Les enfants du Brésil est une œuvre du romancier Togolais Kangni Alem, l’une des voix essentielles de la littérature africaine. Ce chef-d’œuvre littéraire retrace l’histoire des peuples africains au lendemain de la traite négrière. A travers ce roman, Kangni Alem nous présente la volonté de la renaissance du continent noir grâce aux travaux de l’archéologue marin Candinho Santana.
Ce dernier effectuait des plongés dans les océans du monde dans l’espoir de retracer l’histoire des esclaves noirs qui ont péris abord des navires négriers en direction de l’Amérique, de l’Europe et de l’Asie.
Cet amour pour cette discipline est dû au fait que durant son enfance, sa Carnelia (grand-mère) et son oncle Vélasquez lui ont compté à plusieurs reprises l’histoire de ses aïeux qui étaient pris de force dans les Négriers vers des destinations inconnues.
C’est ainsi que Candinho s’est lancé dans cette recherche parce qu’il pensait que ces navires contenaient des hommes, des femmes, des enfants qui pouvaient être un ancêtre ou une parent lointain. Un jour, Candinho Santana sous la conduite de son patron Graeme Henderson, a été proposé à l’UNESCO dans un projet qui vise à exposer les objets de l’archéologie marine à travers plusieurs villes du monde spécialement celles du Brésil.
C’est ainsi que Santana s’est rendu au pays du Christ Rédempteur pour présenter une conférence en vue de faire connaître aux Cariocas les épaves des Négriers qui ont coulé dans les océans lors des expéditions esclavagistes.
Durant la conférence, il fit la rencontre d’une très belle femme blanche nommée Dalva Dos Santos Boivin, une femme qui a séduit notre conférencier à travers son regard mordant et un sourire éloquent. Plus tard, la jeune femme, forte à la musculature d’adepte des salles de Gym ou des séances de jogging à la plage, avait proposé au jeune archéologue de Tibrava(Togo) de lui faire découvrir « Rio By Night ».
Mais c’était sans compter sur la jalousie venimeuse et foudroyante de la belle et charmante Paula, directrice du Banco Do Brasil, qui du haut de ses cinquante ans n’avait rien à envier en termes de beauté à la jeune Dalva, flamboyante grâce à ses triples décennies.
Très vite, les choses n’ont pas tardé à dégénérer entre les deux belles femmes du trio malencontreux qui se lancent dans une guerre froide en vue de gagner le cœur du charmant archéologue marin Candinho Santana. Mais étant donné que l’amour est plus fort que l’épée, Dalva Dos Santos Boivin a réussi à gagner le cœur de notre archéologue.
De plus Santana et Dalva partageaient la même conviction en ce qui concerne le désir ardent de la renaissance du passé glorieux de nos ancêtres. Cette conviction résidait dans le fait que le sujet de thèse de Dalva reposait sur l’action des maladies africaines sur la constitution des peuples du Brésil.
Heureux de partager les mêmes idéaux et les mêmes aspirations que sa bien-aimée, Candinho n’a pas hésité à demander la main de la princesse Dalva. C’est ainsi qu’après son séjour au Brésil et la célébration de leur mariage à la mairie, il a décidé de rentrer à Tibrava avec sa dulcinée.
Lutter contre la banalité de la discipline d’archéologue marin et donner un sens à ce travail était le leitmotiv et le crédo de Candinho Santana. Cette passion trouvait sa source dans le fait que ce chercheur considérait son travail comme d’une utilité incontestable en ce qui concerne le désir de retracer l’histoire du passé glorieux de l’Afrique.
Il ne voyait pas ce domaine comme dépourvu de sens mais comme l’étape ou le chemin idéal à suivre pour établir un lien entre les ancêtres morts dans les navires et les familles africaines vivant sur le continent. Il s’avait aussi que la culture et l’identité de certains peuples, notamment du Brésil est le fruit ou le résultat de cette interpénétration dû au phénomène de l’Esclavage.
Les danses, les rites, les rituels, les repas voire les accoutrements de la population Brésilienne, disait Candinho, ressemblaient à ceux qu’il rencontrait lorsqu’il vivait au Togo. Un Négrier échoué peut être synonyme de la mort d’un parent proche ou lointain et les manifestations culturelles d’un pays Américain, Occidental ou Asiatique peuvent provenir des valeurs ou de l’identité d’un peuple Africain.
L’Afrique est une et particulière mais ses racines sont diverses et variées. Tout porte à croire que le Budum ou Catinga (odeur spéciale que dégage l’Africain) reste et restera toujours gravée dans les entrailles des autres civilisations : « Partout où les esclaves sont passés, ne te fie pas à ce que racontent les couleurs de peaux ».
Le roman « Les enfants du Brésil » de l’auteur Kangni Alem est disponible aux éditions Graines de Pensées et dans les librairies de la capitale.
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