Interview Miss Togo 2018 Ichabatou Gnongbo et ses dauphines


« Rendez vous demain 12h00 à l’hôtel Onomo.». C’était le message de confirmation de mon entrevue avec les 3 plus belles filles du Togo. J’ai pensé tout haut qu’au moins ce n’était pas un dimanche. Je me pointe à l’heure du rendez-vous dans le hall de l’hôtel et je prends place juste derrière la haie de plante qui sert de limite entre les salons d’accueil et le restaurant.

Humm ce doux fumet qui me chatouille les narines avec insolence. Si vous n’avez jamais été en ce lieu à cette heure, tentez l’expérience. Vous comprendrez le supplice de Tantale dont je parle! J’ai envie de commander un plat, mais je dois d’abord me concentrer sur mon travail. Je change donc de place pour ne pas céder à la tentation. Je me ferai plaisir après l’interview. En attendant je conjugue patiemment le verbe attendre sans relâche pendant une heure. Puis là, après un coup de fil au comité, le verdict est simple : changement de plan ! Il faut retrouver les miss au Salon de beauté où elles se font chouchouter. Mince alors… C’est mort pour le plat du jour à Onomo. Je mets donc le cap sur African Lady à Soted, le salon de beauté tenu par l’épouse du président du Comité, qui est aussi le salon officiel des Miss Togo

Tout reste dans la famille chez les BAKA on dirait! Du bord de la ruelle, j’aperçois déjà la voiture brandée Miss Togo. Je m’arrête juste derrière et je suis accueillie par le célèbre Steven Af, chargé de la production et réalisation audiovisuelle du Comité Miss Togo qui m’invite à entrer dans la cour de l’institut.

Tout de suite j’active les radars qui me servent d’yeux pour détecter l’élément manquant principal. Il ne me faut pas beaucoup de temps pour la remarquer. La fille la plus « choco » du Togo est juste derrière moi à l’intérieur, en face d’un miroir. Ça s’active également autour d’elle. Les avantages d’être miss ! Elle m’apprendra un peu plus tard qu’elle a appris par exemple à tracer ses sourcils pendant cette aventure. Chose qu’elle ne savait pas faire avant. Hum la veinarde ! Moi je sais ne pas m’y prendre du tout

Après un court instant, la première dauphine s’approche de moi dans une robe rouge à bretelle. Elle est belle, les traits de son visage sont fins… Je perçois une certaine assurance en elle. Elle me dit bonjour avec un sourire et prend place en face de moi. C’est lancé. Je vais pendant une heure de temps discuter avec chacune d’elles.
2018

Tout ce qu’elles me diront concernera principalement ce 25 Août 2018. La mythique salle du palais de Congrès est pleine à craquer. Oui, Miss Togo intéresse toujours autant la population togolaise ! Des millions de téléspectateurs au Togo et hors du Togo ont les yeux rivés sur leurs écrans. Et aussi… ah oui, Gnadoe a été le seul média digital à vous offrir en direct sur sa page Facebook, la diffusion de cet événement adulé. Ça n’a pas joué un peu ! Depuis cette soirée, elles sont toutes trois le trio rescapé d’une compétition de longue haleine ayant vu la participation d’environ une centaine de jeunes filles à travers tout le Togo qui rêvaient comme toute compétitrice d’avoir leur place. C’est dire que le concours a été sans merci. Mais malgré tout ce qu’on pourrait penser, la cohésion, le partage, l’estime d’autrui, l’esprit fairplay sont apparemment des valeurs essentielles qui ont marqué ces demoiselles, et particulièrement les première et deuxième dauphines. Si Rebecca et Adèle s’accordent à dire que toute compétition a un gagnant et des perdants, elles n’occultent cependant le fait que la déception les a gagné au moment des résultats.

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C’est normal car on nourrit de l’espoir surtout lorsque par exemple pour Rebecca , première dauphine « le moment le plus mémorable de la compétition était celui où j’ai répondu à la question fatidique. J’ai senti les encouragements du public et je me suis sentie soulagée.» Pourtant c’est un sentiment humain qui fait vite de se dissiper lorsqu’on se souvient que c’est un jeu, surtout lorsque, comme le précise Adèle, deuxième dauphine, « Beaucoup rêvaient d’être à ma place. Moi au moins je suis dans le trio. Et je suis contente de ce que j’ai pu obtenir. » C’est facile dans ces conditions de réaliser la chance qu’on a et d’être reconnaissante. Partout ailleurs, une élection miss est considérée comme un tremplin. Etre Miss Togo, c’est entrer dans un monde de stress, de paillettes et de relations ; être invitée aux soirées les plus snob; voyager à travers le monde, porter les créations de couturiers célèbres, découvrir une sphère qui semblait peut-être hors de portée avant et avoir tout un comité aux petits soins pour soi. C’est bénéficier de privilèges et attirer les regards.

