Turquie : une journaliste arrêtée pour avoir insulté le président


Turquie : une journaliste arrêtée pour avoir insulté le président

L’information fait actuellement la une des journaux turcs. Une éminente journaliste aurait été arrêtée pour avoir insulté le président Recep Erdogan. La journaliste reconnue sous le nom de Sedef Kabas aurait manqué du respect au président, rapportent plusieurs sources.

La police l’a arrêtée aux premières heures du samedi matin et un tribunal a ordonné qu’elle reste en prison en attendant son procès. L’avocat de Kabas, Ugur Poyraz, a déclaré qu’il fera appel de la décision « illégale » ce lundi 24 janvier.

« Nous espérons que la Turquie pourra bientôt revenir à l’État de droit », a déclaré l’avocat

L’insulte présumée prenait la forme d’un proverbe lié au palais que Kabas a exprimé à la fois sur une chaîne de télévision d’opposition et sur son compte Twitter, suscitant la condamnation des responsables gouvernementaux.

La journaliste n’a pas nommé directement Erdogan. Cependant, les autorités s’opposent à un proverbe qu’elle a utilisé lors d’une émission sur la télévision Tele1 et tweeté plus tard.

« Quand le bœuf vient au palais, il ne devient pas roi, mais le palais devient une grange », a déclaré Kabas. 

Le porte-parole d’Erdogan, Fahrettin Altun, a qualifié Kabas d’ « immorale » et d’ »irresponsable« . « L’honneur du bureau de la présidence est l’honneur de notre pays. … Je condamne les insultes vulgaires faites contre notre président et son bureau«, a-t-il écrit.

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Le ministre turc de la Justice, Abdulhamit Gul, a écrit sur Twitter que Kabas « obtiendra ce qu’elle mérite » pour ses remarques « illégales«.

Le régulateur de diffusion du pays, RTUK, a quant à lui ouvert une enquête sur Tele1 pour « déclarations inacceptables visant notre président ».

Le rédacteur en chef de Tele1, Merdan Yanardag, a vivement critiqué l’arrestation.

Il a dit: « Sa détention pendant la nuit à 2 heures du matin à cause d’un proverbe est inacceptable. Cette position est une tentative d’intimidation des journalistes, des médias et de la société. »

Le crime d’insulte au président est passible d’une peine de prison de un à quatre ans en Turquie. Depuis que Erdogan est devenu président en 2014, 35 507 cas d’insulte au président ont été déposés et il y a eu 12 881 condamnations.

Kabas avait déjà été inculpée après avoir publié des critiques à l’encontre d’un juge nommé par le gouvernement qui avait abandonné une enquête pour corruption contre Erdogan et d’autres politiciens. Elle avait ensuite été libérée.


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