Mikafui AKUE : Nous sommes encore loin de l’objectif ultime d’égalité en droits entre hommes et femmes.


Je suis Mikafui Akue, juriste de formation et je suis depuis près de 10 ans, activiste sur le plan de la promotion des droits des femmes et de la lutte contre les violences faites aux femmes.

Je gère un blog dédié à cette cause (www.mikafuiakue.wordpress.com ) et je mène également des actions de sensibilisation et de formation à diverses cibles sur les thématiques liées à la femme ainsi que des projets éducationnels pour opérer un changement de mentalité sociétal favorable à l’atteinte de l’égalité en droits entre femmes et hommes.

Constat de Mikafui  sur la condition des femmes togolaises, en particulier dans son domaine

À travers ma mission, mon engagement, je suis très souvent au contact de femmes de divers horizons et niveaux aussi bien en milieu urbain que rural. Je dirais donc que la condition des femmes togolaises reste encore précaire dans plusieurs domaines, même si, il faut le reconnaître, il y a des avancées non négligeables.

Je pense que les nouvelles générations de jeunes femmes aujourd’hui sont en train de changer la donne.

Son avis sur le droit de la femme au Togo

Les droits des femmes ont connu une évolution certaine dans notre pays, s’il faut la comparer à la période où la question des droits des femmes a commencé à se poser au Togo. Aujourd’hui par exemple, le code pénal traite spécifiquement des violences faites aux femmes alors qu’il y a quelques années, on les traitait comme n’importe quelles autres violences. Aussi sur le plan de la succession, on note une avancée significative pour les femmes. Nous pouvons donc dire qu’il y a une certaine amélioration.

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Néanmoins, les femmes sont en grande majorité encore privées de leurs droits sur différents plans.Nous sommes donc encore loin de l’objectif ultime d’égalité en droits entre hommes et femmes.

Mais les actions menées par les défenseurs, les associations commencent à porter des fruits en ce sens que nous assistons de plus en plus à un changement de mentalité naissant.

Il nous faut donc à travers des stratégies innovantes, accentuer la sensibilisation, donner les bonnes informations surtout et favoriser l’implication des hommes. Également plaider pour que sur le plan légal, les mesures nécessaires soient prises dans tous les domaines pour l’atteinte de l’égalité. Et pour garantir l’avènement d’une mentalité nouvelle et durable, offrir une éducation plus égalitaire, plus juste à nos enfants filles comme garçons.

Son avis sur les challenges des femmes

Je pense que pour l’avenir, les challenges que nous aurons, concerneront femmes et hommes. Et nous devrons donc y répondre en travaillant ensemble, femmes et hommes.

Son avis sur le thème national de la journée internationale des droits de la femme

 

Le chantier est encore vaste pour arriver à une représentativité égalitaire aux instances de décision qu’elles soient électives ou nominatives.Les femmes ne s’intéressent toujours pas à la gestion de la vie politique et publique pour plusieurs raisons et celles qui s’y essaient rencontrent des obstacles liés au simple fait qu’elles soient femmes et résultat : elles sont sous représentées là où les grandes décisions se font.

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Et même en tant que citoyennes devant participer au développement de leurs communautés, les femmes sont reléguées à l’arrière-plan.

Comme pour plusieurs autres aspects des droits des femmes, ce n’est pas une situation spécifique au Togo. Mais le travail de sensibilisation et de plaidoyer continue et nous allons sûrement y parvenir.

Pour conclure…

Un mot d’encouragement et d’admiration à l’endroit de toutes ces personnes, hommes comme femmes qui s’engagent pour l’atteinte de cette égalité en dépit des difficultés et entraves.

 

Et je profiterai de cette tribune pour passer un message à mes sœurs : le 08 mars n’est pas qu’une question de pagne et de fleurs. Il est important que chacun et chacune puisse s’informer sur l’origine de cette journée.

Oui il s’agit aussi de célébrer ce que nous avons déjà accompli, mais cela ne doit pas nous détourner de l’essentiel : dresser un bilan de la situation et réfléchir à des stratégies efficaces pour réclamer ce qui nous est dû en tant qu’êtres humains au même titre que les hommes. Ce n’est que lorsqu’on aura atteint notre objectif que le 08 mars sera pleinement une fête. Pour le moment, nous en sommes loin.

 


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