Après l’élection, chacune de nos trois beautés, a remarqué que l’extérieur voulait plus d’informations sur elles. Elles ont reçu des avalanches de messages de leurs proches ou moins proches. En clair elles sont devenues un centre d’intérêt. Mais je ressens un besoin chez toutes les trois de rester authentiques. Elles tiennent à garder leurs personnalités tout en respectant les restrictions à observer scrupuleusement pendant le mandat. Rebecca, m’explique par exemple que parmi ces règles , il y a la discrétion et aussi l’interdiction de prendre des taxis motos. Dur dur d’être une dauphine aussi alors !
Parlant justement de restrictions, que pensent alors nos ambassadrices de l’amour? Si notre première dauphine a voulu rester muette sur la question de savoir si c’est facile de garder son partenaire après une élection miss, miss Togo 2018 elle, s’est plutôt bien exprimée sur la question.

Pour elle, se séparer de son compagnon après une élection miss est dû à une conception courte et discutable de l’amour. « Pour moi l’amour ne se résume pas à des événements qui surviennent .Ces événements devraient plutôt être un moyen de renforcer l’union. Si vous vous aimez, je ne vois pas la raison pour laquelle vous allez vous séparer. Par contre si vous ne vous entendez pas et que vous vous disputez tout le temps, il est clair que chacun prendra la poudre d’escampette!».
C’est évident que quoi qu’on dise, la vie bascule d’une manière ou d’une autre après qu’on se soit vu poser la couronne sur la tête. A ce moment là, il faut beaucoup d’humilité pour ne pas attraper la grosse tête parce que la beauté aurait conduit à adopter un train de vie différent. Et j’ai eu l’impression que GNONGBO-TCHORO Ichabatou, Miss Togo 2018 l’a compris. Lorsque je lui demande ce que signifie pour elle la beauté, elle répond que « La beauté est une notion relative. Mais pour moi la beauté vient de l’intérieur. La beauté c’est l’humilité ».

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Je sais que vous allez penser qu’une chose est de le dire et une autre est d’incarner réellement ces propos. Pourtant, je me rends compte en poussant le bouchon plus loin que c’est une véritable qualité chez elle. Cet atout a-t-il joué en sa faveur pour l’élection selon elle ? « Je ne sais pas mais les gens disent que je suis humble » me dit-elle. Adèle me dira clairement lorsque je lui demande de me parler de la Miss Togo « Elle est gentille, elle s’entend bien avec tout le monde. Je dirais qu’elle est humble. ». Et c’est une qualité essentielle pour être une miss car une grosse mission sociale l’attend. Eh oui, porter la couronne scintillante, c’est aussi avoir un projet social à réaliser à l’endroit de la population et défendre une cause noble et altruiste. Et à bien y voir, ce projet qu’on rattache à la miss est en réalité celui de notre trio gagnant, puisque Rebecca et Adèle vont s’y atteler également. En effet, la règle veut qu’elles soutiennent la miss. Et elles sont prêtes pour ça.

