Bénin : L’industrie musicale des chrétiens célestes, une des colonnes de la production musicale au Bénin


Bénin : L'industrie musicale des chrétiens célestes

Quand on parle de l’industrie musicale, on pense tout de suite en termes de studios ou de conservatoires, selon une logique formatée par les « standards internationaux ». On s’arrête aux groupes de musiques, aux orchestres et aux écoles de musique. Bref, on imagine un cadre académique formel, avec un cloisonnement étanche entre les disciplines et des succès ne dépendant que du respect strict de ce cadre.

Sans tambours ni trompettes ou presque, les chrétiens de la congrégation céleste se sont imposés comme une des colonnes principales de la production musicale moderne au Bénin

Bénin : L'industrie musicale des chrétiens célestes

Leur production musicale est une production de qualité, où chaque note se pose avec justesse dans l’ordonnancement de la portée et où chaque mesure n’est dédiée qu’à une mission : faire littéralement jouir nos tympans. Une observation plus attentive nous permet de comprendre que le phénomène n’a rien de surprenant.

Les chrétiens célestes, dès leur plus jeune âge, se retrouvent baignés dans la musique, enseignée avec rigueur par des choristes chevronnés. Le sérieux avec lequel les jeunes chrétiens célestes embrassent les instruments tient d’une évidence : la louange est considérée comme une prière à part entière et donc exécuter des chants sans fausse note, c’est l’équivalent d’une profession de foi (chanter, c’est prier deux fois).

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Bénin : L'industrie musicale des chrétiens célestes

Au bout du compte, leur talent repousse inexorablement les portes de leur temple, tout à coup trop exigu, et s’exporte largement au-delà.

Quelques talents issus de leur couvent :

  • Anna Teko, une des reines du gospel béninois et la mieux exportée dans ce style musical en France.
  • Méchac Adjaho (Maestro Méchac), Maestro hors pair, chantre, compositeur et maître incontesté des flûtes (capable de jouter deux flûtes à la fois).
  • JAH BABA, chanteur et percussionniste irrésistible qui s’est fait un nom sur plusieurs scènes internationales,
  • Shéyi, l’autre étoile du Gospel (chant, percussions) qui éclabousse le monde de son talent
  • Johnny Sourou, l’auteur du tube intergénérationnel « avi mandé mè ».

NB : La liste n’est pas exhaustive.

Ils sont de véritables hommes orchestres (la plupart des grands musiciens issus de ce milieu maitrise au moins trois instruments) et comptent dans leurs rangs les meilleurs organistes et compositeurs béninois. Si nous avons peu d’occasions de braquer les projecteurs sur eux, c’est simplement parce que leur talent indéniable n’a d’égale que leur grande humilité, qui tire ses racines de leur foi.

Même pour ceux d’entre eux qui ne se cantonnent pas à de la musique strictement religieuse, la dimension spirituelle du chant demeure la clef de voute. Et l’inspiration est d’abord un don d’essence divine et ensuite une mission, celle d’apporter la lumière aux autres. Cette discipline et l’art avec laquelle elle est transmise devraient inspirer, bien au-delà du carcan religieux.


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