’Université de Bangui est en manque d’enseignants et pour apporter son soutien, le président Faustin-Archange Touadéra occupe ses temps de repos, spécialement les samedis à dispenser des enseignements.
Il est professeur de mathématiques, une matière qui le passionne.
Il vient dispenser un cours de distribution à l’université de Bangui. Les étudiants qui ont ce privilège de rencontrer le chef de l’Etat ne le considèrent que comme un enseignant venu faire son travail.
»Quand le président rentre en classe, moi je me dis juste que c’est un professeur. Je le considère comme un simple professeur », déclare Laeila Songuiyo, une des étudiantes de M. Touadéra.
Le chef de l’Etat de ce grand pays de l’Afrique centrale utilise ses heures de repos du samedi pour dispenser ses cours à l’université de Bangui.
» Je suis un enseignant de carrière, donc je suis très intéressé par la formation des cadres centrafricains et je continue à dispenser mes enseignements au profit de ces jeunes gens ».
»C‘est depuis 1987 que j’enseigne. Il y a une discipline que j’aime, les mathématiques », affirme celui qui a été réélu pour un second mandat en décembre 2020.
Concilier enseignement et gestion du pouvoir
Faustin-Archange Touadéra est arrivé au pouvoir en 2016, à la tête d’un pays déchiré entre les rébellions et conflits communautaires. Il a également occupé le poste de Premier ministre entre 2008 et 2013.
Les troubles et les agitations auxquels fait face le pays n’ont pas entamé la volonté du président de continuer de pratiquer son métier.
L’éducation est justement un des défis auxquels son pays est confronté. L’université où il dispense ses cours n’a d’ailleurs pas assez d’enseignants selon M. Touadéra.
« C’est un des grands défis de notre système. C’est pourquoi nous encourageons les jeunes à continuer leurs études dans l’enseignement supérieur et pour combler ce déficit qui est très important.«
« L‘éducation est une priorité du gouvernement ».
« Ça se concilie très bien », dit-il en faisant allusion à sa charge de chef d’Etat.
« Ça ne me gêne pas. Bien au contraire, ça se complète parce qu’avec mes étudiants, ça me permet d’avoir aussi le feedback des actions que nous faisons », poursuit-il.
« Ils (les étudiants) n’arrêtent pas de me poser certains nombres de questions. »
Un modèle Inspirant
M. Touadéra suscite l’admiration de ses étudiants qui voient en lui un modèle à suivre.
« En tant qu’étudiante en mathématiques en Centrafrique surtout, il y a beaucoup de défis auxquels je fais face tous les jours », déclare Laeila Songuiyo.
« Je veux donner mon apport au développement de la RCA« , renchérit-elle. Elle n’exclut pas, elle aussi, de devenir présidente de la République.
« Depuis des décennies, on a eu qu’une seule femme présidente donc j’aimerais suivre les pas de madame Samba-Panza.«
Rappelons que la République Centrafricaine, couramment appelée le ou la Centrafrique ou désignée par le sigle RCA, est un État d’Afrique centrale en voie de développement, dont la population est estimée à 4 500 000 habitants en 2004, pour une superficie d’environ 623 000 km². Il est enclavé par le Cameroun à l’ouest, le Tchad au nord-ouest, le Soudan au nord-est, le Soudan du Sud à l’est, la République Démocratique du Congo au sud-est et la république du Congo au sud-ouest.
Le pays est membre de l’Union africaine, de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale, de la Communauté des États sahélo-sahariens et de l’Organisation de la coopération islamique.
Le pays est partagé entre savanes et forêt équatoriale (au sud), et connaît pour l’essentiel un climat tropical. La République Centrafricaine dispose par ailleurs de nombreuses ressources naturelles, notamment l’uranium, l’or, les diamants et le pétrole.
Le territoire de la République Centrafricaine correspond à celui de la colonie française d’Oubangui-Chari, qui fait partie de l’Afrique-Équatoriale française de 1910 à 1960. Après l’indépendance, le pays a eu à sa tête différents régimes autoritaires, particulièrement celui de Jean-Bedel Bokassa, président, puis empereur autoproclamé.
La France, ancienne puissance coloniale, continue d’y jouer un rôle important. Les premières élections libres avec multipartisme ont lieu en 1993. Elles portent au pouvoir Ange-Félix Patassé, renversé en 2003 par François Bozizé.
Celui-ci, réélu en 2005 et 2010, est à son tour renversé en 2013 par la Seleka, une alliance de milices dirigée par Michel Am-Nondokro Djotodia, pendant la deuxième guerre civile centrafricaine. En 2016, Faustin-Archange Touadéra est élu président de la République et demeure l’actuel président.
Source : BBC
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