Le peuple Lele est un sous-groupe du royaume Kuba de la République démocratique du Congo qui résidait à l’origine le long de la région du fleuve Kasaï. En raison du système agricole sur brûlis qu’ils pratiquent, les Lele établissent des villages temporaires en se déplaçant tous les dix à quinze ans. Ce sont aussi de grands adeptes de la polyandrie.
Avant les années 1920, lorsque l’administration blanche n’était pas établie, les Lele se livraient principalement à des combats avec d’autres groupes contre les femmes. Ils ne se sont pas querellés avec d’autres tribus ni n’ont attaqué d’autres villages pour autre chose que des femmes. Toute grosse dette ou crime parmi eux a également été réglé avec une femme. Par conséquent, ils se demandaient pourquoi les hommes devraient s’entretuer pour toute autre raison si les femmes n’étaient pas impliquées.
L’unité est essentielle parmi les Lele en raison du type de polyandrie (polygamie féminine) pratiquée dans le village. Les Lele l’appellent hohombe ou ngalababola, ce qui signifie «épouse du village». Il convient de mentionner qu’une dizaine des femmes Lele deviennent « épouse du village ». Les autres sont pour la plupart des mariages polygames.
Une « femme du village » est soit capturée de force – séduite – prise comme réfugiée, soit fiancée dès l’enfance. Elle est initialement mariée à plusieurs hommes du village qui ont peut-être déjà d’autres femmes ou non.
Une « épouse du village est traitée » avec beaucoup d’honneur et profite de sa lune de miel qui dure six mois ou plus. Elle ne cuisine pas, ne tire pas d’eau, ne coupe pas de bois de chauffage et ne fait aucun des travaux habituels des femmes. Si elle souhaite aller à la source ou ramener de l’eau, l’un de ses maris déclarera qu’elle ne doit pas porter la charge et l’accompagnera, épaulant la calebasse.
De plus, une « épouse du village » récemment capturée peut accompagner les hommes lors de leurs escapades de chasse, ce qui n’est pas autorisé pour une femme ordinaire. Ceci est principalement fait pour l’empêcher d’être re-capturée dans son village d’origine. Elle ne mange pas de légumes car ses maris dévoués lui apportent chaque jour des écureuils et des oiseaux et la « délicatesse des gens » – qui est le foie de l’antilope, lui est réservée.
Comme elle ne cuisine pas, elle mange la nourriture envoyée à ses maris par leurs mères ou leurs épouses. Les hommes et les femmes ne mangent pas ensemble mais pendant sa lune de miel, l’épouse du village peut manger avec ses maris. Pendant cette période, elle couche avec un homme différent dans sa hutte toutes les deux nuits; mais tout homme du village a le droit d’avoir des relations avec elle pendant la journée. À la fin de la lune de miel, elle se voit attribuer un nombre limité de maris pouvant aller jusqu’à cinq.
Elle vit avec ces hommes, cuisine pour eux et a des relations avec eux dans sa maison. Bien que ses maris puissent réclamer des dommages et intérêts à tout homme qui couche avec elle dans sa hutte, elle est disponible pour le reste du village lorsqu’elle est devant son domicile.
Avec le temps, « l’épouse du village » a le pouvoir d’éliminer les maris de son ménage et peut le faire jusqu’à ce qu’elle en ait deux ou trois. Cette initiative ne vient pas toujours d’elle. Par exemple, un homme qui se querelle ou est jaloux ou encore épouse une femme jalouse peut être éliminé. Un enfant de « l’épouse » du village est appelé mwanababola, ce qui signifie enfant du village car il appartient à tous les hommes. L’enfant indique généralement un ou deux hommes qui ont été des pères sociaux si on lui demande qui est le père. Le village dans son ensemble sera responsable de payer la dot pour l’avenir des enfants issus de la polyandrie.
Oh j’aurais tant aimé être un des maris d’une épouse collective !