Le Nigéria, premier producteur de pétrole d’Afrique, est confronté à un fléau qui menace son économie et sa sécurité : le vol de pétrole.
Ce phénomène consiste à siphonner illégalement du pétrole brut des oléoducs ou des installations pétrolières, puis à le transporter et à le vendre sur le marché noir. Selon les estimations, le Nigéria perd environ 200 000 barils de pétrole par jour à cause de ce trafic, soit environ 10 % de sa production.
Pour lutter contre ce problème, les autorités nigérianes ont renforcé leur surveillance et leur contrôle des activités pétrolières dans le pays. Elles ont notamment mis en place une agence spéciale, la Nigerian Midstream and Downstream Petroleum Regulatory Authority (NMDPRA), chargée de réglementer et d’autoriser les opérations de transport et de raffinage du pétrole.

C’est dans ce cadre que le bureau du conseiller à la sécurité nationale du Nigéria a annoncé l’ouverture d’une enquête sur la saisie d’un navire battant pavillon togolais, soupçonné d’être impliqué dans le transport frauduleux de pétrole brut. L’incident s’est produit le mercredi 2 août 2023, dans la région de Koko, dans l’État du Delta.
Les faits
Le navire en question, le MT Praisel, arborant le pavillon du Togo, transportait environ 8 100 barils de pétrole brut, soit une cargaison de 1 117 tonnes. Il a été repéré par des agents de Tanita, une société privée engagée par le gouvernement nigérian pour assurer la sécurité des installations pétrolières.
Les agents ont tenté d’intercepter le navire, mais ils ont rencontré une forte résistance, car il était escorté par un bateau de la marine nigériane sous le commandement d’un officier supérieur. Après avoir reçu le soutien du conseiller à la sécurité nationale et du chef d’état-major de la marine, les agents ont finalement réussi à s’emparer du navire.
Une fois à bord, ils ont constaté que le MT Praisel ne disposait d’aucune approbation de la NMDPRA pour transporter du pétrole brut. Cette absence d’approbation soulève des soupçons sur la légitimité du transport de cette cargaison par le navire togolais.
L’enquête
Une enquête approfondie a été ouverte pour déterminer le statut du navire et clarifier s’il est effectivement impliqué dans le trafic de pétrole volé. L’enquête devra également établir les responsabilités des personnes impliquées dans cet incident, notamment l’officier supérieur de la marine nigériane qui escortait le navire.
L’enquête devra également vérifier l’origine du pétrole transporté par le MT Praisel, et s’il provient ou non des installations pétrolières nigérianes. En effet, il existe un risque que ce pétrole soit issu du vol ou du sabotage des oléoducs ou des terminaux pétroliers.
L’enquête devra enfin déterminer la destination finale du pétrole transporté par le MT Praisel, et s’il était destiné à être vendu sur le marché noir ou à être raffiné dans des raffineries illégales. Ces raffineries sont souvent installées dans les zones marécageuses du delta du Niger, et produisent des produits pétroliers de mauvaise qualité qui polluent l’environnement.
Les conséquences pour le Nigéria
Cette affaire illustre la gravité du problème du vol de pétrole au Nigéria, qui porte atteinte aux intérêts nationaux du pays dans le secteur pétrolier. Le vol de pétrole entraîne en effet une perte de revenus pour l’État nigérian, qui dépend largement des exportations de pétrole pour financer son budget. Il affecte également la sécurité et la stabilité du pays, en alimentant les réseaux criminels et les groupes armés qui opèrent dans la région.
Cette affaire montre également la nécessité d’une coopération entre les différents organes de sécurité du Nigéria, ainsi qu’avec les pays voisins, pour faire face à ce type de menace. Le Nigéria partage en effet une frontière maritime avec le Togo, le Bénin, le Ghana et la Côte d’Ivoire, qui sont des pays de transit potentiels pour le pétrole volé.
Cette affaire souligne enfin l’importance de renforcer la réglementation et le contrôle des activités pétrolières au Nigéria, afin de prévenir et de sanctionner les actes illicites.
La NMDPRA joue un rôle clé dans ce domaine, en délivrant des autorisations et en effectuant des inspections. Elle dispose également d’un pouvoir de sanction, pouvant aller jusqu’à la suspension ou à la révocation des licences des opérateurs pétroliers.
Affaire à suivre…
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