Le Togo est l’un des pays les plus pauvres du monde, avec un indice de développement humain de 0,513, le classant au 165ᵉ rang sur 189 pays. Cette situation se reflète dans le domaine de la santé, où les infrastructures sont insuffisantes, le personnel est insuffisant et le matériel est obsolète.
Les conséquences sont dramatiques pour les femmes enceintes, qui doivent faire face à des conditions d’accouchement déplorables, mettant en danger leur vie et celle de leurs enfants.
C’est ce que dénonce Amnesty International dans un rapport publié le 31 juillet 2023, à l’occasion de la Journée de la femme africaine. L’organisation de défense des droits humains a recueilli des témoignages de femmes qui ont accouché par terre, sans assistance médicale, sans matériel stérile, sans électricité ni eau potable.
Certaines ont dû parcourir des kilomètres à pied ou à moto pour rejoindre le centre de santé le plus proche, souvent fermé ou sans personnel. D’autres ont été victimes de négligence, de maltraitance ou de discrimination de la part du personnel soignant.
« Des femmes accouchent par terre » à cause du manque de personnel et d’équipement au Togo
Le rapport souligne les risques élevés de complications, d’infections et de décès pour les mères et les nouveau-nés. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Togo a un taux de mortalité maternelle de 368 pour 100 000 naissances vivantes, soit l’un des plus élevés au monde.
Le taux de mortalité néonatale est de 23 pour 1 000 naissances vivantes, soit plus du double de la moyenne mondiale. Amnesty International estime que ces chiffres sont sous-estimés, car ils ne prennent pas en compte les décès qui surviennent à domicile ou dans les structures informelles.
Le rapport rappelle que le Togo a ratifié des conventions internationales qui garantissent le droit à la santé et à la vie des femmes et des enfants. Il s’agit notamment du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, de la Convention relative aux droits de l’enfant et du Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits des femmes en Afrique.
Ces instruments juridiques obligent le Togo à assurer un accès universel aux soins de santé maternelle, à prévenir et à réduire la mortalité maternelle et infantile, et à protéger la dignité et l’intégrité des femmes enceintes.
« Les autorités togolaises ont pris des initiatives pour rendre plus abordables les soins de santé maternelle, mais il est essentiel qu’elles mettent en place de nouvelles mesures pour que les femmes enceintes puissent accoucher de façon digne dans des établissements où elles recevront une aide et des soins appropriés » Aimé Adi, Directeur d’Amnesty International Togo
Le rapport appelle les autorités togolaises à prendre des mesures urgentes pour renforcer le système de santé, former et recruter du personnel qualifié, fournir des équipements adéquats et assurer la gratuité des soins de santé maternelle.
Il recommande également de sensibiliser la population aux droits des femmes enceintes, de lutter contre les pratiques traditionnelles néfastes, telles que l’excision ou le mariage précoce, et de promouvoir la planification familiale.
Enfin, il demande aux bailleurs de fonds internationaux d’augmenter leur soutien financier et technique au Togo dans le domaine de la santé maternelle.
Amnesty International espère que ce rapport contribuera à attirer l’attention sur la situation alarmante des femmes enceintes au Togo et à mobiliser les acteurs nationaux et internationaux pour améliorer leurs conditions d’accouchement. L’organisation invite les lecteurs à partager ce rapport sur les réseaux sociaux avec le hashtag #Togo #SantéMaternelle #DroitsHumains.
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