LES CHRONIQUES D’AMÉ : MON FILS ÉTAIT COUCHÉ PARMI LES CADAVRES – PART 2


LES CHRONIQUES D'AMÉ

Je consacrai toute mon énergie à ma grossesse, elle fut difficile et le jour de l’accouchement, ce furent les femmes de mon mari qui firent venir mon fils au monde. Elles ne nous ménagèrent point car elles ne m’aimaient déjà pas à la base. Mais contraintes, elles durent le faire pour respecter la volonté de leur mari.

Elles disaient que j’étais sa préférée et qu’en tant que dernière je mettais au monde un fils. C’était beaucoup trop pour elles surtout que notre mari adorait les garçons.

Je mis un petit temps relativement long pour me remettre de cet accouchement mesquin. Mon fils était devenu la plus belle chose de toute ma vie. Il avait de magnifiques yeux et souriait à tous ceux qui voulaient le porter. Je venais d’avoir 15 ans.

Je ne pouvais pas parler de prière de bénédiction à mon enfant ? Je savais que c’était contre le règlement de la maison alors je continuai à voler quelques minutes de prières dans la vie de mon fils. Je priais pour lui, sa vie, son avenir et je priais pour nous. Je ne savais pas comment cela pouvait-être effectif mais je demandais à Dieu de nous sortir de cette prison.

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Dès que j’avais un petit instant je me m’étais à prier en silence. Je posais les yeux sur mon fils et mes larmes coulaient car je ne savais vraiment pas quel avenir lui et moi avions dans cette maison. Moi qui voulais aller à l’école et devenir institutrice un jour, je me retrouvais mère et épouse battue, violée, violentée, humiliée… J’étais constamment en peine mais cet homme semblait ne pas le voir.

Il m’obligeait à préparer les animaux tués pour les sacrifices et m’obligeait à subir le rituel de protection qu’il faisait en début de chaque trimestre à toute sa famille avec des poules qu’il tuait par étouffement ou étranglement.

Il continuait de recevoir ses personnalités et leur faisait des rituels. Ça ne désemplissait jamais. Il en était fier parce que tous parlaient de lui. Dieu sait à quel point je priais pour que quelque chose lui arrive. Je subissais ses supplices sans jamais oser en parler à ma mère car comme mon père, elle disait que je ne pouvais pas trouver meilleur mari que cet horrible personnage. Elle me disait de ne point me plaindre, de me taire et de supporter. Elle enviait même ma place dans ce foyer alors que je vivais en enfer.

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Pendant la période des grandes élections dans la capitale, de grands politiciens venaient consulter le père de mon fils. Ils ramenaient des moutons, des bœufs, il y en avait beaucoup et constituaient ainsi sa richesse. Il leur faisait des consultations et leur prescrivait des rituels qu’ils revenaient tous faire.

Les semaines d’après, je trouvai mon mari très très mystérieux. Il m’informa qu’il irait passer quelques jours dans une autre de ses maisons en brousse. Il avait besoin de calme pour travailler et devait y aller. Il me donna trois semaines pour lui apporter à manger là-bas. Je m’y opposai mais je reçu une gifle. En partant il déposa un billet de deux mille sur le lit et me demanda de prendre un taxi et de m’arrêter à un endroit qu’il m’indiqua à une heure précise.

  • Amène le bébé. Je ne veux pas que tu le laisses seul à la maison là-bas.

 

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