Sexsomnie: Coucher avec une personne pendant qu’on dort

La sexsomnie est une forme assez rare du somnambulisme. Elle est totalement reconnue par la Classification internationale des troubles du sommeil.

Voici le topo : Imaginez que c’est votre première nuit avec un nouveau colocataire. Et ce dernier vous lâche cet avertissement : « Hé, vous devriez savoir que je suis un peu somnambule, sauf qu’au lieu de marcher, j’ai des relations sexuelles inconscientes avec quiconque se trouve à côté. Eh bien, bonne nuit ! »

Ce serait le choc, puis vous le prendrez sûrement comme une très mauvaise blague. Sauf qu’aussi incroyable que cela paraisse, c’est la vérité. La triste et atroce vérité.

La sexsomnie existe et voici le témoignage de « James », qui en souffre.

1- La première fois, il a cru au viol

James raconte :

« Cette première expérience a été avec la fille avec qui je sortais à l’époque. J’avais 17 ans. C’était la première fille avec qui je sortais régulièrement et avec qui je couchais régulièrement. J’avais aussi commencé à boire à cette époque. C’est un grand facteur de sexsomnie.

Je ne me suis pas souvenu de comment ou pourquoi la fille était au-dessus de moi. Je ne sais pas si c’était la première fois que ça arrivait, mais c’était certainement la première fois que ça arrivait et passait au stade où il y avait assez d’activité physique et du bruit autour que je me réveille un peu, vers la fin. »

Il se figea. Il était confus et effrayé, car il supposait que sa partenaire l’avait violé alors qu’il dormait profondément. Ce fut la fin. Il ne coucha plus jamais avec elle et finit par rompre. Ce n’est que des années plus tard que James a réalisé que c’est lui-même qui avait lancé les préliminaires.

2- Cela ressemble à un rêve sexuel très vivant

La science n’est pas totalement sûre de ce qui cause la sexsomnie. Ce n’est pas exactement la chose la plus facile à étudier. James ne croit pas qu’il a une libido supérieure à la moyenne quand il est éveillé. Et encore plus étrange, ses préférences sexuelles changent considérablement lorsqu’il est endormi.

Il découvrit avoir eu des relations homosexuelles.

3- Eh bien, il s’est endormi une fois au milieu d’une fête …

La plupart d’entre nous ont au moins un moment d’ivresse embarrassant dans nos vies. Peut-être que vous avez glissé à Assigamé  ou fait pipi sur vous devant toute la classe ou encore salué quelqu’un qui saluait la personne derrière vous. Quoi que vous ayez fait, vous vous sentez probablement encore un peu gêné quand vous y pensez ou quand les gens en parlent. Maintenant, amplifiez cette honte et cette gêne par le facteur « sexe inconscient » de James. Il raconte :

« Après avoir bu beaucoup trop de vin, je me suis endormi sur le sol lors d’une fête. Une salle pleine de gens – quelques amis, mais la plupart des étrangers et des connaissances – m’a vu donner des coups de butoir dans les planches en bois, avec des gémissements sexuels. Quand je me suis réveillé de mon sommeil ivre, les hommes dans la pièce ont pris un grand plaisir à me dire ce dont ils avaient été témoins, tandis que les femmes me regardaient toutes comme si j’étais détestable…

Encore à ce jour … il y a certaines femmes qui étaient là qui me regardent vraiment d’une manière vraiment dégoûtante et étrange. »

4- S’endormir n’a jamais été aussi risqué

James a commencé à prendre des précautions. Il s’est assuré d’avoir sa propre chambre, de ne pas s’écraser avec des amis et d’éviter autant que possible l’alcool. Mais il avait toujours des désirs humains normaux, comme ne pas être désespérément seul sur un minuscule rocher dévalant à travers le vide infini vers l’oubli. De plus, il voulait du sexe de la variété non endormie.

Il a alors décidé de consulter un médecin. Dans l’espoir d’éviter une nuit gênante dans une clinique du sommeil, il a tenu un journal de ses comportements nocturnes anormaux, aidé par sa petite amie d’alors. C’était suffisant pour un diagnostic initial de sexsomnie. Après avoir découvert que l’alcool exacerbe la condition, il a complètement cessé de boire. Cela a aidé, mais ce n’était en aucun cas un remède.

Après son diagnostic, il s’est rendu compte qu’il devrait divulguer son état à tout partenaire potentiel avant que les choses n’aillent très loin. Il est facile de faire des blagues compliquées à ce sujet, parce que vous savez, il a commencé à taper du sol lors d’une fête. Mais pour tout ce qu’il savait, il était pleinement capable de commettre une agression sexuelle dans son sommeil, avec un traumatisme pour la victime et une condamnation pour crime pour lui.

5- Il a donc créé un système de défense

James est maintenant marié à une femme qui est au courant de ses problèmes. Et il estime qu’il n’a pas plus d’une douzaine de crises de sexsomnie par an. OK, cela semble beaucoup.

Même s’il n’est pas somnambule, il a un verrou sur la porte de sa chambre pour les invités en ville, pour la tranquillité d’esprit. Après tout … qui sait ?

6- Dans l’impossibilité d’être un bon parent

James explique :

« Ma femme en est au point où nous parlons d’enfants. Je n’ai pas vraiment été en mesure de trouver un moyen d’avoir cette conversation avec elle. C’est un sujet tellement fou et effrayant. Mais c’est certainement quelque chose qui m’a pesé dans la tête, et je pense que je ne cesse de retarder la conversation de quand on va fonder une famille en partie pour cette raison.

Je pense que le pire des cas est ce que je ferais si mon enfant est dans mon lit avec moi. Ou comment puis-je contourner cela ?

Comment dois-je faire, si je vais être un père aimant et que l’enfant a un cauchemar – comme je l’avais l’habitude de faire moi-même – comment puis-je dire aux enfants de me laisser tranquille et de ne pas entrer dans mon lit ?

Puis-je simplement aller de l’avant et penser : Eh bien, cela n’arrivera probablement pas parce qu’ils sont mes enfants et que je ne suis pas attiré par eux? Est-ce un risque que je veux vraiment prendre ? »

7- L’excuse parfaite des criminels

Lorsque la sexsomnie apparaît dans les nouvelles, vous pouvez parier que le mot « viol » est quelque part dans le titre. En tant que défense pénale, la sexsomnie a été à la fois réussie et pas tellement. La réalité est qu’un sexsomniaque pourrait agresser quelqu’un sans le vouloir consciemment, et il serait pratiquement impossible de déterminer s’il dit la vérité ou non. Il y a eu un cas célèbre au Royaume-Uni l’année dernière dans lequel des accusations ont été abandonnées contre un homme accusé d’avoir violé son partenaire des centaines de fois, utilisant la sexsomnie comme excuse. James déclare :

« Vous ne pouvez pas être chevalier blanc pour le gars qui est accusé de centaines de chefs de viol, mais en même temps, je suis dans cette position où je comprends la condition et je sais que c’est tout à fait possible qu’il l’ait fait et sans être au courant ».

Cela dit, James croit que quiconque accusé d’une tonne d’agressions et qui blâme la sexsomnie est malhonnête, dans un sens ou dans l’autre. La question est la divulgation. Continuer à avoir de nouveaux partenaires sans les informer est presque aussi mal que d’agresser consciemment quelqu’un.