« Le rôle de la première dauphine est d’accompagner la miss dans l’accomplissement de son projet, et la représenter en cas d’absence. Je pense que j’ai un rôle non négligeable auprès de la miss, et avec le soutien du comité, j’y arriverai.» pense Rebecca. Le projet social de la miss Togo 2018 est axé sur l’aide aux malades, aux orphelins. Et en tant que juriste, elle compte mener à bien cette mission.
« Quand j’ai grandi, je me suis intéressée à cela et j’imitais leur façon de parler et de marcher, de sourire dans ma chambre. Quand j’ai grandi je me suis dit pourquoi ne pas tenter ma chance ! Je me suis inscrite au concours. » Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle a été endurante et qu’elle y tenait. En effet, en 2016, notre Miss Togo s’était déjà présentée, mais n’avait pas pu ravir le bijou de tête tant convoité. Mais comme on le dit si bien, il faut reculer pour mieux sauter. Elle ne s’est pas laissé faire. Elle a donc laissé deux années s’écouler, pour revenir en force. Et bingo ! Dans l’histoire des miss du Togo, elle n’est d’ailleurs pas la seule dont la persévérance a payé. On se souvient par exemple de Miss Edwige Grâce BADAKOU à qui la chance a souri après sa deuxième participation.
Mis à part les opportunités et les tâches à assumer, la couronne procure également à sa détentrice l’avantage de gagner en développement personnel. Pour la miss Togo 2018, cette année va apporter beaucoup. Et elle est sûre de gagner d’avantage en confiance en soi, et parfaire son art oratoire. Spécialement, Miss Adèle malgré toute la candeur qu’elle dégage me fait comprendre qu’elle sait avoir du potentiel car elle a pu s’exprimer devant tout le public du palais des congrès pendant l’élection Miss Togo. Et elle a bien raison lorsqu’on sait l’intransigeance légendaire de ce public qui ne cache pas ses états d’âme. Tout compte fait, pour toutes les candidates, l’épreuve de Miss Togo est un grand pas franchi et quoi qu’on dise, il faut du cran pour le faire. Chapeau les filles ! Il faut avoir une motivation bien solide pour se présenter. Et sur cet aspect, les avis divergent. Si Rebecca a choisi de se présenter parce qu’elle a eu « la bonne volonté de représenter son pays et se valoriser », Adèle dira qu’elle a été motivée par ses amis, et elle s’est sentie capable de le faire.
Etre Miss c’est donc avoir un mental fort et préparé pour faire face à la critique qui ne manque jamais. Ceci fait à coup sûr partie de la formation que donne à ces filles candidates, le Comité Miss Togo. Et miss Ichabatou en a bien sûr déjà été victime. Déjà une polémique sur la toile surgissait dès le lendemain de l’élection quand à son teint son poids et son âge. Quand j’ai voulu avoir son avis sur la chose, très zen, elle rétorque comme dit plus haut qu’elle s’était présentée en 2016 et avait 20 ans. Aujourd’hui elle en a 22. En ce qui concerne son poids, elle nous explique tout simplement qu’en prenant justement de l’âge, c’est normal que son poids la suive.

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Parlant de son teint, elle soutient qu’il a toujours été tel quel. En témoigne les photos d’elle plus jeune, notamment celle que les mêmes réseaux sociaux qui la décrient ont fait circuler où on la reconnait avec Rebecca, son actuelle première dauphine, parmi un trio gagnant de concours de beauté durant leurs années-collège. Coïncidence inouïe ou prémonition ? Dans tous les cas, c’est tout de même non ordinaire. Pour Miss Togo 2018, au-delà de ces considérations subjectives et parfois erronées, l’essentiel aujourd’hui c’est qu’elle aimerait être la miss de tout un peuple, et vraiment faire un travail qui contentera la population avec l’aide du comité miss Togo. Son objectif est d’être une miss exemplaire et pour elle c’est un critère déterminant pour marquer positivement son mandat et laisser un bon souvenir d’elle. Son désir est d’être le porte-parole de la jeunesse, surtout de la jeune fille. Etre capable d’être à l’écoute de leur ressenti au quotidien, être accessible et pouvoir les aider. Pour les 12 mois qui vont suivre, Miss GNONGBO-TCHORO Ichabatou, digne fille de Bafilo, cette contrée du nord du Togo, et habitante du quartier d’Agoe à Lomé va vivre son rêve.

Celui de cette petite fille qui se faisait déjà appeler comme tel par son entourage. La parole a une force extraordinaire dit-on. En voici la preuve. Pour toutes les jeunes filles qui rêvent de succéder à Ichabatou, rendez-vous bientôt pour les présélections de Miss Togo 2019.
Moi j’ai fini mon interview. Je pose rapidement pour quelques photos auprès de la plus belle fille du Togo et je dis un au revoir rapide au trio qui se déplace pour aller faire un shooting photo. Elles s’apprêteront ensuite pour la soirée des lauréats qui se tiendra ce soir. Ouf ! J’en avais presque oublié mes grognements de ventre. Tellement j’étais à fond sur le dictaphone et les questions. J’ai quand même pris la peine de me faire livrer un cheese burger et des frites à l’institut de beauté African lady, que je mangerai entre deux courses. Et hop ! Ma mission est terminée. Je monte tranquillement dans le coupé Peugeot 307 décapotable. Oui oui, Mon délire sur les voitures je sais… Direction Adidogomé. J’ai beaucoup à faire encore cet après-midi…

 


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