“L’argent est un bon serviteur, mais un mauvais maître” telle est la triste réalité. On ne se rend parfois pas compte du nombre de vies qui ont été détruites à cause de l’argent que les frères de la diaspora envoient pour construire des maisons en Afrique.
On vous raconte l’histoire de ce frère qui a échappé de près à la mort suite à un complot mis sur pied par nul autre que sa propre famille à cause de son argent.
Je m’appelle … Je suis congolais vivant en Europe. Je suis rentré dans mon pays, il n’y a pas longtemps, pour achever la construction de ma maison. Mais ça a été le pire voyage de toute mon existence. J’ai enterré deux amis innocents et découvert que ceux que je considérais comme ma famille n’avaient pas hésité à me planter un couteau en plein cœur à cause de l’argent.
Jamais je n’aurais pu imaginer pareil coup du sort. Je suis tellement abattu que je ne sais pas à quel saint me vouer ni comment arrêter d’y penser. J’ai épousé une femme blanche et avec nos enfants, nous sommes très heureux. Cependant, en vrai africain, j’ai toujours eu pour rêve, de construire ma propre maison au Congo pour faire découvrir mon pays à mes enfants métis.
Étant donné que ma mère, ma sœur et mon petit frère vivaient à Kinshasa, j’ai confié la construction de ma maison à mon petit frère.
Chaque mois pour m’assurer que les travaux avançaient, j’envoyais une grosse somme d’argent à mon petit frère qui, me rassurait toujours que tout allait bien. Il m’envoyait même régulièrement des photos pour me faire voir la maison de mes rêves dont la construction était en bonne voie. J’étais donc impatient à mon retour d’aller sur le terrain.
D’ailleurs, j’ai pris soin de ne prévenir personne avant de débarquer en ville. À mon arrivée, j’ai appelé mon petit frère pour lui annoncer que je suis là et que j’aimerais aller voir la villa que je suis en train de construire.
Il s’est mis en colère et m’a dit qu’il n’était pas en ville, que je devais le prévenir mais qu’il allait m’y emmener le lendemain. Il m’a aussi demandé d’appeler notre mère pour lui annoncer mon retour au pays.
Jusque-là, il n’y avait pas de soucis. J’ai appelé ma mère, je lui ai dit que je suis de retour, que c’est une surprise et que j’aimerais voir ma maison. Elle aussi m’a répondu dit qu’elle n’est pas en ville. Mais elle m’a demandé ce que j’avais envie de manger pour qu’elle le prépare pour moi et que ma petite sœur me l’apporte le lendemain.
Je lui ai dit que je voulais et j’ai raccroché. Ensuite, j’ai appelé deux vielles connaissances à moi. J’étais vraiment heureux de les revoir. On s’est aussi donné rendez-vous sur le lendemain.
La journée s’annonçait bonne. J’allais revoir ma sœur, des amis à moi et manger un bon plat de ma daronne. Le lendemain, mes amis étaient arrivés pile à l’heure. Je les ai installés tandis que ma sœur arrivait avec la nourriture. Bizarrement, elle a refusé de les servir et elle insistait pour que je mange parce qu’elle disait qu’elles avaient préparé ça spécialement pour moi.
Elle avait presque fini par me convaincre de toucher au repas alors même que je n’avais pas faim. Mais au moment où je devais commencer à manger, ma femme a appelé. Je me suis levé de la table pour aller décrocher. J’ai discuté avec elle au téléphone pendant près de 30 minutes avant de rejoindre mes amis qui avaient commencé à manger sans moi.
Quelques secondes, plus tard, un de mes amis a commencé à se tordre de douleur à l’estomac et est tombé par terre. Vu qu’il est blagueur, on pensait qu’il était en train de faire une blague.
Mais, très vite, on s’est rendu compte que c’était sérieux. De la mousse blanche a commencé à sortir de sa bouche, et il a arrêté de respirer. Ensuite ça a été le tour du deuxième. Qui est mort lui aussi en quelques secondes. Je ne comprenais rien. J’étais totalement sous le choc.
Je me suis retourné pour demander à ma sœur ce qui se passe quand j’ai constaté qu’elle pleurait. Elle répétait que c’était une idée de ma mère et c’est pour ça qu’elle ne voulait pas qu’ils mangent le repas. Je me suis dépêché d’appeler les secours, mais à leur arrivée, c’est déjà trop tard. Mes amis étaient déjà partis. J’étais abattu et totalement déboussolé. Ma famille venait de tenter de me tuer.
J’ai alors décidé de prendre en charge l’enterrement de mes deux amis parce que c’est de ma faute s’ils ont perdu la vie.
Malgré tout, j’ai demandé à voir la maison quel que soit l’état dans lequel elle est. Mais ça a été la déception totale. Rien de tout ce qu’on m’avait fait miroiter n’était vrai. Tout l’argent que j’avais investi était parti à l’eau.
J’ai donc décidé de vendre la maison pour pouvoir payer les funérailles. Je n’ai même pas récupéré le quart de mon argent. J’ai divisé quand même la somme en deux pour les deux familles et j’ai quitté le pays juste après les enterrements. Aujourd’hui, je suis un homme brisé et je ne sais quoi faire ou quoi penser…
J ai subis la même chose que toi