Un album surprenant carrément aux antipodes de la pensée populaire illustre la présentation officielle de THAGODSOLIS, producteur de musique. ALLEGRA est un condensé qui met des rayures sur le caractère superficiel qu’on peut lui attribuer. Il renferme ; des aspirations, des goûts et désirs de David MIKEM alias thagodsolis. Lancé, le 11 septembre 2018, date anniversaire du producteur, le choix de celle-ci est une métaphore de sa renaissance et de la présentation officielle de son personnage au public. Sept titres, huit artistes sous différentes thématiques fondent ALLEGRA mais, ce que cache profondément cet opus au grand monde est une grosse claque dès sa découverte.
Sept est un chiffre spirituel, ALLEGRA n’est pas moins simple un album car basé sur des théories aussi spirituelles. Cet album aux goûts atypiques et réservés dresse une feuille de route de la vie de thagodsolis.
Lundi matin, je contacte David pour un entretien physique dans le but de récolter les informations pour le décryptage de son album. Le rendez-vous a été vite programmé sur le vendredi dans un coin populaire du sud ouest de la capitale. Un petit tour sur Youtube pour écouter les chansons dans le but de mieux m’outiller pour des questions pendant l’entretien. Première écoute, deuxième écoute et même 20 écoutes après, les réponses du producteur montrent une profondeur et des explications différentes des miennes.
THAGODSOLIS EN QUELQUES LIGNES
David Kossi MIKEM commence le beatmaking en 2012. L’internet sera son professeur et le bricolage l’aidera à frapper ses premières notes dans les logiciels tels que fruity loup. Inspiré des grands producteurs comme Ryan Leslie, Timbaland, DJ snake, David Ghetta…, il s’active corps et âme à cette passion dans le but de passer de simple débutant au rang de professionnel. La frontière entre ces deux termes étant le travail et la recherche, il s’associe à deux amis qui sont aussi producteurs comme lui, Tohr et Quicksox sous le nom de Royal Monkey Beat. Ne pouvant pas exister trois capitaines sur une même prod, le groupe se sépare et privilégie le travail en solo quoique se soutenant mutuellement sur leurs projets respectifs jusqu’à présent. Sa signature qui est une œuvre de l’artiste KANAA retravaillée sous une autre tonalité de la voix est gage d’assurance et de qualité pour les artistes. Six ans après, THAGODSOLIS, son nom inspiré de la mythologie égyptienne veut dire le dieu-soleil se présente comme un producteur qui frôle le professionnalisme et l’excellence dans son domaine. Il est celui caché derrière la prod de Otrs d’eddy Mufasa. Dans le but de se faire découvrir, il nous pond son premier album réunissant des artistes talentueux sous le titre ALLEGRA. Ce prolifique producteur a déjà travaillé avec l’artiste international STANLEY ENOW et est sur des projets d’artistes de renom hors Afrique.
ALLEGRA, LE COVER DE L’ALBUM
C’est dans une constellation que l’on voit le visage incrusté de thagodsolis. Ce cover illustre le personnage de l’artiste qui a un caractère calme, introverti et spirituel. Symbolique de la concordance entre lui et cette image, ce cover interpelle à découvrir le mythe de l’album… ALLEGRA signifie l’allégresse qui est l’état dans lequel ce dernier se sent sur plusieurs plans.
ALLEGRA, LA TRACKLIST
Toujours dans le contexte de renaissance, le premier morceau baptisé REBIRTH renferme un passé de six ans soit l’année des débuts du producteur. À l’époque, KanAa avait trouvé cette instru dingue, il posa dessus mais comme Solis n’était qu’à ses débuts, il a gardé le projet au placard pour le retravailler avec plus de soin et de maturité. Six ans après, il réunit deux artistes qui cadrent bien avec le thème renaissance.
D’un côté, il renaît en présentant son projet au public, Kanaa à travers ses lignes dessus montre un recul pour mieux sauter et KIKO qui entre-temps se faisait appeler King Drew. Toute cette histoire rend particulière cette œuvre. N’GUVU qui suit le premier est un terme swahili qui traduit le pouvoir.
Sur ce dernier, l’artiste qui a dégainé des couplets violents est LE PAPARA. Dans le contexte, ce dernier y est plongé. De la trap avec une sonorité vodou avant le refrain serait une belle remarque pour ceux qui poussent loin la recherche. Il faut noter que les beats sont beaucoup plus US qu’africains à la base et à la question de savoir pourquoi, l’artiste dit ne pas travailler uniquement pour l’Afrique d’autant plus que la musique est un grand voyageur sans passeport. On pourrait lui reprocher le manque de sonorités afro mais le Hip-hop a été créé par qui ?
LA MULLA fait dans le détournement d’attention. Les paroles n’ont rien à voir avec la violence des couplets. Pour le comprendre, il faut l’écouter. Quand Juice junior nous dit de passer à la caisse, il retrace ou met en exergue une des volontés de THAGODSOLIS pour qui le bien-être doit être mondial en aidant tout le monde et non pas juste le tiers. PAS LE TEMPS avec KIKO, TOP OF THE WORLD avec DJACKY JACK est un combat contre le côté obscur de la force sur une prod sombre en concordance avec la personnalité de l’artiste dessus. Pour atteindre le sommet il faut mener des guerres avec soi-même et c’est l’idée derrière le morceau.
ALLEGRA et MYSTIK clôturent la liste de l’opus. Cette tracklist a une colonne vertébrale qui résume l’idéologie de la personne de THAGODSOLIS. Après la renaissance (REBIRTH), il faut travailler pour avoir du pouvoir (N’GUVU) et du pouvoir, on se fait de l’argent (LA MULLA).
Lorsqu’on accumule de l’oseille, tout naturellement, on dispose de moins de temps car occupé plus que jamais (PAS LE TEMPS), tout ça permet d’être au-dessus de tout (TOP OF THE WORLD) après avoir vaincu le Yin en soi ce qui crée l’allégresse (ALLEGRA) ou un état de nirvana pour finir mystique (MYSTIK). Sur l’album, l’on remarque une dominance de l’artiste KIKO qui apparaît sur 4 titres, ce que le producteur explique par l’immensité du talent de ce dernier qui est omnipotent sur n’importe quel genre d’instru.
Album disponible sur Youtube et sur Haute Couture
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